L'élevage ovin en zone céréalière
Le 18 septembre dernier, la 19e rencontre régionale ovine s'est tenue à Sarry et Châtel-Gérard. Retour sur les aspects techniques de cette journée.
Après un début de matinée consacré aux témoignages de trois éleveurs ovins, Claire Debrut, technicienne à l'OS Mouton Charollais a pris la parole, juste avant de se rendre à Châtel-Gérard. Technicienne depuis de nombreuses années, elle a choisi d'aborder la thématique de la « génétique au travers du choix des béliers ». C'est dans le cadre du programme Gerudab mené par l'Idele, que la technicienne est intervenue à propos de « l'impact de la génétique mâle sur l'élevage ovin ». L'objectif de cette étude était de comparer « les performances techniques, économiques et environnementales des agneaux issus des meilleurs béliers Mouton Vendéen de Station versus les moins bons », déclare-t-elle. Claire Debrut poursuit en annonçant les résultats. « Les agneaux des béliers SCI + sont moins gras, ont des croissances supérieures et nécessitent huit jours d'engraissement en moins », souligne-t-elle. « Les béliers au niveau génétique supérieur produisent des agneaux plus performants d'un point de vue technique, économique et environnemental ». Pour faire bénéficier de ces résultats au plus grand nombre, Claire Debrut, donne trois endroits où les éleveurs peuvent trouver des béliers d'une bonne génétique : « en achetant des béliers qualifiés issus d'élevages en sélection », « en se fournissant lors des ventes de sortie de Station de Contrôle Individuel », ou « en utilisant des béliers améliorateurs grâce à l'IA ». Claire Debrut rappelle à ce propos que « la Région ouvre une aide à l'achat de reproducteurs ovins ». L'important pour elle, c'est « d'investir dans des animaux qualifiés dès l'installation, car c'est un investissement durable qui permet d'assurer plus d'agneaux nés par brebis, ayant une bonne valeur laitière, donc permettant moins de mortalité, et moins d'achats de concentrés, favorisant une bonne croissance et permettant une durée d'engraissement réduite ». Cette aide, d'une durée de trois ans, concerne uniquement « les animaux inscrits de sélection agréée par le ministère de l'Agriculture. Le plancher d'aide est de 300 euros par an et le plafond d'aide est de 5 000 euros par an », conclut-elle.
Sur les terres d'Hugues Trameau
Hugues Trameau a ensuite accueilli la cinquantaine d'invités pour après-midi technique. « En 2006, j'ai repris l'exploitation familiale, alors en grandes cultures avec de la rotation traditionnelle blé-orge-colza ». Il poursuit en expliquant qu' « en 2018, six ans après que mon cousin m'ait rejoint, nous avons cultivé de la luzerne mais nous n'arrivions pas à la valoriser. Nous avons donc décidé de faire pâturer nos parcelles par des ovins ». Face à lui, trois ateliers avec du matériel technique sont proposés : un parc de contention, un atelier de test de matériel et un atelier sur l'alimentation des agneaux. Direction le parc de contention où Baptiste Poillot, technicien à Sicarev Coop, accueille le premier groupe. « L'achat d'un système de contention doit être réfléchi pour garantir de bonnes conditions de travail et le bien-être des animaux. Ce système doit absolument être adapté aux besoins spécifiques de chaque exploitation », annonce-t-il. Pour mettre en pratique ce qu'il vient de dire, Baptiste Poillot s'avance devant le parc de contention flexible d'Hugues Trameau. « Ils utilisent très régulièrement un parc de contention mobile, car leur parcellaire est divisé en plusieurs « paddocks ». Comme tout outil, il y a des avantages (transportable, léger, montage rapide, utilisable sur tout type de terrain, etc.) et des inconvénients (fragile, coût parfois élevé, pas d'électricité, capacité limitée en nombre d'animaux…) », explique-t-il. De l'autre côté, Laurent Solas, conseiller à la Chambre d'agriculture de Saône-et-Loire, abordait l'importance des repas. « Le premier objectif est de sevrer des agneaux suffisamment lourds avec un objectif de poids au sevrage de 30 kg vif sur 110 jours », affirme-t-il. « Le second objectif est de prévoir de l'herbe de qualité d'avance et le troisième est de peser et de trier les agneaux au sevrage en fonction de leur potentiel », liste-t-il. Au troisième et dernier stand, Auguste Mannoury de Cobevim, propose une démonstration de matériel d'installation de clôtures électriques. Avant tout, il souhaite rappeler les éléments réglementaires. « L'électrificateur doit respecter les normes de sécurité, pas plus d'une électrificateur à la fois sur une clôture, et la distance entre deux clôtures électriques doit être d'au moins 3 mètres… ».