Conférence économique
L'économie agricole icaunaise passée au crible
Comment ont évolué les paramètres économiques des exploitations agricoles au cours des dernières années ? Comment s'expliquent les écarts de revenus entre structures de même configuration ?... La conférence économique départementale organisée par la Chambre d'agriculture a consacré une large partie de ses travaux à ces questions.

Après un rapide tour d'horizon sur l'évolution au plan national des marchés agricoles par filières et des revenus, Vincent Gallois, chargé des études économiques à la Chambre d'agriculture et Pierre Perreau, du Cer France Yonne, ont donné lecture d'une enquête menée, portant sur l'évolution au plan départemental, des revenus d'une structure à l'autre, au sein d'une même filière. Privilégiant les critères d'EBE et d'Utaf, l'enquête a porté sur une moyenne de production quinquennale, les exploitations étant ensuite réparties en une dizaine de classes différentes, selon leur niveau d'EBE/Utaf.
[INTER]Exploitations Grandes Cultures [inter]
Avec ce premier constat pour les exploitations situées en secteur à faible potentiel : si la surface d'ha de SAU détermine le niveau EBE/Utaf, cela n'est probant que pour les classes les plus élevées. Les niveaux plus faibles ayant une marge de progrès en la matière. Par contre, une nette relation entre EBE/Utaf et SAU/Utaf, le bon ajustement des Utaf à la taille de l'exploitation étant déterminant. Le rendement en blé a surtout un impact sur les exploitations se situant dans les classes inférieures. Hormis pour les EBE/Utaf les plus faibles, le prix du blé moyen constaté sur cinq ans, ne semble pas être un critère discriminant en secteur faible potentiel. Le niveau d'engrais et de produits phytos/ha décroît pour sa part, quand l'EBE/Utaf augmente, avec un écart pouvant aller jusqu'à 30€/ha. Ramenés à la tonne de blé produite, la variation d'intrants va jusqu'à 10€/t. L'efficacité
économique (capacité à générer un excédent à partir du produit) étant reconnue comme critère discriminant, avec des variations de 25 à 40% selon les niveaux d'EBE/Utaf. Pour le président de la Chambre d'agriculture, Gilles Abry : «on voit bien là le poids prépondérant, particulièrement sur les exploitations Grandes Cultures, des aides Pac sur la constitution du résultat», rappelant que dans l'Yonne, ces aides avaient diminué de 16 millions d'€ en 2010.
En ce qui concerne les exploitations grandes cultures en secteur fort potentiel, il apparaît que la surface détermine l'EBE/Utaf, surtout pour les tranches supérieures, le rendement en blé à contrario, ne semblant pas être un facteur déterminant de variation. En revanche, au niveau des intrants par tonne de blé, une nette différence entre EBE les plus forts et les plus faibles, pouvant aller jusqu'à 20€. Contrairement aux secteurs faible potentiel, les forts EBE/Utaf commercialisent mieux (+ 15€/t), le prix du blé semblant être un critère discriminant de l'EBE/Utaf. Si les charges de mécanisation sont plus élevées, elles permettent d'accroître très nettement le nombre d'ha/Utaf et donc l'EBE/Utaf.
[INTER]Bovins lait et bovins viande[inter]
Partant d'un échantillon de 52 exploitations, l'enquête a démontré les éléments suivants : à SAU souvent comparable, la part de la surface fourragère est pratiquement constante, de l'ordre de 70%. Le niveau d'intensification (MaÏs/SFP), le produit/ha de SFP et le nombre de litres produits par vache sont comparables. Si l'EBE/Utaf s'accroît en fonction du litrage produit, le prix du lait ne semble pas pour sa part déterminant. La différence s'effectuant sur le litrage global produit et donc le nombre de vaches laitières, alors que le niveau des amortissements est très variable.
En bovins viande, l'enquête a porté sur un échantillon plus restreint de 34 exploitations, avec une échelle des EBE/Utaf plus resserrée, allant de 25 000€ à
55 000€. Les résultats : avec 20 ha de SFP et 20 vêlages de plus, le niveau de chargement est quasiment constant. Les charges opérationnelles d'élevage/UGB sont comparables. L'essentiel de la différence de l'efficacité économique de ces exploitations repose sur le nombre de vaches allaitantes et la valorisation des broutards (+ 90€), tandis que le prix de vente des vaches est comparable. La fourchette des résultats reste toutefois resserrée, dans un rapport de 1 à 3, contre 1 à 8 en secteur grandes cultures.
[INTER]Exploitations Grandes Cultures [inter]
Avec ce premier constat pour les exploitations situées en secteur à faible potentiel : si la surface d'ha de SAU détermine le niveau EBE/Utaf, cela n'est probant que pour les classes les plus élevées. Les niveaux plus faibles ayant une marge de progrès en la matière. Par contre, une nette relation entre EBE/Utaf et SAU/Utaf, le bon ajustement des Utaf à la taille de l'exploitation étant déterminant. Le rendement en blé a surtout un impact sur les exploitations se situant dans les classes inférieures. Hormis pour les EBE/Utaf les plus faibles, le prix du blé moyen constaté sur cinq ans, ne semble pas être un critère discriminant en secteur faible potentiel. Le niveau d'engrais et de produits phytos/ha décroît pour sa part, quand l'EBE/Utaf augmente, avec un écart pouvant aller jusqu'à 30€/ha. Ramenés à la tonne de blé produite, la variation d'intrants va jusqu'à 10€/t. L'efficacité
économique (capacité à générer un excédent à partir du produit) étant reconnue comme critère discriminant, avec des variations de 25 à 40% selon les niveaux d'EBE/Utaf. Pour le président de la Chambre d'agriculture, Gilles Abry : «on voit bien là le poids prépondérant, particulièrement sur les exploitations Grandes Cultures, des aides Pac sur la constitution du résultat», rappelant que dans l'Yonne, ces aides avaient diminué de 16 millions d'€ en 2010.
En ce qui concerne les exploitations grandes cultures en secteur fort potentiel, il apparaît que la surface détermine l'EBE/Utaf, surtout pour les tranches supérieures, le rendement en blé à contrario, ne semblant pas être un facteur déterminant de variation. En revanche, au niveau des intrants par tonne de blé, une nette différence entre EBE les plus forts et les plus faibles, pouvant aller jusqu'à 20€. Contrairement aux secteurs faible potentiel, les forts EBE/Utaf commercialisent mieux (+ 15€/t), le prix du blé semblant être un critère discriminant de l'EBE/Utaf. Si les charges de mécanisation sont plus élevées, elles permettent d'accroître très nettement le nombre d'ha/Utaf et donc l'EBE/Utaf.
[INTER]Bovins lait et bovins viande[inter]
Partant d'un échantillon de 52 exploitations, l'enquête a démontré les éléments suivants : à SAU souvent comparable, la part de la surface fourragère est pratiquement constante, de l'ordre de 70%. Le niveau d'intensification (MaÏs/SFP), le produit/ha de SFP et le nombre de litres produits par vache sont comparables. Si l'EBE/Utaf s'accroît en fonction du litrage produit, le prix du lait ne semble pas pour sa part déterminant. La différence s'effectuant sur le litrage global produit et donc le nombre de vaches laitières, alors que le niveau des amortissements est très variable.
En bovins viande, l'enquête a porté sur un échantillon plus restreint de 34 exploitations, avec une échelle des EBE/Utaf plus resserrée, allant de 25 000€ à
55 000€. Les résultats : avec 20 ha de SFP et 20 vêlages de plus, le niveau de chargement est quasiment constant. Les charges opérationnelles d'élevage/UGB sont comparables. L'essentiel de la différence de l'efficacité économique de ces exploitations repose sur le nombre de vaches allaitantes et la valorisation des broutards (+ 90€), tandis que le prix de vente des vaches est comparable. La fourchette des résultats reste toutefois resserrée, dans un rapport de 1 à 3, contre 1 à 8 en secteur grandes cultures.
Glossaire
EBE : Excédent brut d'exploitation (mesure la capacité de l'entreprise à générer de l'excédent, indépendamment de la capitalisation qu'elle peut faire)
UTAF : Unité de travail agricole familial
EBE/UTAF : sert à mesurer la capacité de l'entreprise à dégager du disponible pour la famille, le développement et la croissance de l'entreprise
SAU : Surface agricole utile
SFP : Surface fourragère principale