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Restructuration

L’échange de parcelles pour commencer

Un projet d’aménagement foncier a été lancé l’année dernière à Aubigny-en-Plaine, dans le canton de Saint-Jean-de-Losne. En attendant la fin des démarches administratives et la réalisation des travaux connexes, les agriculteurs ont échangé leurs parcelles à l’amiable.
Par Aurélien Genest
L’échange de parcelles pour commencer
«Notre groupe était déterminé à avancer» indique Philippe Lévêque, agriculteur dans une ferme de polyculture-élevage à Magny-lès-Aubigny.
Du temps et de l’argent. Voilà ce qui est promis à la quinzaine d’agriculteurs concernés par l’aménagement foncier d’Aubigny-en-Plaine, engagé en 2013. Des économies [I]«à tous les niveaux»[i] seront réalisées. Elles seront [I]«énormes»[i] selon le président de l’association foncière Philippe Lévêque. Les exploitations en ont déjà un petit aperçu, puisque le nombre d’îlots a été divisé par deux, suite à des échanges de parcelles réalisés entre les agriculteurs concernés. [I]«Nous avons pris de l’avance»[i] souligne Philippe Lévêque, informant que le délai entre le lancement de l’aménagement foncier et sa réalisation nécessite au moins trois années.
[I]«Nous nous sommes mis autour de la table, nous avons étudié ce que nous pouvions faire pour avancer plus vite»[i] ajoute t-il.
Les services de la Chambre d’agriculture ont été sollicités pour des échanges parcellaires. [I]«L’affaire a été calée en moins de six mois. Les conseillers et notamment Benoît Bordat se sont rendus très disponibles pour nous aider»[i] mentionne le président.

[INTER]Une bonne entente[inter]
Des agriculteurs des villages d’Ouges, Longecourt, Thorey, Brazey, Saint-Usage, et donc Magny-lès-Aubigny sont concernés. [I]«Nos réunions se sont très bien déroulées»[i] se réjouit Philippe Lévêque, [I]«tout le monde a voulu aller dans le même sens. Nous avons échangé nos terres à l’issue de la dernière récolte. Certains m’ont déjà fait part des bénéfices réalisés lors des semis et diverses interventions dans les champs. En ce qui me concerne, la moyenne des îlots est passée de 2,5ha à 7,5ha, en attendant encore mieux dans trois ans, avec la concrétisation de l’aménagement foncier»[i]. Les agriculteurs de la Plaine dijonnaise ne sont pas coutumiers du fait, car certains échanges avaient déjà été réalisés dans le passé. [I]«Là, nous avons vraiment passé la vitesse supérieure»[i] reconnaît Philippe Lévêque, [I]«seule une personne du groupe n’a pas vu l’intégralité de ses parcelles changer de place. Sinon, tout le monde a réduit de moitié son nombre d’îlots. Les propriétaires n’ont pas changé, nous payons toujours nos fermages, mais n’exploitons plus les mêmes terres. Tout le monde y a trouvé son compte à 10 ares près»[i].

[INTER]Un auto-financement[inter]
Dans la réflexion, les deux types de terres du secteur (blanches battantes drainées d’un côté, argileuses de l’autre) ont bien été distinguées. [I]«Mais personne n’a dit que tel ou tel champ était meilleur qu’un autre par peur de faire de moins bons rendements»[i] dénote le président de l’AF, [I]«nous nous sommes arrangés pour les bordures de bois où des rendements moindres de 20% sont généralement constatés : les agriculteurs concernés ont obtenu un peu plus de surfaces en compensation»[i].
L’idée première n’a pas été de rapprocher les parcelles des exploitations : [I]«Nous sommes déjà à proximité, notre principal objectif était de gagner du temps dans le travail de tous les jours entre les semis, les interventions phytosanitaires, les moissons...Il y aura moins de retournements, moins d’intrants...»[i] explique le président, qui va également profiter de ces échanges pour son cheptel bovin. D’ici trois ans, le nombre d’îlots devrait encore diminuer et les bénéfices se multiplier. [I]«Les agriculteurs financeront eux-mêmes le remembrement. En effet un remembrement classique non financé par les agriculteurs peut prendre très longtemps car beaucoup de communes sont en attente»[i] termine Philippe Lévêque, [I]«il coûtera entre 230 et 250€/ha avec l’étude, les interventions du géomètre, les travaux, le bornage... Je pense que cet investissement sera vite rentabilisé, en quelques années seulement»[i].