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Phytosanitaires

L’Anses retire du marché les produits à base d’époxiconazole

L’Anses a interdit l’utilisation des fongicides à base d’époxiconazole en France. Une décision attendue de longue date, en application d’un récent règlement européen sur les perturbateurs endocriniens.
Par FC
L’Anses retire du marché les produits  à base d’époxiconazole
76 produits sont concernés par cette interdiction.
Dans un avis publié le 28  mai, l’Anses annonce le retrait des autorisations de mise sur le marché, en France, des fongicides à base d’époxiconazole. L’agence estime que cette substance, utilisée en traitement des parties aériennes des végétaux (céréales, betteraves) est un «perturbateur endocrinien pour l’être humain et les organismes non-cibles».

La substance, introduite sur le marché par BASF en 1993, présente un « niveau de danger préoccupant pour l’homme et l’environnement». L’Anses met également en avant sa cancérogénicité «suspectée». D’ici « un an», son utilisation devrait donc totalement interdite en France. Soixante-seize produits sont concernés.

Un danger détecté depuis 2013
L’Anses s’était auto-saisie de ce dossier en 2018 pour évaluer cette substance à l’aune de la nouvelle réglementation européenne sur les perturbateurs endocriniens. Cette réglementation, négociée de longue date entre les États membres, a été adoptée en décembre 2017. Un «guide d’évaluation» a été publié en juin  2018.
Les autorités européennes doivent également revoir l’autorisation de la substance au niveau communautaire avant août 2020. Une interdiction devrait être prononcée, dans la mesure où l’époxiconazole est classée au niveau européen, depuis 2013, comme «soumise à exclusion», c’est-à-dire «aux effets avérés et supposés en termes de cancérogénicité, mutagénicité ou reprotoxicité».

Pas «d’alerte sanitaire»
Malgré ce classement, l’absence de réglementation sur les perturbateurs endocriniens, avant 2018, empêchait d’intégrer ces données dans les processus d’évaluation de la substance. Dans l’optique d’une interdiction proche, un substitut au produit avait déjà été élaboré par BASF et devrait être déposé devant les agences d’évaluation en 2020.
Il n’y a toutefois pas «d’alerte sanitaire», prévient Caroline Semaille, directrice générale déléguée au Pôle Produits Réglementés de l’Anses, dans la mesure où «l’utilisation du produit était déjà strictement réglementée». Environ 200 tonnes d’époxiconazole étaient commercialisées chaque année en France, selon l’Anses.