Assemblée générale de la FDSEA 89
L'agriculture icaunaise au cœur des débats
L'assemblée générale est toujours un moment fort de l'activité syndicale. L'occasion de revenir sur l'année écoulée mais aussi d'évoquer les perspectives au travers du rapport d'orientation. Au final, plus de quatre heures d'échanges et de débats, auxquels avaient été invités à participer, les représentants icaunais des deux partis politiques en lice pour le second tour des présidentielles.

«La relance porte à porte, c'est plus facile qu'on imagine ! Les gens ont besoin de s'exprimer et d'échanger et cela remet l'homme au cœur du syndicalisme». Une relance qui porte ses fruits et permet à la FDSEA de l'Yonne d'enrayer la baisse du nombre de ses adhérents, pour la plus grande satisfaction de son président, Francis Letellier. L'année 2011 a vu également le nombre de formations et d'actions concernant l'emploi augmenter, générant des recettes supplémentaires.
Dans leur lecture du rapport d'activité, Frédéric Blin et Frédéric Bonnet, secrétaires généraux de l'instance syndicale départementale, sont revenus longuement sur les faits marquants de l'année écoulée. Au premier rang desquels l'action «solidarité paille» de l'été dernier, menée avec le succès que l'on connaît, grâce notamment à la mobilisation sur le terrain des présidents de canton et de leurs adhérents. Reste à l'administration, comme l'a demandé la FDSEA, à revoir son barème en matière de calamités agricoles, considéré comme «injuste et créant des inégalités sur le terrain». Autre combat syndical : l'environnement. Mené conjointement avec la Chambre d'agriculture et les JA, il aura permis de faire prendre conscience à l'administration que toutes les mesures proposées devaient avoir une assise agronomique et être économiquement viables. En la matière, l'Yonne détient un record en Bourgogne dont elle se serait bien passée, avec 14 BAC Grenelle et 130 BAC liés à l'application du SDAGE, soit environ 40000 ha impactés de terres arables !
Le revenu est une préoccupation syndicale constante. Si la filière lait se félicite d'avoir pu négocier les termes des contrats les liant à leurs entreprises, l'appartenance au bassin Grand Est aura fait perdre l'an passé au département 4,5 millions de litres de lait. Une question se pose : «comment maintenir une dynamique laitière existante avec moins de producteurs et de volumes ?» Conséquence directe des actions syndicales menées': une hausse des cours pour les filières bovine et porcine. La mise en place d'achats groupés contribue à diminuer les charges sur les exploitations. L'an passé, la FDSEA de l'Yonne aura ainsi négocié et commandé près d'un million de litres de fioul pour ses adhérents.
L'activité syndicale passe aussi par le travail entrepris pour recruter des salariés en secteur agricole. En 2011, 17 nouveaux contacts ont été enregistrés, débouchant sur 20 mises en relations, dont 12 pour des CDD temps plein et 8 pour des CDI temps plein. La création d'une session mixte en agriculture et viticulture, aura pour sa part permis à 21 personnes de se former et à 18 d'entre elles de trouver un emploi en viticulture.
[INTER]La feuille de route est tracée[inter]
Les sujets travaillés lors des dernières réunions cantonales ont servi de toile de fond au rapport d'orientation lu par Jean-Luc Gennerat. Sujet de préoccupation majeure : celui de la gestion des risques, qu'ils soient d'ordre climatique, sanitaire ou économique. Face à la forte volatilité des prix qui en résulte, il est urgent de retrouver des instruments de pilotage et de gestion pour redonner de la visibilité : la fiscalité, avec des incitations à épargner les années de bons résultats. Les assurances, mais le niveau de franchise (25%), le seuil de déclenchement (30%), ainsi que le rendement de référence, restent des obstacles à lever. Les marchés à terme, «terrain de chasse» apprécié des fonds d'investissements, d'où la question posée de réserver leur accès aux seuls opérateurs détenant des stocks réels.
Le second sujet retenu par les adhérents est porteur d'avenir et d'espoirs : «l'agriculture, de multiples gisements de croissance». Une demande en produits bio croissant de 10% par an, la recherche sociétale de produits «authentiques» et de proximité, l'atout de la biomasse pour produire de l'énergie renouvelable, la croissance démographique se traduisant par un doublement de la demande alimentaire mondiale d'ici 2050... autant de gisements de croissance pour le monde agricole. Reste à les accompagner d'un cadre règlementaire stable et à encourager l'innovation sans ériger la prudence en dogme !
Devenu un entrepreneur, l'exploitant a besoin d'un environnement juridique adapté. Le troisième sujet retenu, «L'entreprise agricole», a évoqué plusieurs pistes possibles, comme «l'intérêt et les conséquences d'une dissociation entre le statut juridique de l'exploitant et le statut social». Ou encore l'instauration d'une TVA sociale, comme solution à privilégier face à une assiette des cotisations sociales devenue inadaptée à l'économie ouverte dans laquelle évoluent désormais les exploitations.
Autre sujet évoqué : «le rôle des agriculteurs dans les filières», avec la défense d'une contractualisation visant à instaurer une négociation collective la plus équilibrée possible entre les parties prenantes. Mais aussi la généralisation de la pratique contractuelle à toute une filière et à l'ensemble de ses opérateurs. Cela ne sera possible que si la grande distribution joue le jeu et si les contrats conclus entre les producteurs et leurs clients sont sécurisés.
Dernier sujet : «la performance environnementale». Depuis plus de 20 ans, la profession travaille à améliorer ses pratiques et à trouver des solutions pour s'inscrire dans le respect écologique. Afin de préserver une dynamique économique et une justice sociale, il est grand temps que l'Europe harmonise ses normes en la matière, au risque sinon, «de transformer une chance commune en distorsion de concurrence. Ceux qui font le plus, finiraient par avoir le moins... Nous ne voulons pas d'une écologie punitive, mais nous sentir dans la réciprocité, dans la simplification, dans l'égalité et dans la reconnaissance !».
Dans leur lecture du rapport d'activité, Frédéric Blin et Frédéric Bonnet, secrétaires généraux de l'instance syndicale départementale, sont revenus longuement sur les faits marquants de l'année écoulée. Au premier rang desquels l'action «solidarité paille» de l'été dernier, menée avec le succès que l'on connaît, grâce notamment à la mobilisation sur le terrain des présidents de canton et de leurs adhérents. Reste à l'administration, comme l'a demandé la FDSEA, à revoir son barème en matière de calamités agricoles, considéré comme «injuste et créant des inégalités sur le terrain». Autre combat syndical : l'environnement. Mené conjointement avec la Chambre d'agriculture et les JA, il aura permis de faire prendre conscience à l'administration que toutes les mesures proposées devaient avoir une assise agronomique et être économiquement viables. En la matière, l'Yonne détient un record en Bourgogne dont elle se serait bien passée, avec 14 BAC Grenelle et 130 BAC liés à l'application du SDAGE, soit environ 40000 ha impactés de terres arables !
Le revenu est une préoccupation syndicale constante. Si la filière lait se félicite d'avoir pu négocier les termes des contrats les liant à leurs entreprises, l'appartenance au bassin Grand Est aura fait perdre l'an passé au département 4,5 millions de litres de lait. Une question se pose : «comment maintenir une dynamique laitière existante avec moins de producteurs et de volumes ?» Conséquence directe des actions syndicales menées': une hausse des cours pour les filières bovine et porcine. La mise en place d'achats groupés contribue à diminuer les charges sur les exploitations. L'an passé, la FDSEA de l'Yonne aura ainsi négocié et commandé près d'un million de litres de fioul pour ses adhérents.
L'activité syndicale passe aussi par le travail entrepris pour recruter des salariés en secteur agricole. En 2011, 17 nouveaux contacts ont été enregistrés, débouchant sur 20 mises en relations, dont 12 pour des CDD temps plein et 8 pour des CDI temps plein. La création d'une session mixte en agriculture et viticulture, aura pour sa part permis à 21 personnes de se former et à 18 d'entre elles de trouver un emploi en viticulture.
[INTER]La feuille de route est tracée[inter]
Les sujets travaillés lors des dernières réunions cantonales ont servi de toile de fond au rapport d'orientation lu par Jean-Luc Gennerat. Sujet de préoccupation majeure : celui de la gestion des risques, qu'ils soient d'ordre climatique, sanitaire ou économique. Face à la forte volatilité des prix qui en résulte, il est urgent de retrouver des instruments de pilotage et de gestion pour redonner de la visibilité : la fiscalité, avec des incitations à épargner les années de bons résultats. Les assurances, mais le niveau de franchise (25%), le seuil de déclenchement (30%), ainsi que le rendement de référence, restent des obstacles à lever. Les marchés à terme, «terrain de chasse» apprécié des fonds d'investissements, d'où la question posée de réserver leur accès aux seuls opérateurs détenant des stocks réels.
Le second sujet retenu par les adhérents est porteur d'avenir et d'espoirs : «l'agriculture, de multiples gisements de croissance». Une demande en produits bio croissant de 10% par an, la recherche sociétale de produits «authentiques» et de proximité, l'atout de la biomasse pour produire de l'énergie renouvelable, la croissance démographique se traduisant par un doublement de la demande alimentaire mondiale d'ici 2050... autant de gisements de croissance pour le monde agricole. Reste à les accompagner d'un cadre règlementaire stable et à encourager l'innovation sans ériger la prudence en dogme !
Devenu un entrepreneur, l'exploitant a besoin d'un environnement juridique adapté. Le troisième sujet retenu, «L'entreprise agricole», a évoqué plusieurs pistes possibles, comme «l'intérêt et les conséquences d'une dissociation entre le statut juridique de l'exploitant et le statut social». Ou encore l'instauration d'une TVA sociale, comme solution à privilégier face à une assiette des cotisations sociales devenue inadaptée à l'économie ouverte dans laquelle évoluent désormais les exploitations.
Autre sujet évoqué : «le rôle des agriculteurs dans les filières», avec la défense d'une contractualisation visant à instaurer une négociation collective la plus équilibrée possible entre les parties prenantes. Mais aussi la généralisation de la pratique contractuelle à toute une filière et à l'ensemble de ses opérateurs. Cela ne sera possible que si la grande distribution joue le jeu et si les contrats conclus entre les producteurs et leurs clients sont sécurisés.
Dernier sujet : «la performance environnementale». Depuis plus de 20 ans, la profession travaille à améliorer ses pratiques et à trouver des solutions pour s'inscrire dans le respect écologique. Afin de préserver une dynamique économique et une justice sociale, il est grand temps que l'Europe harmonise ses normes en la matière, au risque sinon, «de transformer une chance commune en distorsion de concurrence. Ceux qui font le plus, finiraient par avoir le moins... Nous ne voulons pas d'une écologie punitive, mais nous sentir dans la réciprocité, dans la simplification, dans l'égalité et dans la reconnaissance !».