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Ferme Côte d’Or

L’agriculture en mode séduction

Le Conseil départemental et la Chambre d’agriculture organisaient la Ferme Côte d’Or du 3 au 6 novembre.
Par Aurélien Genest
L’agriculture en mode séduction
Lors de l’inauguration.
À la hauteur de toutes les promesses. La neuvième édition de la Ferme Côte d’Or a montré une bien belle image de l’agriculture départementale durant quatre journées, la semaine dernière, dans le cadre de la foire gastronomique de Dijon. De multiples animations étaient proposées sous un grand chapiteau très bien décoré aux couleurs de la campagne. Si toutes les filières agricoles étaient représentées, le thème de cette édition était plus particulièrement dédié à l’élevage et aux territoires. Le public a pu apprécier la transversalité de ces deux domaines, l’un ayant besoin de l’autre et inversement. En plus des nombreux animaux en exposition, les visiteurs ont peaufiné leurs connaissances agricoles en s’arrêtant sur plusieurs stands. L’un d’eux mentionnait l’existence de 164 000 hectares de prairies en Côte d’Or, tous destinés à valoriser les terres non-labourables. Jeunes et moins jeunes ont pu apprendre qu’un hectare de prairie servait à nourrir une vache allaitante ou sept moutons par an ou bien à produire 7 000 litres de lait sur la même durée.

Un soutien apprécié
Après avoir fait état des difficultés structurelles du métier, le président de la Chambre d’agriculture Vincent Lavier a tenu remercier le Conseil départemental pour son soutien et l’organisation de cette très belle fête agricole, essentielle dans le domaine de la communication grand public. Vincent Lavier a particulièrement apprécié le thème de cette édition : «Nous produisons de la viande de qualité et préservons le milieu naturel, que pouvons-nous faire de mieux ? Notre modèle est pourtant balloté, nos productions souffrent. Avec tout ce qu’elle apporte, l’agriculture devrait faire l’objet d’un traitement spécifique, totalement différent de celui des autres activités économiques». Vincent Lavier a également salué la mise en valeur des produits locaux sur cet évènement, ces derniers représentant une importante piste à explorer pour un meilleur quotidien en agriculture. François Sauvadet, président du Conseil départemental, a adressé un message de solidarité au monde agricole en assurant que le Département fera tout ce qu’il est en son pouvoir pour l’aider : «Nous avons la chance d’avoir une diversité de productions et nous devons la préserver. Elle est source de valeur ajoutée. Nos paysages sont très variés et très appréciés de tous». Le président  a rappelé son engagement dans les filières locales et encouragé toutes les collectivités à travailler dans le même sens.

Un brin syndical

La FDSEA de Côte d’Or avait également son stand, présenté ici par le président Fabrice Faivre lors de l’inauguration du 3 novembre. Festif au premier abord, cet arrêt mettait toutefois en évidence les réalités du quotidien. Une affiche rappelait les difficultés de la production de viande bovine : si un kilogramme de viande est acheté 25€ par le consommateur, 3,5€ seulement reviennent dans la poche de l’éleveur. Les producteurs céréaliers connaissent les mêmes problématiques : un kilogramme de pain coûte en moyenne 3,20€ quand le même poids en blé ne rapporte que 12 centimes au producteur. Même schéma pour le lait avec un litre vendu 0,27€ par le producteur mais acheté 0,80€ par le consommateur... Dans le même temps, les charges ne cessent d’augmenter. Une autre affiche faisait part d’un comparatif entre 1976 et 2016 : le litre de gasoil est passé de 0,15€ à 0,65€, le prix d’un tracteur 110 cv a explosé en passant de 8 400€ à 60 000€, une heure de mécanicien en a fait tout autant (de 3,87€ à 65€), tout comme le prix d’une tonne de luzerne déshydratée (de 142€ à 220€). Pour ne rien arranger, les prix payés aux producteurs n’ont guère évolué (une tonne de blé coûtait 109€ en 1976 et 120€ aujourd’hui).