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Manifestation syndicale à Nevers

«L’action du 9 avril n’est pas une option, c’est une nécessité !»

Emmanuel Bernard, président de la section bovine de la FDSEA de la Nièvre et secrétaire général adjoint de la FNB, revient sur les motifs de la tenue de l’action du 9 avril prochain à Nevers.
Par Emmanuel Bernard
«L’action du 9 avril n’est pas une option, c’est une nécessité !»
Emmanuel Bernard, président de la section bovine de la FDSEA 58
Nous l’avons tous entendu dans la bouche du ministre de l’Agriculture: [I]«La réforme de la PAC sera celle des territoires et des productions fragiles, elle sera aussi celle de l’élevage…»[i]
Nous l’avons tous entendu dans la bouche du ministre : [I]«Je défends avec acharnement l’intérêt de la filière viande française via la mise en place du logo viandes de France…»[i]
Nous l’avons tous entendu dans la bouche du ministre : [I]«Nous travaillons au choc de simplification…»[i]
Nous l’avons tous entendu dans la bouche du ministre : [I]«J’appuie vos demandes d’engagement de la grande distribution dans le VBF…»[i]

Tout roule donc pour le mieux, et grâce à la verve sans pareille de notre ministre, l’avenir de nos productions et de nos filières est rayonnant !

Clap de fin pour la partie idyllique de l’engagement politique du XXIème siècle !

Revenons maintenant vers la triste réalité et vers ce que nous concocte, déraison et escroquerie intellectuelle à l’appui, la réforme [I]«Le Foll»[i].

[G]PMTVA:[g] 3 millions d’euros de moins pour la Nièvre, 9 millions pour la Bourgogne, et des milliers d’éleveurs qui verront leur accompagnement baisser de 1500 à 6000 € par exploitation. Dans la Nièvre sur 1800 bénéficiaires de l’aide, 1280 perdront grâce à l’engagement de notre ministre, qui comme annoncé, et pris d’un élan de générosité en faveur de l’élevage, aura sabré 47 millions d’€ de l’enveloppe destinée à la PMTVA à l’inverse des annonces du président de la république. C’est inadmissible.

[G]ICHN/PHAE:[g] La fusion des enveloppes annoncée, et des montants qui devaient être relevés pour le bien être des éleveurs. Raté! Il y a deux semaines, le ministère annonce que ce qui avait été initialement envisagé n’est plus possible, Bruxelles s’opposant aux modalités de répartition des fonds envisagées par la France. Un amateurisme intolérable !

[G]Revalorisation des 52 premiers hectares:[g] L’escroquerie intellectuelle par excellence … Pour tempérer les ardeurs d’une faible minorité considérant la PAC comme un dispositif à vocation strictement sociale, le ministre a fait le choix du non sens économique. La aussi les conséquences seront lourdes pour nos exploitations car avec la non-prise en compte des actifs dans la mise en application de cette mesure, c’est la structure même de nos exploitations qui sera affectée.

Voilà tracé en quelques lignes le bilan de la réforme historique portée par Stéphane Le Foll. Vous avez travaillé, investi, modernisé, gagné en compétitivité pour répondre à la demande d’un marché en expansion, et vous serez les cocus de l’affaire.

Vous avez bricolé, fait de la cueillette pendant des années et là, c’est le jackpot !

Et en parallèle de cette filouterie ministérielle, la machine infernale continue à avancer : L’administration est de plus en plus tatillonne en cas de contrôle, les négociations commerciales UE/Canada et UE/USA reprendront en juin avec des députés européens et des commissaires tout juste élus et les importations de viande bovine se maintiennent sans que notre ministre soit manifestement bien inspiré.

Ces seuls éléments, livrés pêle-mêle, nécessite une mobilisation large le 9 avril prochain à Nevers car dans une région comme la nôtre, nous ne pouvons pas nous résoudre à voir nos exploitations qui sont des fers de lance de l’économie et de l’animation du territoire, concassées par une réforme menée en amateur éclairé ! La décapitalisation n’est pas envisageable lorsque l’on voit les besoins énormes de la population mondiale, la qualité environnementale de notre territoire et la performance technique de notre profession.

Moins de politique, moins de contraintes, de la simplification, de l’ambition et du bon sens. C’est cela que nous réclamons depuis des années maintenant.