« Jeter l'ancre ici »
Linda Bordaiseau, 42 ans, s'est installée en janvier 2025 à Nolay avec une production de plantes à parfum, aromatiques et médicinales.

« Nous avions besoin de retrouver la terre » détaille Linda Bordaiseau concernant son installation en janvier 2025 à Nolay en production de plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM). Si cette expression de « retrouver la terre » est bien connue pour exprimer un retour aux sources, cette formulation cache, pour Linda, un autre sens qui a façonné son projet final baptisé « Le Jardin dans ma valise ». Afin de comprendre cela, il faut remonter le temps d'une dizaine d'années.
« Il y a onze ans, mon mari, Mickaël Delle Vall (44 ans) et moi avons décidé de prendre le large en voilier afin de découvrir les pays d'Europe. Notre objectif était d'aller en Norvège, et de montrer que l'on pouvait vivre autrement à notre fille Eden (âgée de 13 ans aujourd'hui) qui d'ailleurs est née en mer ».
Au fil de l'eau
Une fois lancés, ils font escale au Portugal, en Espagne, au Pays de Galle, en Angleterre, en Écosse (dont les îles Shetland), au Danemark… À chaque étape, ils trouvent un emploi afin de « découvrir la vie quotidienne des habitants », tout en partageant cela sur leur chaîne Youtube (1). « Pour nous, échanger est indispensable car nous sommes persuadés que nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres, surtout lorsque l'on vient de cultures différentes ou que l'on exerce des professions typiques ». Ainsi, ils touchent à de nombreux métiers. « Nous avons travaillé dans des restaurants ainsi que dans des exploitations agricoles locales où nous avons participé notamment à la tonte des moutons, à la graduation de la laine ou encore à la pose de clôture ». Au bout de onze ans, une envie émerge : « nous avons ressenti le besoin de revenir en France afin de revoir notre famille et faire le point. Le retour à la terre a été une décision collégiale entre mon époux, notre fille et moi. Nous sommes arrivés à Lyon en mai 2022 et nous avons alors commencé à regarder où poser nos valises en France et nous sommes tombés sur une annonce immobilière à Saint-Benin-des-Bois. Sur le chemin pour visiter la maison, nous avons découvert un paysage qui nous a directement fait penser à nos voyages. Une fois la visite faite, nous avons acté que nous voulions vivre ici, presque comme une évidence, et cela même si nous ne connaissions pas du tout la région ».
Trouver son Eden...
Linda poursuit : « après le déménagement, j'ai pris un emploi et mon mari a entamé les travaux dans la maison. Puis, j'ai commencé à me former au CFPPA de Challuy en CAP maraîchage bio. Outre les connaissances techniques et pratiques que j'ai pu acquérir, j'ai eu l'occasion de rencontrer énormément de personnes ». Son diplôme en poche, Linda commence ses recherches pour un terrain afin d'implanter sa production. Elle trouve alors une parcelle à Nolay de 9 200 m2, entourée de bois. « C'est largement suffisant pour commencer ». Autrefois pâturée par quelques chevaux, la parcelle est actuellement méconnaissable. « Je laisse les certains arbres et autres bosquets profiter, et c'est assez impressionnant de voir l'évolution de la végétation en très peu de temps ». Malgré son engouement pour l'endroit, elle relève toutefois une petite problématique avec les voisins à quatre pattes… « les chevreuils viennent parfois grignoter mes plants... Malgré tout, nous cohabitons assez bien car c'est un plaisir de les voir de temps en temps. Pour moi, cela prouve la symbiose qu'il peut y avoir entre une production à visée professionnelle et la nature. Une des raisons pour lesquelles je suis en agriculture biologique ».
Plus en détail, la production de Linda s'articule autour de légumes (salades, piments, etc.) et de plantes aromatiques et médicinales comme les bleuets, la coriandre, la menthe (douce et poivrée), la sarriette, le calendula, le persil, l'hysope, la verveine, le thym, la sauge… « J'ai toujours apprécié le maraîchage, et j'ai d'ailleurs tenté de faire pousser des plants en mer. Malheureusement cette expérience n'a jamais été concluante à cause de l'air marin peu adapté pour la pousse. Côté PPAM, vivre en mer m'a permis de tester des plantes pour soigner les maux bénins. J'ai appris beaucoup d'informations et de savoir-faire durant mes voyages dans le domaine. Je regrette que tout cela tombe en désuétude et c'est pour cette raison que j'aimerai proposer des ateliers d'initiations, notamment pour les mélanges ou les cosmétiques. Pour cela, je me forme, ma prochaine formation sera axée sur la confection de baumes et se déroulera dans la Creuse ; un voyage de plus ! Par ce biais des ateliers, j'apporterai ma petite pierre à l'édifice pour perpétuer ces savoir-faire parfois ancestraux ». Pour l'avenir, Linda et sa famille n'excluent pas de repartir mais stipule : « en mer, il y a énormément de contraintes, alors que sur terre, tout semble possible... Nous verrons bien où le vent nous mènera, mais en attendant, nous avons jeté l'ancre ici et nous nous sentons bien ».
Plus d'infos

Afin d'en découvrir plus sur l'exploitation de Linda « Le jardin dans ma valise », rendez-vous sur : https://lejardindansmavalise.wordpress.com/ ou sur la page Facebook : https://www.facebook.com/le.jardin.d Retour ans.ma.valise
Pour tout renseignement et réservation : lejardindansmavalise@gmail.com




(1) https://www.youtube.com/c/LaD%C3%A9siradeLaVieABord