Viticulture
Jérôme Despey au chevet des vignobles du Centre-Loire
Jérôme Despey, secrétaire général adjoint de la FNSEA et président du conseil spécialisé vin de France Agrimer était, le 21 juin dernier, au chevet des viticulteurs du Centre Loire.
C’est à Pouilly sur Loire, au siège du syndicat viticole Nivernais, que Jérôme Despey, secrétaire général adjoint de la FNSEA et président du conseil spécialisé vin de France Agrimer, a débuté son périple dans les vignobles du Centre Loire, le 21 juin dernier. Invité par les FDSEA du Cher et de la Nièvre à venir entendre les préoccupations des viticulteurs frappés il y a quelques semaines par un rude épisode de gel, Jérôme Despey a su écouter et percevoir chez les représentants des différentes unions viticoles, la volonté d’assurer, malgré les aléas climatiques et réglementaires, la pérennité d’un modèle d’organisation économique qui a jusqu’alors fait ses preuves en assurant un revenu aux producteurs, par la gestion de l’offre et des volumes mis sur le marché.
Droit de plantation : le sujet n°1
Une fois le décor planté par Vincent Saillard et Didier Ramet, président et secrétaire général de la FDSEA du Cher et de la Nièvre, le débat s’est installé, franc mais courtois, sous la conduite de Pierre Jacolin, président de la Fédération des Unions Viticoles du Centre (FUVC). Au menu des réjouissances, l’épineux dossier des droits de plantation et du détournement de notoriété, sur lequel le président de l’union viticole de Sancerre, Gilles Guillerault, s’est montré en pointe et déterminé. Le nœud du problème pour le représentant Sancerrois, la mise en place fin 2013 de l’IGP Val de Loire, sur un territoire élargi de 15 départements et dont le cahier des charges offre la possibilité de planter de multiples cépages (près d’une quinzaine) à proximité même des territoires AOC, sur la dénomination «Loire». De quoi accentuer, selon le représentant des vignerons, le détournement de l’image historique et porteuse des vins AOC. Restant constructif, ce dernier a proposé que les cépages Sauvignon et Chardonnay, soient retirés du cahier des charges de l’IGP, avant de préciser que des démarches contentieuses pourraient être engagées si ce dossier n’évoluait pas favorablement.
Côté doléances, Kathia Mauroy, présidente du syndicat viticole de Pouilly sur Loire a également fait part des inquiétudes pesant sur le vignoble Nivernais, qui avait jusqu’alors su, au travers de la maitrise des droits de plantation, conserver une viticulture «de vignerons» et réguler les volumes mis sur le marché pour soutenir les revenus. Face aux nouveaux critères européens et nationaux, uniformes, et ne tenant pas compte des spécificités de chacun des territoires, Jérôme Despey a rappelé que des critères de pondération pouvaient être mis en place à l’échelle des bassins. Par ailleurs et face à la dispersion des opérateurs de la filière sur ce sujet, Jérôme Despey a confirmé que le dossier n’était pas complètement clos, le ministre devant convoquer prochainement une réunion spécifiquement dédiée à ce sujet, à Paris.
Aléas climatiques : Cocktail de gel et d’humidité
Puis les aléas climatiques se sont invités à l’ordre du jour … Toujours avec la même attention, Jérôme Despey a pu percevoir le degré d’inquiétude des vignerons dont les vignes ont été affectées à des niveaux importants (de 15 à 95 % en fonction des vignobles). Seul Chateaumeillant a eu le bonheur de passer à côté de la catastrophe mais n’échappe néanmoins pas aux problèmes liés à l’humidité qui frappent toutes les productions agricoles. La pression des maladies demeure difficile à contrôler. Face à ces sinistres, et après la visite des deux préfets de la Nièvre et du Cher auprès des viticulteurs, des pistes ont été amorcées pour accompagner les exploitations sur les plans sociaux et fiscaux. Et des procédures «calamités» seront également mises en route dans les départements après avoir pu estimer le niveau d’atteinte des vignes. La prochaine échéance est fixée au 8 juillet dans la Nièvre.
La prospective pour boucler la boucle
Enfin, la rencontre s’est achevée sur une note de prospective avec la présentation par Jérôme Despey des principales orientations de France Agrimer en matière de viticulture. Sujet majeur quant à l’économie de la filière viti-vinicole, la renégociation de l’OCM (Organisation Commune de Marché) dans la cadre de la Pac.
Ce dispositif qui permet entre autres, d’accompagner l’investissement et la restructuration du vignoble est à ce jour doté d’un budget jusqu’en 2020. Malgré cela, et dès 2018, la filière viti-vinicole souhaite réengager des discussions sur son devenir. Un lourd travail de lobbying attend en conséquence la France à ce sujet, qui devra rallier à sa cause un maximum d’États membres dans les prochains mois pour conserver un outil de régulation essentiel au devenir d’une viticulture française, de plus en plus exposée à la concurrence internationale et qui malgré son apparente « bonne » santé, accuse aujourd’hui des pertes de parts de marché sur le plan mondial. Une situation qui pousse Jérôme Despey à mobiliser les équipes de France Agrimer pour «renforcer l’expertise et la prospective économique» et préparer la filière à relever les défis de demain.
Droit de plantation : le sujet n°1
Une fois le décor planté par Vincent Saillard et Didier Ramet, président et secrétaire général de la FDSEA du Cher et de la Nièvre, le débat s’est installé, franc mais courtois, sous la conduite de Pierre Jacolin, président de la Fédération des Unions Viticoles du Centre (FUVC). Au menu des réjouissances, l’épineux dossier des droits de plantation et du détournement de notoriété, sur lequel le président de l’union viticole de Sancerre, Gilles Guillerault, s’est montré en pointe et déterminé. Le nœud du problème pour le représentant Sancerrois, la mise en place fin 2013 de l’IGP Val de Loire, sur un territoire élargi de 15 départements et dont le cahier des charges offre la possibilité de planter de multiples cépages (près d’une quinzaine) à proximité même des territoires AOC, sur la dénomination «Loire». De quoi accentuer, selon le représentant des vignerons, le détournement de l’image historique et porteuse des vins AOC. Restant constructif, ce dernier a proposé que les cépages Sauvignon et Chardonnay, soient retirés du cahier des charges de l’IGP, avant de préciser que des démarches contentieuses pourraient être engagées si ce dossier n’évoluait pas favorablement.
Côté doléances, Kathia Mauroy, présidente du syndicat viticole de Pouilly sur Loire a également fait part des inquiétudes pesant sur le vignoble Nivernais, qui avait jusqu’alors su, au travers de la maitrise des droits de plantation, conserver une viticulture «de vignerons» et réguler les volumes mis sur le marché pour soutenir les revenus. Face aux nouveaux critères européens et nationaux, uniformes, et ne tenant pas compte des spécificités de chacun des territoires, Jérôme Despey a rappelé que des critères de pondération pouvaient être mis en place à l’échelle des bassins. Par ailleurs et face à la dispersion des opérateurs de la filière sur ce sujet, Jérôme Despey a confirmé que le dossier n’était pas complètement clos, le ministre devant convoquer prochainement une réunion spécifiquement dédiée à ce sujet, à Paris.
Aléas climatiques : Cocktail de gel et d’humidité
Puis les aléas climatiques se sont invités à l’ordre du jour … Toujours avec la même attention, Jérôme Despey a pu percevoir le degré d’inquiétude des vignerons dont les vignes ont été affectées à des niveaux importants (de 15 à 95 % en fonction des vignobles). Seul Chateaumeillant a eu le bonheur de passer à côté de la catastrophe mais n’échappe néanmoins pas aux problèmes liés à l’humidité qui frappent toutes les productions agricoles. La pression des maladies demeure difficile à contrôler. Face à ces sinistres, et après la visite des deux préfets de la Nièvre et du Cher auprès des viticulteurs, des pistes ont été amorcées pour accompagner les exploitations sur les plans sociaux et fiscaux. Et des procédures «calamités» seront également mises en route dans les départements après avoir pu estimer le niveau d’atteinte des vignes. La prochaine échéance est fixée au 8 juillet dans la Nièvre.
La prospective pour boucler la boucle
Enfin, la rencontre s’est achevée sur une note de prospective avec la présentation par Jérôme Despey des principales orientations de France Agrimer en matière de viticulture. Sujet majeur quant à l’économie de la filière viti-vinicole, la renégociation de l’OCM (Organisation Commune de Marché) dans la cadre de la Pac.
Ce dispositif qui permet entre autres, d’accompagner l’investissement et la restructuration du vignoble est à ce jour doté d’un budget jusqu’en 2020. Malgré cela, et dès 2018, la filière viti-vinicole souhaite réengager des discussions sur son devenir. Un lourd travail de lobbying attend en conséquence la France à ce sujet, qui devra rallier à sa cause un maximum d’États membres dans les prochains mois pour conserver un outil de régulation essentiel au devenir d’une viticulture française, de plus en plus exposée à la concurrence internationale et qui malgré son apparente « bonne » santé, accuse aujourd’hui des pertes de parts de marché sur le plan mondial. Une situation qui pousse Jérôme Despey à mobiliser les équipes de France Agrimer pour «renforcer l’expertise et la prospective économique» et préparer la filière à relever les défis de demain.
Les vins du Centre Loire en chiffres
- 7 vignobles (Pouilly, Sancerre, Quincy, Reuilly, Coteaux du Giennois, Menetou-Salon, Chateaumeillant) répartis sur quatre départements : Nièvre, Cher, Indre et Loiret
- 5600 ha en production (82 % en blanc, 12 % en rouge, 6 % en rosé)
- Cépage majeur : Sauvignon
- 50 % des vins produits commercialisés à l’export (plus de 2/3 dans les plus grosses appellations)
- Une viticulture de vignerons avec 650 producteurs déclarants sur le territoire de la FUVC (Fédération des Unions Viticoles du Centre)
- 5600 ha en production (82 % en blanc, 12 % en rouge, 6 % en rosé)
- Cépage majeur : Sauvignon
- 50 % des vins produits commercialisés à l’export (plus de 2/3 dans les plus grosses appellations)
- Une viticulture de vignerons avec 650 producteurs déclarants sur le territoire de la FUVC (Fédération des Unions Viticoles du Centre)