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Politique agricole commune

Jacques de Loisy:

Par Propos recueillis par Aurélien Genest
Jacques de Loisy:
Pour Jacques de Loisy, la régionalisation des aides et la «surprime» des 50 premiers hectares seraient une catastrophe pour les zones à faibles potentiels, non spécialisées.
Le président de la commission [I]«Productions végétales»[i] de la FDSEA de Côte d'Or se prononce sur la prochaine Pac : [I]«On s'achemine vers un budget en baisse. L'agriculture serait à moins de 40% du budget global de l'Union européenne. L'agriculture est loin de consommer tout le budget... Rappelons que 10% des fonctionnaires de Bruxelles, qui sont 55 000 au total, ont une rémunération supérieure à 100 000 euros par an. Tout le monde sait que le budget de la Pac représente environ 0,30€ par habitant et par jour au niveau européen. Quand on sait ce que l'on produit, ce que l'on a comme emplois et ce que l'on dégage comme richesses, ces 30 centimes ne représentent rien du tout.
Nous espérions avoir touché le fond avec le bilan Barnier. Ce n'était malheureusement pas le cas. La Côte d'Or et la Bourgogne ont déjà beaucoup perdu. On s'achemine à nouveau vers les dangers de la division du monde agricole. Au moment de la réforme Barnier, il y avait quand même un relatif consensus pour un DPU convergent au niveau national. Il semble que ça ne soit plus le cas aujourd'hui, notamment dans l'Ouest de la France. Il ne faut absolument pas opter pour la régionalisation et encore moins pour des des DPU «surprimés» pour les 50 premiers hectares. Ce serait une catastrophe pour les zones intermédiaires, tant en Scop qu'en herbe. En productions végétales, il n'y a pratiquement plus de productions spécialisées. En herbe, je ne pense pas que les producteurs bovins s'y retrouvent. Il y a un réel danger. Il faut que tout le monde en ait conscience.
Avec ce que propose Stéphane Le Foll aujourd'hui, le DPU de l'agriculture côte d'orienne serait inférieur au DPU roumain ! Les producteurs Scop auraient également un DPU inférieur au DPU allemand. Cela entretiendrait encore plus une distorsion de concurrence au niveau européen. à‡a, un ministre de l'Agriculture digne de ce nom ne doit pas le tolérer. Il ne doit pas mettre en place une politique qui vise à défavoriser les producteurs dont il a la responsabilité»[i].