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Fromages

«J’avoue, j’aime l’époisses»

Un groupe de producteurs montre une belle image de leur filière durant cette crise sanitaire.
Par Aurélien Genest
«J’avoue, j’aime l’époisses»
Exemples d’images postées chaque semaine sur Facebook.
Seuls les corbeaux laissent tomber leur fromage : l’accroche est bien trouvée et résume bien l’intention de ce groupe de jeunes éleveurs mobilisés durant cette période difficile. Plusieurs producteurs d’Époisses ont en effet lancé une campagne de communication positive sur internet pour faire la promotion de leur fromage favori. «Nous nous sommes basés sur un support déjà existant, la page Facebook J’avoue j’aime l’Époisses, pour capter le plus de personnes possibles», indique Yannick Salomon, éleveur de 65 vaches laitières à Savoisy.

Plus loin que l’ambition de «dynamiser les ventes», l’objectif consiste à montrer que des produits de qualité comme l’Époisses «existent et sont accessibles à tous». «Ce serait déjà une belle victoire pour nous», poursuit Yannick Salomon, «derrière chaque fromage se cachent un producteur, une génération d’éleveurs, toute une filière et des gens qui travaillent jour et nuit. Les consommateurs ont le temps, en ce moment, de s’informer et d’aller sur internet, il faut en profiter. Nous avons un tas de messages à véhiculer durant ce confinement : le monde agricole sait travailler, il est capable d’apporter une alimentation saine en quantité, même quand tout est compliqué. Quoi qu’on en dise, il n’y aura aucune pénurie dans les magasins. S’il y en a une, ce sera la faute à la distribution, pas celle de la production».

Certaines publications de «J’avoue j’aime l’Époisses», rencontrent un grand succès, à l’image d’une recette d’œufs pochés à la sauce Époisses, datée du 3 avril et vue plus de 22 000 fois depuis. «C’est très encourageant en effet. En utilisant internet, nous captons un public nombreux, qui ne nous connaît pas forcément. Le monde agricole doit sortir de ce confinement avec une meilleure image qu’avant. Nous avons une énorme carte à jouer, il ne faut pas la laisser de côté», confie le jeune éleveur de Savoisy, président du canton JA de Châtillon-Laignes-Montigny.

Le pouvoir des réseaux sociaux
Grâce à la page Facebook «Les Producteurs du Dijonnais – association», l’EARL de la Sans-Fonnaise à Fenay a récemment écoulé près de quatre tonnes de produits. Frédéric Biason, le gérant de l’entreprise, s’était en effet retrouvé avec près de deux tonnes de frites fraîches et autant de pommes de terre sous vide sur les bras, suite à la fermeture de la restauration collective, son principal marché, dans les premières semaines du confinement.

L’union fait la force

Jean-Baptiste Goulier fabrique des pains fermiers à Marcilly-Ogny et communique lui aussi sur les réseaux sociaux. Sa méthode est à la portée de tous, avec le regroupement de plusieurs producteurs sur un même lieu de vente : «L’idée est d’optimiser les déplacements des consommateurs, afin qu’ils trouvent plusieurs types de produits au même endroit». En plus de ses excellents pains, sa clientèle peut ainsi se procurer, chaque vendredi de 11 h 45 à 13 h 15, des saucissons et terrines de bœuf du Gaec de Sous la Velle (Beurey-Bauguay) et des fromages de chèvres du Mont Serein (Mont-Saint-Jean), des œufs du Gaec Villarmet (Nan-sous-Thil). Des asperges du val de Saône viennent aussi s’ajouter à tous ces produits le mercredi aux mêmes horaires. Jean-Baptiste Goulier propose également une remise de paniers commandés via internet et Gourmandises en Temps de Crise (https://www.openfoodfrance.org/gourmandises-pendant-la-crise/shop#/shop).