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Grandes cultures

Importante révision en hausse des estimations de productions de céréales et de colza

Parue le 7 août, la note «Agreste» du ministère de l’agriculture revoit à la hausse pratiquement toutes les premières estimations de récolte «grandes cultures» annoncées en juillet. Notamment, la production céréalière totale est maintenant estimée (avec les premières prévisions maïs) à 67 Mt, soit un redressement de 24 % après l’effondrement de l’an dernier.
Par Ma signature
Importante révision en hausse des estimations  de productions de céréales et de colza
La considérable reprise de la récolte céréalière dans l’hexagone, 67 MT, est d’abord redevable au blé tendre, avec 36,8 Mt, soit 600 000 t de plus que prévu en juillet et 3,1 % de mieux que la moyenne quinquennale. Le rendement national moyen à l’hectare est revu en hausse de 17,8 quintaux, avec 71,5 q ; il s’était effondré en 2016 à 53,7 q. Certaines régions, plus particulièrement les départements lorrains, auront néanmoins subi de lourdes baisses de rendements en raison des épisodes de gel et du manque de pluie printaniers.
La plupart des opérateurs s’attendaient à cette révision en hausse et saluent la qualité exceptionnelle de cette récolte, en particulier un taux de protéines élevé, argument favorable à l’exportation. Celle-ci devra retrouver un niveau normal, après la chute du disponible exportable de 2016/2017, pour équilibrer un marché bien approvisionné entre la production promise et les stocks. La production de blé dur est maintenant estimée à 2,1 Mt, soit un rebond de 21 % après la basse récolte 2016, le rendement de 54,1 q/ha, en hausse de 12 q sur 2016 ayant largement compensé une baisse des surfaces de 5 % après deux années de forte hausse.
Selon des observateurs indépendants, la récolte serait qualitativement hétérogène, allant de l’excellence à une destination fourragère. En revanche, l’orge confirme sa progression régulière avec 12,3 Mt attendues, soit 17,6 % de plus que la médiocre moisson 2016, mais aussi 7 % de mieux que la moyenne quinquennale, grâce à un rendement moyen de 63,8 q/ha (54,4 l’an dernier) proche de la période 2012-2016. La qualité des orges de brasserie millésime 2017 semble d’ores et déjà bien appréciée à l’exportation.
Le ministère a révélé sa première estimation de récolte de maïs grain, à 12,76 Mt (hors semence) en hausse de 9 % sur 2016 grâce à un rendement moyen national de 92,6 q/ha, en hausse de 10 % et malgré une baisse des surfaces qui se poursuit ; de telle sorte que la production reste encore inférieure de près de 13 % à la moyenne 2012-2016. La première estimation de maïs fourrage, en hausse de 10 % sur l’an dernier, porte sur 17,5 Mt, chiffre susceptible d’évoluer.

Une belle récolte de colza
La réduction des surfaces de colza, - 6 %, avait longtemps laissé envisager une faible récolte, mais un excellent rendement moyen de 35,8 q a permis d’effacer cette crainte et la prévision de production est augmentée de 570 000 t par rapport à celle de juillet, pour atteindre 5,22 Mt, + 10,3 % sur l’an dernier et + 2,8 % sur la moyenne quinquennale, ce qui donnerait la première place à la France dans l’U.E, devant l’Allemagne.
Les conditions de culture de tournesol sont bonnes, permettant au ministère d’avancer une première prévision de production de 1,25 Mt en progression de 5,8 % sur 2016, mais encore en retrait de 12 % sur la moyenne quinquennale. Le soja poursuit son ascension, avec une première estimation à 0,4 Mt, soit 16,8 % de mieux que l’année dernière et 78 % de plus en 5 ans !
L’augmentation de production de protéagineux est confirmée avec 6,9 Mt dont 5,2 de pois.

Pomme de terre : le cap des 6 Mt franchi.
 La production de pomme de terre de conservation est prévue à plus de 6 Mt, correspondant à une hausse de 15 % par rapport à l’an dernier et constituant le chiffre le plus élevé de ces 10 dernières années, sur une surface portée à 135 000 ha (131 000 selon l’Union des producteurs). Outre la sensible hausse des surfaces de l’ordre de 4 %, le rendement augmenterait de 11 %, à 44,5 T/ha sur le modeste résultat de l’an dernier. La production de pomme de terre de féculerie se présente en hausse de 20 % sur 2016, à 1,14 Mt. Quant à la betterave sucrière, l’augmentation des surfaces de 16 % à 472 000 hectares est maintenue dans cette note.

Résultats encourageants pour les protéagineux

«Les premiers résultats 2017 pour les protéagineux montrent des rendements satisfaisants», ont indiqué l’interprofession des huiles et protéines végétales Terres Univia et l’institut de recherche terres Inovia, le 7 août. Après une année 2016 décevante, la récolte de pois mise en commercialisation devrait approcher les 500 000 tonnes, avec des rendements de l’ordre de 40 q/ha et des surfaces en hausse de 23 %. Ces résultats sont «encourageants pour mobiliser les producteurs à poursuivre leur introduction dans les assolements», estiment les organisations qui rappellent les atouts de la culture de protéagineux  : «faible consommation en eau et en intrants, cultures de rupture dans les rotations, gain de rendements pour la culture suivante», et capacité à fixer l’azote de l’air. Ainsi, les protéagineux permettent d’éviter 30 à 40 unités d’azote pour le blé, avec «un rendement supérieur de 7 quintaux en moyenne», précise terres Univia et Terre Inovia. «Dans de nombreuses zones, les surfaces de protéagineux peuvent encore être développées de manière durable dans les rotations, et ce en dépit des contraintes imposées par l’interdiction de toute protection chimique sur les surfaces d’intérêt écologique dès les prochains semis», ajoutent les organisations.