Accès au contenu
Bâtiment

Il rêvait de la maison du futur et l'€™a construite

Ancien agriculteur à Courson les Carrières, René Faucheux et son épouse, coulent depuis plus d'€™un an une retraite heureuse dans une maison bâtie entièrement selon les normes énergie positive, visant à produire plus d'€™énergie, de chaleur et d'€™électricité qu'€™elle n'€™en a besoin pour son fonctionnement.
Par Dominique Bernerd
Il rêvait de la maison du futur et l'€™a construite
Construite à partir de panneaux préfabriqués, la maison a été bâtie en 8 jours.
De prime abord, rien ne semble distinguer de l'€™extérieur cette «maison de demain» de celles qui l'€™entourent, ne serait un panneau de chantier oublié, vantant la technique utilisée pour sa construction. Première surprise : alors que la météo ne dépasse pas ce jour là 6° C, une température agréable a envahi le vaste séjour où le poêle est pourtant arrêté depuis le matin. C'€™est au fil de voyages à l'€™étranger, Canada, Suisse, Autriche, qu'€™est née chez René Faucheux l'€™idée d'€™une maison à énergie positive : «en France, on vous vent des poêles à frire, voulant faire du profit avec l'€™énergie, là où en Allemagne, on vous vend de l'€™isolation pour l'€™économiser... Une culture totalement différente».
En préambule de la construction, plusieurs études : géobiologique pour repérer d'€™éventuelles énergies négatives liées à des failles avec de l'€™eau, thermique pour déterminer les besoins énergétiques, en fonction de l'€™altitude et de la météo locale ou encore l'€™harmonie de la disposition des pièce selon les règles Feng shui.
Chauffé avec une bougie !
Premiers travaux et premières économies, avec un béton pour le soubassement, réalisé avec 15 000 litres d'€™eau de pluie récupérés sur l'€™exploitation familiale. Préfabriqués dans l'€™atelier d'€™une société de Charny, les panneaux des murs, fenêtres comprises, ont été montés en huit jours ! Des panneaux réalisée en bois OSB pour l'€™intérieur, sans colle ni solvants et en Agépan côté pluie pour l'€™isolation thermique. Avec au milieu un caisson étanche rempli de 22 cm de ouate de cellulose et par-dessus le tout, un crépi ventilé. Le but étant de rendre la maison étanche à l'€™air et supprimer tous les ponts thermiques. Quand aux fenêtres triple vitrage, leurs vitres ont la capacité en fonction de l'€™angle des rayons du soleil, de faire rentrer la chaleur sans qu'€™elle ne ressorte ou de servir d'€™isolant thermique l'€™été, tout en laissant pénétrer la luminosité. Pour la ventilation, une VMC à double flux qui a pour avantage de ne consommer que 60 W là où une pompe à chaleur en consomme 1500 W : «le principe d'€™une maison positive est qu'€™avec une bougie vous chauffez la maison ! En commençant par capter l'€™énergie dégagée par les personnes qui l'€™habitent, le gaz carbonique rejeté étant aspiré par la VMC et réchauffant l'€™air entrant».
«Je n'€™aime pas gâcher !»
Alors que les règles RT 2012 imposent pour toute nouvelle maison construite de ne pas dépasser le seuil de 50 à 60 kWh/m2/an, celle des Faucheux se limite à 22 kWh et a obtenu le label BBC (Bâtiment Basse Consommation). La domotique n'€™est pas en reste : aspirateur centralisé, câbles RG 45 à la place de la Wi-Fi pour supprimer les champs magnétiques, extinction des lumières à partir d'€™un seul interrupteur... Si une maison à énergie positive reprend les grands principes d'€™une maison passive, elle y ajoute des moyens de productions d'€™énergie, à l'€™image des capteurs photovoltaÏques et solaires que René faucheux a fait installer sur les toits, ainsi que de la cuve de 7000 l récupératrice d'€™eau de pluie.
Coût final de la maison : 2000 € du m2, soit environ 30 % plus cher qu'€™une construction classique. Un investissement compensé par la vente de l'€™énergie excédentaire et les économies réalisées : «l'€™an passé, on a dépensé 567 € d'€™électricité et 369 € de granulés pour le chauffage, recevant en contrepartie d'€™EDF un chèque de 2138 € pour la revente de 3687 kW». Et ne dites pas à René Faucheux qu'€™il est écologiste ! «Je me considère plus comme «écologue». A l'€™image de Guy Roux, je n'€™aime pas gâcher...» !