Technologie
Histoire drone
Exploitant céréalier dans le Sénonais et passionné de cinéma au point de faire de son activité de cinéaste un second métier, Frédéric Bouffety s’est lancé depuis peu dans le pilotage de drones, à usage professionnel
Une légère pression du doigt sur le joystick et dans un vrombissement de moustique affamé, l’engin à six pattes se positionne au dessus du hangar de la ferme en vol stationnaire. Aux commandes : Frédéric Bouffety, avec pour copilote assistant vidéo, Michel, son père. Nous sommes à Montacher, en limite du Sénonais et aux portes du Gâtinais. La passion pour l’aéromodélisme est intergénérationnelle et cela fait plus de 25 ans que père et fils pilotent des modèles réduits : «j’ai commencé à 15 ans, avec mon père et un voisin parisien, on a même construit une piste dans un champs, derrière la maison et créé un club, c’est parti comme ça…» Féru également de 7ème Art depuis une quinzaine d’années, Frédéric s’est aussi lancé dans une activité de cinéaste, en plus d’exercer son métier d’exploitant céréalier, multipliant les courts métrages de fiction. Une double passion qui ne pouvait que l’inciter à se lancer dans le pilotage de drones : «en fait, c’est un peu un mixe entre les deux activités, cela aurait été dommage de ne pas en profiter…» Au point d’avoir créé le 15 novembre dernier sa propre société : «Les films d’Éole».
Une activité régie par des règles impératives
Le métier de pilote de drone professionnel ne s’improvise pas : «toute activité professionnelle est conditionnée par l’obtention d’une licence. J’ai adressé mon dossier à la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) au printemps dernier, il m’est revenu accepté en septembre». Un dossier d’une quinzaine de pages à remplir, en fonction du type d’activité retenue, auquel il faut rajouter, une déclaration d’activité annuelle doublée, pour homologuer le drone utilisé, de l’envoi du manuel d’entretien indiquant les périodicités de visites techniques : «des démarches qui en découragent beaucoup, avec pour finalité de filtrer les demandes…» C’est que les cieux ne sont pas extensibles et qu’à très court terme, compte tenu de l’engouement pour ces drôles d’engins volants identifiés, l’embouteillage de l’espace aérien est assuré : «d’où l’impératif absolu de réguler tout ça, car même si la personne maîtrise bien le pilotage, elle n’est pas à l’abri d’une panne…». Sauf autorisation spécifique, les plus gros appareils ne sont autorisés pour le moment qu’à la campagne et hors agglomération, «en gros, ils peuvent tomber sur la tête d’un paysan, pas d’un citadin… !» (Rires). Mais même en milieu rural, la législation ne les autorise qu’à voler hors zones peuplées ou rassemblement de personnes et même hors regroupement d’animaux. L’activité pro imposant en plus un retour vidéo au sol, complété d’un retour de données techniques l’état de la batterie, le nombre de satellites utilisés pour le positionnement GPS, etc.
Repérer du ciel les dégâts de gibier
Pas moins de six moteurs de 500 watts équipent l’engin utilisé par Frédéric pour ce vol de démonstration. De conception chinoise, Il est repliable et pèse 8 kg pour 1 m d’envergure et un coût initial de 7000 € : «c’est presque plus facile à piloter qu’un modèle réduit d’avion, du fait de l’assistance GPS et de la possibilité de faire du sur place. Il est par ailleurs repéré en permanence par 14 satellites, qui lui assurent une triangulation parfaite…» Le système gyroscopique embarqué, gérant une stabilité optimum, par compensation des moteurs. Une sécurité supplémentaire lui permet de revenir se poser automatiquement à son point de départ repéré par GPS, en cas de problème radio. Seules contraintes : «on ne vole pas sous la pluie et encore moins par temps de brouillard, et dans tous les cas, un périmètre de sécurité de 30 m doit être respecté»
En matière agricole, les utilisations sont variées : «équipé à l’origine pour l’observation, il assure des vidéos de qualité Full HD. J’ai pu ainsi cartographier toutes mes parcelles et repérer les réseaux de drainages existants, datant pour certains des années 30. Un collègue a déjà fait ainsi appel à mes services, après avoir repris des terres drainées, mais sans plan !» Le drone pourra bientôt également être piloté via un ordinateur, après programmation des points placés sur une carte google maps. Autonome, l’engin fera le trajet demandé, à altitude et orientation constantes ou non, suivant la nature de sa mission et reviendra se poser à son point de départ : «une démarche pratique pour réaliser de la photogrammétrie, avec une suite de photos prises d’un terrain, assemblées par la suite dans un logiciel adapté» Mesure de la quantité d’azote, contrôle des déperditions de chaleur dans les maisons ou bâtiments, prises de vues pour des agences immobilières, le champs des possible est multiple : «il peut même établir les dégâts de gibier. Cette année, j’ai fait des photos avant moissons d’une parcelle de colza, recalculé la surface des trous occasionnés et envoyé le tout à la fédération des Chasseurs de l’Yonne… Des collègues se sont dits déjà intéressés par la démarche, les chasseurs, un peu moins ! » (Rires).
Les Films d’Eole
Frédéric Boufferty - Tél 06 82 21 45 76
Une activité régie par des règles impératives
Le métier de pilote de drone professionnel ne s’improvise pas : «toute activité professionnelle est conditionnée par l’obtention d’une licence. J’ai adressé mon dossier à la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) au printemps dernier, il m’est revenu accepté en septembre». Un dossier d’une quinzaine de pages à remplir, en fonction du type d’activité retenue, auquel il faut rajouter, une déclaration d’activité annuelle doublée, pour homologuer le drone utilisé, de l’envoi du manuel d’entretien indiquant les périodicités de visites techniques : «des démarches qui en découragent beaucoup, avec pour finalité de filtrer les demandes…» C’est que les cieux ne sont pas extensibles et qu’à très court terme, compte tenu de l’engouement pour ces drôles d’engins volants identifiés, l’embouteillage de l’espace aérien est assuré : «d’où l’impératif absolu de réguler tout ça, car même si la personne maîtrise bien le pilotage, elle n’est pas à l’abri d’une panne…». Sauf autorisation spécifique, les plus gros appareils ne sont autorisés pour le moment qu’à la campagne et hors agglomération, «en gros, ils peuvent tomber sur la tête d’un paysan, pas d’un citadin… !» (Rires). Mais même en milieu rural, la législation ne les autorise qu’à voler hors zones peuplées ou rassemblement de personnes et même hors regroupement d’animaux. L’activité pro imposant en plus un retour vidéo au sol, complété d’un retour de données techniques l’état de la batterie, le nombre de satellites utilisés pour le positionnement GPS, etc.
Repérer du ciel les dégâts de gibier
Pas moins de six moteurs de 500 watts équipent l’engin utilisé par Frédéric pour ce vol de démonstration. De conception chinoise, Il est repliable et pèse 8 kg pour 1 m d’envergure et un coût initial de 7000 € : «c’est presque plus facile à piloter qu’un modèle réduit d’avion, du fait de l’assistance GPS et de la possibilité de faire du sur place. Il est par ailleurs repéré en permanence par 14 satellites, qui lui assurent une triangulation parfaite…» Le système gyroscopique embarqué, gérant une stabilité optimum, par compensation des moteurs. Une sécurité supplémentaire lui permet de revenir se poser automatiquement à son point de départ repéré par GPS, en cas de problème radio. Seules contraintes : «on ne vole pas sous la pluie et encore moins par temps de brouillard, et dans tous les cas, un périmètre de sécurité de 30 m doit être respecté»
En matière agricole, les utilisations sont variées : «équipé à l’origine pour l’observation, il assure des vidéos de qualité Full HD. J’ai pu ainsi cartographier toutes mes parcelles et repérer les réseaux de drainages existants, datant pour certains des années 30. Un collègue a déjà fait ainsi appel à mes services, après avoir repris des terres drainées, mais sans plan !» Le drone pourra bientôt également être piloté via un ordinateur, après programmation des points placés sur une carte google maps. Autonome, l’engin fera le trajet demandé, à altitude et orientation constantes ou non, suivant la nature de sa mission et reviendra se poser à son point de départ : «une démarche pratique pour réaliser de la photogrammétrie, avec une suite de photos prises d’un terrain, assemblées par la suite dans un logiciel adapté» Mesure de la quantité d’azote, contrôle des déperditions de chaleur dans les maisons ou bâtiments, prises de vues pour des agences immobilières, le champs des possible est multiple : «il peut même établir les dégâts de gibier. Cette année, j’ai fait des photos avant moissons d’une parcelle de colza, recalculé la surface des trous occasionnés et envoyé le tout à la fédération des Chasseurs de l’Yonne… Des collègues se sont dits déjà intéressés par la démarche, les chasseurs, un peu moins ! » (Rires).
Les Films d’Eole
Frédéric Boufferty - Tél 06 82 21 45 76