FNAMS Nord Est
Garder le cap de l’innovation
Les années qui viennent ne sont pas sans risque pour les agriculteurs multiplicateurs de semences. La nouvelle Pac, la loi d’avenir et les réductions de possibilités de protection des plantes porte-graine, incite à une grande vigilance de la FNAMS Nord Est.

La nouveauté et l’innovation, sont au cœur du métier d’agriculteur et plus spécifiquement celui d’agriculteur multiplicateur. Dans notre métier le changement ça n’est pas maintenant mais c’est tout le temps!» En introduisant son rapport par cette réalité qu’il a connue depuis le début de sa carrière professionnelle et que la visite de la plateforme d’essai illustre une nouvelle fois, Michel Vitu, président de la FNAMS Nord-Est, est quelque peu agacé de l’image complètement décalée, tantôt anachronique tantôt agressive, que les médias renvoient de son métier. Car au sein de celui-ci, la spécialité de la multiplication de semences est encore plus exigeante et elle impose la mise en œuvre d’innovations qu’elles soient génétiques, de protection des plantes ou en machinisme. A cette évolution voulue et répondant à la quête incessante de performance qualitative et de garantie de l’excellence des semences, Michel Vitu ajoute les changements plutôt subis quand il s’agit de réglementations. Dans ce contexte toujours en mouvement, il souligne : [I]«notre métier de multiplicateur de semences est de plus en plus pointu, diversifié et passionnant. C’est aussi la raison d’être de la FNAMS de nous aider et de nous accompagner dans ces changements techniques ou économiques»[i]. Il salue aussi le travail réalisé sur la station d’essais de la Fnams de St Pouange qui constitue une chance pour la filière et un outil générateur de progrès sur les exploitations des agriculteurs multiplicateurs.
[INTER]Face à d’incessantes remises en cause[inter]
2013 et les années qui viennent, n’échappent pas à ces incessantes remises en cause. Tout d’abord, le président de la FNAMS Nord Est rappelle que deux évènements de politique agricole, la Pac et la loi d’avenir, vont s’ajouter pour apporter leurs lots de changements : [I]«les régions vont disposer d’un pouvoir accru dans la distribution des aides, notamment celles du second pilier. Au cours des prochains mois, il nous faudra plaider l’orientation de notre région vers les cultures de semences auprès du Conseil régional»[i]. Il précise aussi que face à la baisse globale des soutiens aux cultures de la région, la FNAMS œuvre pour retrouver une part de couplage pour les cultures de semences fourragères afin de redonner de la compétitivité à cette filière. Ensuite, tout en se félicitant que les prix payés en 2013 et 2014 soient en très légère augmentation et que les surfaces de multiplication sur l’aire de la FNAMS Nord-Est connaissent une hausse de 5% pour la récolte 2014, il s’inquiète cependant du découragement et de l’impact que pourrait générer l’addition des aléas de la récolte, de la technicité, de la réglementation et de la concurrence des grandes cultures.
[INTER]Une expérimentation indispensable pour anticiper[inter]
Mais l’une de ses principales préoccupations, déjà évoquées depuis plusieurs années, se situe dans la réduction des possibilités de traitement des cultures et des interdictions qui touchent et toucheront de plus en plus de spécialités chimiques : [I]«En France les cultures mineures ne sont pas bien considérées quand chez nos voisins européens il est admis l’usage de certaine molécules sur des surfaces restreintes»[i]. Dans ce sens, Jean-Albert Fougereux, directeur technique de la FNAMS, souligne qu’à ce jour la liste des usages orphelins comprend entre autres et pour les fourragères : la lutte contre les campagnols, la lutte contre le nématode de la luzerne D. dipsacii, les anti-graminées contre le pâturin annuel dans les fétuques à gazon, rouge et ovine (attente d’une homologation), la substance de croissance en graminées (attente de l’homologation de Moddus Evo). Si la panoplie actuelle lui paraît relativement satisfaisante, en revanche il partage l’inquiétude de Michel Vitu en rappelant : [I]«nous sommes face à un risque non négligeable de perdre des produits dans les toutes prochaines années, en raison des dossiers perturbateurs endocriniens et de l’arrivée à échéance de l’homologation de nombreux produits»[i]. Une perspective qui justifie d’autant plus les travaux menés sur la plateforme et la présentation de matériel visant à trouver des alternatives et des méthodes non chimiques. A ces recherches et rendez-vous techniques, Michel Vitu ajoute et insiste sur la nécessite de l’information (au travers de l’extranet de la FNAMS et du Bulletin Semences) et de la communication au sein du réseau de la Fnams entre les adhérents et leurs responsables.
[INTER]Face à d’incessantes remises en cause[inter]
2013 et les années qui viennent, n’échappent pas à ces incessantes remises en cause. Tout d’abord, le président de la FNAMS Nord Est rappelle que deux évènements de politique agricole, la Pac et la loi d’avenir, vont s’ajouter pour apporter leurs lots de changements : [I]«les régions vont disposer d’un pouvoir accru dans la distribution des aides, notamment celles du second pilier. Au cours des prochains mois, il nous faudra plaider l’orientation de notre région vers les cultures de semences auprès du Conseil régional»[i]. Il précise aussi que face à la baisse globale des soutiens aux cultures de la région, la FNAMS œuvre pour retrouver une part de couplage pour les cultures de semences fourragères afin de redonner de la compétitivité à cette filière. Ensuite, tout en se félicitant que les prix payés en 2013 et 2014 soient en très légère augmentation et que les surfaces de multiplication sur l’aire de la FNAMS Nord-Est connaissent une hausse de 5% pour la récolte 2014, il s’inquiète cependant du découragement et de l’impact que pourrait générer l’addition des aléas de la récolte, de la technicité, de la réglementation et de la concurrence des grandes cultures.
[INTER]Une expérimentation indispensable pour anticiper[inter]
Mais l’une de ses principales préoccupations, déjà évoquées depuis plusieurs années, se situe dans la réduction des possibilités de traitement des cultures et des interdictions qui touchent et toucheront de plus en plus de spécialités chimiques : [I]«En France les cultures mineures ne sont pas bien considérées quand chez nos voisins européens il est admis l’usage de certaine molécules sur des surfaces restreintes»[i]. Dans ce sens, Jean-Albert Fougereux, directeur technique de la FNAMS, souligne qu’à ce jour la liste des usages orphelins comprend entre autres et pour les fourragères : la lutte contre les campagnols, la lutte contre le nématode de la luzerne D. dipsacii, les anti-graminées contre le pâturin annuel dans les fétuques à gazon, rouge et ovine (attente d’une homologation), la substance de croissance en graminées (attente de l’homologation de Moddus Evo). Si la panoplie actuelle lui paraît relativement satisfaisante, en revanche il partage l’inquiétude de Michel Vitu en rappelant : [I]«nous sommes face à un risque non négligeable de perdre des produits dans les toutes prochaines années, en raison des dossiers perturbateurs endocriniens et de l’arrivée à échéance de l’homologation de nombreux produits»[i]. Une perspective qui justifie d’autant plus les travaux menés sur la plateforme et la présentation de matériel visant à trouver des alternatives et des méthodes non chimiques. A ces recherches et rendez-vous techniques, Michel Vitu ajoute et insiste sur la nécessite de l’information (au travers de l’extranet de la FNAMS et du Bulletin Semences) et de la communication au sein du réseau de la Fnams entre les adhérents et leurs responsables.