Face à l'avenir de l'agriculture
Le mardi 9 septembre, la Section départementale des anciens exploitants de l'Yonne a réalisé son assemblée générale.
C'est au sein de l'amphithéâtre du Lycée agricole d'Auxerre la Brosse, que la Section départementale des anciens exploitants de l'Yonne (SDAE), s'est réunie, à l'occasion de l'assemblée générale. François Cormerois, présidait pour la première fois l'événement, entouré de Bernard Drujon, secrétaire et Monique Rémond, responsable de la commission Voyages & Loirs. « Les années se suivent et ne se ressemblent pas. À un mois de janvier qui ressemblait à l'année 2024 très pluvieuse, le sec s'est petit à petit installé sur notre région avec des vagues de forte chaleur », constate le président. En tant que représentant des retraités agricoles, François Cormerois, prend également la parole pour les représenter sur la scène nationale. « Pour nous, retraités, anciens agriculteurs, nous avons aussi senti comme une agression lors des discussions sur la loi de finances, lorsque des voix s'élèvent pour taxer la pension des retraités », manifeste-t-il, aux côtés d'Hélène Dapvril, vice-présidente de la FDSEA et d'Étienne Henriot, élu en collège 2 à la Chambre d'agriculture de l'Yonne. Après les mots du président, le public semble plus que jamais à l'écoute. L'occasion pour Bernard Drujon de faire un bilan sur l'année passée. Après le départ de Marie-Jeanne Rondeau et de Jean-Pierre, « nous avons organisé des élections », relaie-t-il, en listant également leur implication dans les élections en lien avec la Chambre d'agriculture, sur la préparation d'une journée conviviale à Brienon-sur-Armançon, aux élections MSA, à la Foire de la Saint-Martin à Auxerre… Avant de laisser la parole à Hervé Pillaud, conférencier, auteur et spécialiste du numérique en agriculture, Monique Rémond en profite pour débriefer les deux voyages réalisés à Brienon-sur-Armançon et au Pays basque. Un moyen pour eux de découvrir des structures, comme la « SEP de Bord à Bligny-en-Othe, qui mutualise les moyens tout en respectant l'identité de chacun », explique-t-elle à l'assemblée, ou « la ferme aquacole de Banka, qui propose les spécialités d'Arnabar et les chocolats de Laïa », conclut-elle.
« L'IA, une révolution des usages »
Ancien éleveur en Vendée, Hervé Pillaud est devenu un spécialiste du numérique et notamment de l'intelligence artificielle. C'est donc, à cette occasion qu'il est venu réaliser une intervention sur le thème de « l'IA au cœur de notre quotidien ». C'est à partir du moment où l'intelligence artificielle est devenue un sujet de discussion que cet ancien éleveur a commencé à s'intéresser au sujet, et c'est en 2013, qu'il a créé « un salon de l'élevage, tech élevage, dans le cadre du plan de relance de l'élevage », ainsi qu'un concours de start-up, qui a pour objectif « d'accompagner des jeunes à monter une start-up sur 48 heures ». Pour pouvoir accompagner et créer des événements comme ceux-ci, Hervé Pillaud, a commencé par réaliser des recherches, sur ce qui est connu par le plus grand nombre : ChatGPT. « Ce n'est pas la seule plateforme, mais c'est celle qui a révélé le potentiel de l'IA dite générative, c'est-à-dire, celle qui cherche à nous comprendre pour un petit peu travailler à notre place », explique-t-il. Cependant, l'ancien éleveur ajoute que, « on doit apprendre d'elle, mais ne jamais lui donner, et lui laisser les rênes ». Ayant un pied dans le secteur agricole, Hervé Pillaud met également en avant les avantages que l'IA pourrait avoir, car, « c'est plus qu'une technologie, c'est le miroir de nos choix collectifs », déclare-t-il. « C'est un sujet éminemment politique », affirme-t-il, avant d'expliquer que, « l'on doit faire de l'engagement collectif un levier d'influence pour une IA agricole utile et maîtrisée. Le faire, c'est affirmer la capacité du monde agricole à guider les transformations, non à les subir ». Un discours qui ne manque pas d'interroger les anciens exploitants sur l'avenir de l'agriculture. Avant de se laisser, les membres de la SDAE ont été conviés à une après-midi d'excursion au site archéologique d'Escolives-Sainte-Camille.
Les grands points de la motion SNAE
Dans un discours prononcé par Marie-Jeanne Rondeau, ancienne présidente de la SDAE 89, le syndicat réaffirme sa position concernant « la mise en œuvre du calcul de la retraite de base des non-salariés agricoles sur leurs 25 meilleures années de carrière à partir du 1er janvier 2026 », à travers quatre axes :
• Faire progresser le montant des retraites agricoles actuelles : avec une retraite minimum à 85 % du SMIC pour les carrières complètes, la suppression du plafond de ressources pour l'attribution de la pension de réversion...
• Préserver le pouvoir d'achat des retraites agricoles : avec l'indexation des minima de retraites agricoles sur le SMIC classique, le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veuves et veufs...
• Bien vieillir en milieu rural : avec des dotations spécifiques pour l'accès aux services public en milieu rural, des mesures pratiques pour garder un contact simple avec le monde médical...
• Assurer la relève des agriculteurs en difficulté physique et économique : avec la mise en œuvre d'une aide au passage de relais, la formation de tous les anciens intéressés par la problématique du mal-être...