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Chambre Agriculture 89

Envisager sa fin de carrière sereinement

Une nouvelle formation entièrement gratuite, proposée par la Chambre d’agriculture de l’Yonne, pour préparer sa cessation d’activité
Par Chambre Agriculture 89
Envisager sa fin de carrière sereinement
Thierry Rouger, exploitant à Villefargeau, en périphérie d’Auxerre, a été l’un des premiers à suivre cette formation
Vos orientations des cinq à dix dernières années de carrière conditionnent votre future cessation d’activité et les conditions d’une bonne transmission de votre entreprise agricole. C’est pourquoi, la Chambre d’agriculture de l’Yonne, soucieuse d’accompagner les exploitants agricoles durant cette phase de la carrière professionnelle particulièrement stratégique,  propose une nouvelle prestation entièrement prise en charge grâce au concours financier de l’État (Direccte). L’objectif : vous aider à y voir clair dans votre stratégie d’entreprise. Thierry Rouger, 54 ans, exploitant à proximité d’Auxerre a sollicité cet éclairage et témoigne sur son expérience.

Se poser les «bonnes» questions
Quels questionnements vous ont amené à souhaiter cette prestation ?
TR : «Je me suis installé il y a 30 ans avec mes parents, en tant que 5ème génération sur les terres de Villefargeau. Depuis leur retraite, je suis seul à conduire cette entreprise viable que j’aimerais pouvoir transmettre progressivement et durablement. L’absence de repreneur familial désigné ou même envisagé, le besoin de main d’œuvre lors de quelques périodes de travaux, le risque de perte de foncier avec la pression péri-urbaine, l’éloignement des deux sites de productions, entre autres, m’interrogeaient sur cette possibilité. »

Que vous a apporté cette prestation ?
«Un regard extérieur et de la méthode pour clarifier les problématiques et les hiérarchiser. La conseillère a co-construit avec moi un plan d’actions personnalisé dans lequel on retrouve les démarches à conduire, les pistes à creuser et les personnes ressources à contacter (juristes, spécialistes de la transmission…). Dans mon cas, cela consistait à aborder la reprise avec un neveu, d’envisager l’option de prendre un apprenti en vue d’une transmission à terme, de m’associer avec un autre agriculteur ou un porteur de projet sur une production complémentaire à forte valeur ajoutée. L’entretien permet d’ouvrir des portes et d’imaginer de nouvelles pistes. On est loin de l’ordonnance avec des solutions clé en main toutes faites. C’est à moi d‘expertiser les possibilités et de prendre les contacts en fonction de ma réflexion et du temps que je veux me donner. La conseillère reste disponible pour m’accompagner dans de nouvelles interrogations, par téléphone ou lors d’un second rendez-vous»

Quels conseils pourriez-vous donner à vos collègues ?
«C’est un temps essentiel pour lever la tête du guidon, prendre du recul, se poser les « bonnes » questions et conduire une réflexion sur l’avenir, le nôtre et celui de l’exploitation. Il est également important de s’y prendre tôt. Le quotidien reprend vite le dessus et il faut du temps pour expertiser certaines idées et les concrétiser ; plus le temps avance, plus l’éventail des opportunités se restreint».