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Biomasse

Enjeu logistique pour les cultures énergétiques

Une démonstration de récolte de miscanthus, avec un matériel bien particulier, était proposée le 9 avril dans le canton de Genlis.
Par Aurélien Genest
Enjeu logistique pour les cultures énergétiques
Le broyeur Kuhn WS320 bio en démonstration à Izeure sur une parcelle de Nicolas Durand.
[I]«Le miscanthus est très léger. C’est un produit très sec avec seulement 15% d’humidité. On ne met que dix tonnes dans un camion de 90m3»[i] présente Philippe Béjot, responsable culture à Bourgogne Pellets. La coopérative agricole basée à Aiserey fait partie d’un programme européen nommé [I]«Logistec»[i], qui s’intéresse à la logistique des cultures énergétiques. [I]«L’objectif est de pouvoir densifier un maximum cette biomasse. Si l’on peut transporter de grosses quantités, il y a moins d’aller-retours, moins de charges et les tarifs sont différents. D’autres marchés peuvent s’ouvrir»[i] explique Philippe Béjot. Le matériel utilisé le 9 avril sur une parcelle d’Izeure présentait de nombreux avantages : [I]«le broyeur Kuhn WS320 bio permet de travailler simultanément avec une presse haute densité, il n’y a qu’un seul passage à effectuer, une seule personne est mobilisée, il y a aussi moins de tassement. Le broyeur permet de couper plus bas qu’une ensileuse : on gagne un peu en quantité»[i].

Christophe Pacaud, commercial Kuhn, souligne la double pression effectuée sur la surface de la balle qui permet une hausse de densité de 25% : [I]«le principe des couteaux augmente aussi cette densité. Si les brins sont plus courts, on peut davantage les comprimer»[i].
A qui peut s’adresser cette presse  ? [I]«Un Gaec peut en avoir l’utilisation à partir de 150 ou 200 ha, je pense également aux entrepreneurs»[i] répond le commercial, [I]«en fait, elle est utilisée pour la récolte de foin, d’enrubannage, et surtout de paille de blé et d’orges. Elle n’a subi aucune modification aujourd’hui pour récolter le miscanthus. Son prix oscille de 90 000 à 150 000 euros avec tous les équipements»[i].

L’avis d’un visiteur

Samuel Gachot, agriculteur à Gerland dans le canton de Nuits-Saint-Georges, possède 14 hectares de miscanthus : «Ma récolte a été effectuée avec une ensileuse et une presse dont les brins sont de tailles 6-10 cm  , nous avons effectivement des pertes. Il n’est pas toujours facile de manipuler les bottes sans les fragiliser. Il m’est déjà arrivé d’en laisser que quelques-unes aux champs, d’autres sont dans le hangar et je ne sais pas comment je vais pouvoir les reprendre ! Cette nouvelle technique peut être intéressante effectivement si elle répond aux attentes des clients». Bourgogne Pellets dispose de 400 ha, soit près de 5500 tonnes à commercialiser chaque année. La société rappelle qu’il est «primordial pour des débouchés autres que les granulés de disposer de brins courts pour répondre aux exigences des clients pour leur utilisation finale. La densification des brins courts est essentielle pour des raisons de stockage et de logistique». Les marchés du miscanthus «petits brins» sont le paillage pour l’horticulture, les poulaillers, les logettes pour bovins, la litière équine et le secteur de l’énergie (chaufferie industrielle) qui commence à s’intéresser à cette ressource renouvelable.