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Élevage

Engraissement au pâturage: ne pas s’en priver !

L’optimisation du pâturage permet de limiter les coûts d’engraissement par une utilisation maximale de l’herbe et par une réduction de la complémentation, voire sa suppression à certaines périodes. La finition des femelles au pâturage peut donc être une alternative plus économe que la finition à l’auge, sous réserve de prendre quelques précautions lors de sa mise en place.
Par Ma signature
Engraissement au pâturage: ne pas s’en priver !
En période d’engraissement, une vache de 700 kg avec une croissance journalière de 1200 g/jour nécessite de lui apporter environ 12 UFV et 1100 g PDI tous les jours. à l’auge, l’apport de concentrés est quasi indispensable en complément des fourrages grossiers pour atteindre ce niveau.
Au printemps, l’herbe pâturée au bon stade, constitue une source énergétique et azotée de haut niveau : > 1 UF et  145 g PDI (valeur herbe entre 6 et 12 cm). Ainsi, lorsque la pousse est importante, l’ingestion d’herbe permet à elle seule d’atteindre des performances de croissances suffisantes pour engraisser la plupart des bovins.

L’important au printemps est de ne pas se laisser déborder par l’herbe
Plus l’herbe est haute, plus elle est encombrante et plus elle perd de sa valeur et donc en densité énergétique. C’est pour cela, que le recours au pâturage tournant est indispensable pour offrir une qualité d’herbe permanente. Lorsqu’arrive la saison estivale où l’offre en herbe (quantité et qualité) décline, le recours à une complémentation au pâturage peut s’avérer indispensable. Un plan d’alimentation jusqu’à l’abattage peut être mis en place. Ainsi une complémentation à partir de Mai à raison de 2 kg de céréales au début pour atteindre 5 kg en finition avec 1 kg de complément azoté (tourteau de colza) permet de couvrir les objectifs de croissance.
L’engraissement à l’herbe pâturée avec éventuellement une complémentation (5kg de céréales maximum) est nettement plus économe qu’une ration classique à l’auge. Au-delà d’une économie de paille non négligeable, les charges de structures sont également réduites : pas de frais de récolte, pas de distribution de fourrages ni de paillage donc la consommation de fuel est limitée, pas de charges liées aux bâtiments.

L’engraissement au pâturage, ne se fait pas avec n’importe qu’elle femelle
- La vache doit être diagnostiquée vide et ne pas avoir de veau à élever.
- Un déparasitage doit être effectué à la mise à l’herbe (si nécessaire) pour éviter tout retard de croissance.
- L’état sanitaire doit être irréprochable (pas de problème de boiterie, etc.) ainsi que l’état d’engraissement d’un minimum de 2 (une vache trop maigre devra se remettre en état avant d’attaquer son engraissement = allongement de la durée d’engraissement).
- La mise en place d’un pâturage tournant avec mise à l’herbe précoce (300 °C – 350 °C) est indispensable pour ce type de conduite et un abattage courant Juillet.

Contact :
Amélie Brisson
Conseillère Elevage à la Chambre d’Agriculture de la Nièvre
03 86 93 40 54
06 31 81 73 50
amelie.brisson@nievre.chambagri.fr

Porte Ouverte chez Guillaume MATUEIL sur la finition au pâturage : rendez-vous le Jeudi 5 Juillet

Le Chambres d’agriculture de la Nièvre et de Saône et Loire s’associent pour vous proposer une porte ouverte le jeudi 5 Juillet afin d’aller à la rencontre de Guillaume Mateuil qui engraisse une partie de ses femelles au pâturage. Installé depuis 1999, Guillaume Mateuil élève ses 70 mères charolaises inscrites au HBC et leur suite sur 125ha d’herbe. L’exploitation étant 100% herbagère, il recherche à limiter ses achats de concentrés en valorisant au maximum le potentiel de ses prairies permanentes (aucune prairie temporaire). Un pâturage tournant sur 8 parcelles a été mis en place en 2018 pour l’engraissement des femelles (vaches et génisses 30 mois). Guillaume Mateuil témoignera sur la conduite spécifique de ce lot (transition alimentaire à la mise à l’herbe, protocole sanitaire, allotement…), mais également, de manière plus générale,  sur l’organisation de son pâturage, l’entretien et la fertilisation de ses surfaces fauchées et pâturées, etc…. Les femelles ont été pesées mensuellement et la valeur alimentaire de l’herbe sur pied a été mesurée afin de mettre en relation la qualité de l’herbe ingérée avec les croissances des animaux : les premiers résultats vous seront présentés à l’occasion de cette visite.  Pour compléter ce témoignage, les résultats technico-économiques de plusieurs essais sur la finition au pâturage, mis en place à la ferme expérimentale de Jalogny et par les Chambre d’agriculture, vous seront également exposés.