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Fête du Charolais

En quête d’une valorisation

Le comice de Saulieu organise son grand week-end agricole les 22, 23 et 24 août. Par leur participation, les éleveurs rechercheront des prix attractifs pour leurs animaux.
Par Aurélien Genest
En quête d’une valorisation
Pierre Bizouard, David et Jean-Paul Gérard, Jean-Michel Cap et Michel Bureau évoquent la prochaine édition de la fête du Charolais.
[I]«Il n’y a pas que la passion et la tradition. Nous y allons aussi pour la valorisation de nos bovins»[i] explique Jean-Paul Gérard, éleveur dans le canton de Montsauche, à quelques kilomètres de Saulieu. L’an passé sous l’espace Jean Bertin, l’exploitant et son fils David avaient obtenu de bons résultats au concours et vendu huit de leurs neuf bovins. [I]«Nous avions gagné deux premiers prix en génisses, un premier prix en vaches de 5 à 8 ans et un prix de championnat en bœuf. Les prix de vente étaient intéressants, notamment sur les vaches qui avaient atteint 5,8€/kg»[i] indique David. Un tel niveau de vente ne s’obtient pas si facilement, surtout en ce moment. [I]«Produire des animaux pour Saulieu, qui est la vitrine de la race, a un coût»[i] explique Jean-Paul Gérard, [I]«le contexte n’est pas favorable avec des aliments qui augmentent, sans parler des autres charges. Le prix de la viande, lui, est en baisse. A mon avis, trois animaux sur quatre présentés à Saulieu sont nés d’une césarienne : dès la naissance, ils engendrent des frais supplémentaires ! Ces bêtes sont toujours élevées à part, nécessitent une alimentation à part et demandent plus de main d’œuvre. Or, la main d’œuvre, ce n’est pas ce qu’il y a de trop dans les exploitations aujourd’hui»[i]. C’est sans doute pour toutes ces raisons qu’une légère baisse du nombre d’animaux inscrits devrait être déplorée cette année. Seules 170 bovins se trouvaient dans le logiciel des organisateurs en début de semaine. [I]«Cette légère diminution, de l’ordre de 10 bovins, n’est pas spécifique à Saulieu. La tendance est nationale. Chaque concours perd des effectifs au fil des années»[i] relativisent Jean-Michel Cap et Pierre Bizouard, respectivement président et membre du comice.

[INTER]Pas de vente aux enchères[inter]
Nouveauté de la précédente édition, la vente aux enchères ne sera pas reconduite cette année. «Les acheteurs n’avaient malheureusement pas joué le jeu en 2013» rappelle Jean-Michel Cap, «une seule personne s’était munie d’un boîtier et avait acheté trois bovins. Trois transactions sur dix, ce fut une grande déception. Par une petite majorité, notre conseil d’administration n’a pas voulu renouveler l’opération devant les coûts de l’organisation». La non tenue de cette vente va permettre le retour de l’intégralité des prix d’ensemble, grandes spécificités du concours sédélocien. «Certains prix avaient été mis de côté l’an passé afin de libérer le jury pour la vente aux enchères. Les prix naisseurs et non naisseurs avaient fusionné. A la demande des éleveurs, ce ne sera plus le cas cette année» informe Michel Bureau, membre de l’organisation. De trois, le nombre de prix d’ensemble passera à sept, en plus des grands prix habituels. Le mondial charolais se déroulant la semaine suivante, les «généticiens» ne seront pas là non plus, eux qui avaient présenté une dizaine d’animaux en 2013. La fête du Charolais misera sur ses traditionnelles animations (comme les démonstrations de traceurs anciens) pour assurer le spectacle et marier, comme à son habitude, différentes catégories professionnelles autour de l’agriculture et du charolais, sans oublier les chevaux, ovins et volailles. Côté restauration, un bœuf à la broche sera organisé le samedi soir. Pas moins de 600 repas sont en prévision. De la viande, il en sera aussi question tout le week-end avec des dégustations proposées par le stand Interbev.