Moisson
En colza, surtout ne pas récolter trop tôt !
La récolte se profile avec une maturation lente et progressive des cultures de colza qui devrait être favorable à l'expression d'un bon potentiel de rendement. Il est d'autant plus nécessaire de soigner l'étape cruciale de la récolte.
La récolte se profile avec une maturation lente et progressive des cultures de colza qui devrait être favorable à l'expression d'un bon potentiel de rendement. Il est d'autant plus nécessaire de soigner l'étape cruciale de la récolte. Les travaux conduits par le Cetiom ces dernières années ont permis de sensibiliser les producteurs aux risques de pertes par égrenage en conseillant la généralisation de barres de coupe spécifiques, dites coupe colza, et en attirant l'attention sur l'importance du réglage de la moissonneuse batteuse. Une troisième source de pertes de rendement, beaucoup moins bien appréhendée, existe, le battage trop précoce avec perte des siliques non mures localisées à la base de la couche fructifère.
[INTER]Ne pas se focaliser que sur 20 % du potentiel
[inter]
Tous les habitués de la culture du colza savent à quel point il est difficile de porter un jugement à priori sur le potentiel de rendement d'une parcelle. Cela tient au fait que l'œil n'appréhende que très partiellement la partie productive d'une culture et uniquement la plus visible, les 20 % supérieurs de la couche de siliques, celle qui focalise toute les attentions des producteurs. Pourtant l'essentiel du potentiel est en dessous, là où les siliques sont les plus nombreuses, les mieux remplies et le poids de 1000 grains le plus élevé.
Il est donc impératif de focaliser son attention sur ces siliques pour déterminer la période optimale de récolte. Elles doivent être mures quitte à accepter un peu d'égrenage sur les siliques moins productives du haut.
La partie fructifère d'une parcelle de colza, s'est donc un peu comme l'iceberg, l'essentiel n'est pas ce que l'on voit !
[INTER]L'humidité des graines, critère qui peut être trompeur[inter]
Les siliques non mûres ne seront pas battues et expulsées à l'arrière de la machine après passage dans le broyeur. De ce fait les pertes passent inaperçues. De plus une récolte trop précoce conduit à couper des tiges encore vertes, sur les débris desquels des graines mûres viendront se coller, source de pertes supplémentaires.
Il est donc tout à fait possible d'avoir l'impression de faire du bon travail en se basant uniquement sur l'humidité des graines arrivant à la trémie tout en perdant insidieusement de précieux quintaux. Un exemple de pertes potentielles calculé sur un cas réel présenté dans le tableau ci-après, permet de se rendre compte des enjeux.
Ce phénomène de siliques vertes n'est pas inconnu de certains producteurs qui dans le passé et avec l'une ou l'autre variété à maturation plus hétérogène ont pu récolter en 2 temps : un premier passage batteur contre batteur desserré suivi d'une reprise d'andain quelques jours après. Reste que cette pratique n'est plus d'actualité et qu'il convient plutôt de bien s'assurer de la bonne maturité de sa parcelle ou de sa variété pour procéder à la récolte quitte à la retarder.
Pour conclure, l'expérience montre que le risque d'égrenage sur les siliques du dessus et les craintes de pertes qui en résultent imprègnent fortement les producteurs quand il s'agit de déterminer la date de récolte du colza. On rappellera que, sauf accident climatique, ce risque a été fortement réduit grâce au progrès génétique et à l'évolution des itinéraires de conduite qui permettent de maintenir un état sanitaire satisfaisant jusqu'à la récolte. En contre partie, la maturation des parcelles peut s'en trouver retardée et présenter plus d'hétérogénéité. C'est le prix à payer pour obtenir de meilleurs rendements mais qu'il convient aussi de concrétiser en vérifiant scrupuleusement l'état de maturité des siliques de la base.
[INTER]Ne pas se focaliser que sur 20 % du potentiel
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Tous les habitués de la culture du colza savent à quel point il est difficile de porter un jugement à priori sur le potentiel de rendement d'une parcelle. Cela tient au fait que l'œil n'appréhende que très partiellement la partie productive d'une culture et uniquement la plus visible, les 20 % supérieurs de la couche de siliques, celle qui focalise toute les attentions des producteurs. Pourtant l'essentiel du potentiel est en dessous, là où les siliques sont les plus nombreuses, les mieux remplies et le poids de 1000 grains le plus élevé.
Il est donc impératif de focaliser son attention sur ces siliques pour déterminer la période optimale de récolte. Elles doivent être mures quitte à accepter un peu d'égrenage sur les siliques moins productives du haut.
La partie fructifère d'une parcelle de colza, s'est donc un peu comme l'iceberg, l'essentiel n'est pas ce que l'on voit !
[INTER]L'humidité des graines, critère qui peut être trompeur[inter]
Les siliques non mûres ne seront pas battues et expulsées à l'arrière de la machine après passage dans le broyeur. De ce fait les pertes passent inaperçues. De plus une récolte trop précoce conduit à couper des tiges encore vertes, sur les débris desquels des graines mûres viendront se coller, source de pertes supplémentaires.
Il est donc tout à fait possible d'avoir l'impression de faire du bon travail en se basant uniquement sur l'humidité des graines arrivant à la trémie tout en perdant insidieusement de précieux quintaux. Un exemple de pertes potentielles calculé sur un cas réel présenté dans le tableau ci-après, permet de se rendre compte des enjeux.
Ce phénomène de siliques vertes n'est pas inconnu de certains producteurs qui dans le passé et avec l'une ou l'autre variété à maturation plus hétérogène ont pu récolter en 2 temps : un premier passage batteur contre batteur desserré suivi d'une reprise d'andain quelques jours après. Reste que cette pratique n'est plus d'actualité et qu'il convient plutôt de bien s'assurer de la bonne maturité de sa parcelle ou de sa variété pour procéder à la récolte quitte à la retarder.
Pour conclure, l'expérience montre que le risque d'égrenage sur les siliques du dessus et les craintes de pertes qui en résultent imprègnent fortement les producteurs quand il s'agit de déterminer la date de récolte du colza. On rappellera que, sauf accident climatique, ce risque a été fortement réduit grâce au progrès génétique et à l'évolution des itinéraires de conduite qui permettent de maintenir un état sanitaire satisfaisant jusqu'à la récolte. En contre partie, la maturation des parcelles peut s'en trouver retardée et présenter plus d'hétérogénéité. C'est le prix à payer pour obtenir de meilleurs rendements mais qu'il convient aussi de concrétiser en vérifiant scrupuleusement l'état de maturité des siliques de la base.