Nuisible
Empêcher l’éclosion des œufs à tout prix
Pour la seconde année consécutive, une opération d’effarouchement des corbeaux freux a été menée sur le secteur des bassins de captage de Brienon et Champlost, avec l’aide bénévole des chasseurs de la zone.
Ils sont une dizaine de chasseurs à s’être mobilisés bénévolement, sous l’autorité de lieutenants de louveterie, pour cette première journée de battue administrative. Une opération organisée conjointement par la Fédération des chasseurs, la Chambre d’agriculture, les Services de l’Etat et le Conseil général et qui consiste à effaroucher les corbeaux en période de couvaison en les éloignant de leurs nids, de façon à ne pas permettre l’éclosion des œufs. Limitant ainsi les dégâts agricoles et protégeant les cultures qui concourent à la préservation de la qualité de l’eau. Venu saluer les chasseurs, cet agriculteur du secteur subit depuis plusieurs années les dégâts des volatiles : «il y a deux ans, on a été amené à ressemer trois fois le maïs ! On faisait du tournesol, on l’a arrêté, c’était même plus la peine, car avec le maïs, c’est ce qu’ils préfèrent ! Et quand ils n’en trouvent pas, ils s’attaquent à l’orge de printemps…»
Une chasse réglementée
Les corbeaux freux vivent en colonie jusqu’à plusieurs centaines d’individus et privilégient pour implanter leurs nids, les platanes situés le long des routes ou les peupleraies. L’an passé, près d’un millier de nids avaient été comptabilisés sur toute la zone d’intervention, dont plus de 350 pour le seul secteur de Brienon. Le problème, reconnaît ce chasseur, «c’est qu’il y a une telle amplitude de naissances, entre ceux déjà nés, ceux prêts à naître, ceux en pleine couvaison, ceux qui viennent d’être pondus et ceux à pondre, qu’il est difficile d’avoir une action sur le long terme…» Si l’espèce est classé nuisible par arrêté ministériel, du fait des dégâts agricoles causés, sa chasse est réglementée : «autorisée dans un premier temps, de l’ouverture le 3e dimanche de septembre au 28 février. Après vient une période de destruction sans modalités particulières pendant tout le mois de mars. A partir d’avril, jusqu’au 10 juin, une autorisation de tir est obligatoire, suivie d’une période complémentaire si nécessaire, jusqu’à fin juillet, en fonction de l’état des cultures…» Les tirs d’effarouchement sont sans risque, menés avec des cartouches sifflante à proximité des bâtiments et habitations, ou de grenailles à plomb en zone agricole. Ils nécessitent néanmoins des précautions d’usage, notamment des limitations de vitesse pour les véhicules circulant le long de la zone de tir.
Un classement nuisible remis en cause tous les 3 ans
Agriculteur sur le Bac de Brienon, Thierry Lutel est confronté depuis longtemps au problème des corbeaux : «en 2013, sur 26 ha de tournesol, une vingtaine de détruits ! Du coup, j’ai arrêté d’en faire. Même chose au printemps suivant, j’avais fait 1 ha de pois d’hiver pour en tirer de la semence, les corbeaux se sont mis dedans et ils ont tout bouffé…!» Le problème est d’autant plus grand, que l’implantation de cultures de printemps est l’un des leviers privilégiés sur les Bac de Brienon et Champlost pour la gestion des adventices et une moindre utilisation d’herbicides en vue de préserver la qualité de l’eau : «on s’est engagés à faire une culture de printemps tous les 5 ans, encore faut-il réussir à la faire lever ! Aujourd’hui, il y a une réelle incompatibilité entre les engagements pris et un écosystème qui a évolué de telle sorte, qu’il nous empêche de faire une agriculture plus propre…» Avec le risque supplémentaire, de voir l’espèce reclassée non nuisible, faute de dégâts à déclarer, si les agriculteurs cessent de cultiver certaines parcelles en tournesol ou autre, «le classement n’est pas définitif et il est remis en cause tous les 3 ans…»
Une chasse réglementée
Les corbeaux freux vivent en colonie jusqu’à plusieurs centaines d’individus et privilégient pour implanter leurs nids, les platanes situés le long des routes ou les peupleraies. L’an passé, près d’un millier de nids avaient été comptabilisés sur toute la zone d’intervention, dont plus de 350 pour le seul secteur de Brienon. Le problème, reconnaît ce chasseur, «c’est qu’il y a une telle amplitude de naissances, entre ceux déjà nés, ceux prêts à naître, ceux en pleine couvaison, ceux qui viennent d’être pondus et ceux à pondre, qu’il est difficile d’avoir une action sur le long terme…» Si l’espèce est classé nuisible par arrêté ministériel, du fait des dégâts agricoles causés, sa chasse est réglementée : «autorisée dans un premier temps, de l’ouverture le 3e dimanche de septembre au 28 février. Après vient une période de destruction sans modalités particulières pendant tout le mois de mars. A partir d’avril, jusqu’au 10 juin, une autorisation de tir est obligatoire, suivie d’une période complémentaire si nécessaire, jusqu’à fin juillet, en fonction de l’état des cultures…» Les tirs d’effarouchement sont sans risque, menés avec des cartouches sifflante à proximité des bâtiments et habitations, ou de grenailles à plomb en zone agricole. Ils nécessitent néanmoins des précautions d’usage, notamment des limitations de vitesse pour les véhicules circulant le long de la zone de tir.
Un classement nuisible remis en cause tous les 3 ans
Agriculteur sur le Bac de Brienon, Thierry Lutel est confronté depuis longtemps au problème des corbeaux : «en 2013, sur 26 ha de tournesol, une vingtaine de détruits ! Du coup, j’ai arrêté d’en faire. Même chose au printemps suivant, j’avais fait 1 ha de pois d’hiver pour en tirer de la semence, les corbeaux se sont mis dedans et ils ont tout bouffé…!» Le problème est d’autant plus grand, que l’implantation de cultures de printemps est l’un des leviers privilégiés sur les Bac de Brienon et Champlost pour la gestion des adventices et une moindre utilisation d’herbicides en vue de préserver la qualité de l’eau : «on s’est engagés à faire une culture de printemps tous les 5 ans, encore faut-il réussir à la faire lever ! Aujourd’hui, il y a une réelle incompatibilité entre les engagements pris et un écosystème qui a évolué de telle sorte, qu’il nous empêche de faire une agriculture plus propre…» Avec le risque supplémentaire, de voir l’espèce reclassée non nuisible, faute de dégâts à déclarer, si les agriculteurs cessent de cultiver certaines parcelles en tournesol ou autre, «le classement n’est pas définitif et il est remis en cause tous les 3 ans…»