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Éleveur laitier cherche repreneur

Pascal Noir est éleveur laitier sur la ferme des Plançons situé la commune de Saint-Amand-en-Puisaye. À un an de la retraite, il est déjà en quête d’un repreneur. Mais la mission s’annonce difficile.
Par Théophile Mercier
Éleveur laitier cherche repreneur
Pascal Noir est la recherche dès à présent d’un repreneur.
«J’aime mon métier mais il est temps de faire autre chose». C’est par ces mots qu’a commencé notre entretien avec Pascal Noir, éleveur laitier sur la commune de Saint-Amand en Puissaye.

Ce dernier a commencé sa carrière en 1982 d’abord avec ses parents et son frère en Gaec puis il s’est ensuite lancé seul. Aujourd’hui son exploitation compte 133 hectares dont 30 ha de céréales et une centaine en herbe.

Il possède 70 mères laitières qu’il fait vêler du 20 juin au 20 décembre. Il a également opté pour l’insémination artificielle «pour être plus tranquille» estime-t-il. «J’ai des croisées montbéliard car se sont des vaches plus rustiques qui valorisent mieux l’herbe que des holsteins» explique-t-il. En 2010, sa conduite d’exploitation prend un nouveau tournant avec la conversion en agriculture biologique. «J’avais ça dans la tête depuis un moment. Je n’ai jamais trop aimé les produits de traitements, et je me suis dit que c’était à la fois mieux pour ma santé et mieux pour l’environnement» explique ce laitier. Une démarche qui à cette époque était perçue comme étonnante. «Il est certain que mes collègues m’ont pris pour un hurluberlu, mais aujourd’hui on s’aperçoit que c’est une démarche à la mode» raconte-il, le sourire aux lèvres.

«Mon métier est trop administratif»
Lorsque l’on demande à Pascal Noir ce qu’il retient de l’évolution de son métier, il répond sans hésiter la pénibilité et les tâches administratives qui augmentent. «Les éleveurs laitiers doivent travailler toujours plus pour des prix qui ne cessent de diminuer. À titre d’exemple, je vends l’ensemble de ma production laitière à la coopérative «Biolait». Cette dernière m’achète mon lait 420 euros les 1 000 litres. J’ai perdu 40 centimes en deux ans. De plus, il est étonnant de devoir passer des heures à la rédaction d’un dossier de demande d’aides alors qu’il suffirait de nous payer au juste prix» détaille-t-il. «Concernant les quotas, je trouve que c’étaient une bonne chose car ils avaient au moins le mérite de limiter le développement des grosses coopératives. Aujourd’hui, le risque c’est qu’il n’y ait plus que des gros qui captent tout le marché, et sans parler du lait étranger qui est importé en France» explique-t-il. Actuellement, cet éleveur touche 12 000 euros d’aide au maintien bio.

«J’ai besoin d’un repreneur motivé»
Afin d’envisager la fin de carrière sereinement Pascal Noir est à la recherche d’un repreneur. «J’ai déjà quelques contacts mais pour le moment rien de sérieux. Je n’ai pas forcément de conseils à donner, mais il faut avant tout aimer les bêtes car ici en Puissaye, la culture de céréales est impossible. Il faut aussi que le repreneur soit convaincu par l’agriculture biologique. Il serait dommage que les terres repassent en conventionnel. Par ailleurs, je suis prêt à l’accompagner le temps qu’il trouve ses marques» nous dit-il en conclusion.

Contact : Pascal Noir 06 77 46 30 96