Ferme Nièvre 2016
Efficacité en berne
Rendements et qualité de la production, prix, charges, aides Pac : des facteurs conjugués qui mettent sévèrement en difficulté les exploitations nivernaises en grandes cultures, polyculture-élevage et bovins-viande, preuve que l’efficacité des systèmes a atteint un palier. Synthèse des résultats économiques et financiers de la ferme Nièvre avec Cerfrance Alliance Centre.

Grandes cultures
La ferme Nièvre en grandes cultures est caractérisée par un assolement classique (colza, blé, orge) faisant peu de place aux autres cultures. Ainsi en est-il du tournesol, dont la production était équivalente à celle du colza il y a encore 25 ans, mais qui est très peu présent aujourd’hui.
Le produit par hectare a très fortement baissé entre 2015 et 2016: -285 euros par hectare, principalement à cause des faibles rendements, équivalents à ceux de 2003, avec en moyenne -40% en blé et -35 % en orge. Pour le colza, on n’avait pas connu rendement aussi bas depuis 15 ans. Le niveau des cours et la perte de qualité due aux conditions météo expliquent aussi cette forte baisse. Dans le même temps, les aides ont graduellement baissé, jouant de moins en moins leur rôle compensateur. Ainsi, sur les 278 exploitations de grandes cultures de l’échantillon, seulement 8% sont significativement bénéficiaires en 2016 en termes de revenu disponible par UTAF; un tiers des exploitations sont proches d’un revenu nul, et 58% sont déficitaires. «Plus de la moitié de nos adhérents grandes cultures sont en situation de risque financier critique ou élevé», observe Jean-Luc Delalande.
En grandes cultures, un quart environ des exploitations sont assurées, affectant positivement le produit par hectare de 12 euros, un chiffre qui pourrait atteindre les 47 euros si tous les exploitants souscrivaient une assurance de base avec une franchise de 30%. Cependant, l’assurance ne solutionne rien d’un point de vue du revenu moyen car «ce n’est pas une assurance gain de rentabilité!» précise Nicolas Roche.
Le pilotage en question
«En céréales», explique Nicolas Roche, «le niveau technique a baissé sur certaines fermes». L’agrandissement et l’augmentation des surfaces a eu tendance, ces dernières années, à se faire au détriment de la conduite technique dans un contexte de contraintes environnementales plus fortes qui ont amené des problématiques nouvelles de résistances (insectes, herbes)... «On observe une baisse de performance des systèmes et une augmentation de l’usage des intrants. Un retour à l’agronomie (travail du sol, rotations..) et un pilotage à l’échelle de la parcelle sont deux pistes pour améliorer les performances. Il faut pouvoir rapprocher et mettre en cohérence les raisonnements techniques et le pilotage d’entreprise. Il y a de moins en moins de place pour ceux qui ne sont pas excellents d’un point de vue technique et au niveau de la conduite d’entreprise» conclut Jean-Luc Delalande. Une remarque qui vaut pour toutes les productions.
Bovins viande
En bovins viande, le produit brut par hectare atteint un niveau inédit en 2016 : 1031 euros/ha, principalement du fait de la baisse des cours et de l’érosion progressive des aides directes. «Si l’on observe l’évolution du produit sur les 20 dernières années, on remarque qu’il est directement corrélé aux cours... de quoi l’on peut déduire qu’il n’y a pas eu de gain d’efficacité des systèmes au niveau de la production par hectare» note Nicolas Roche. Maigre, gras, reproducteurs... toutes les filières sont en crise; bien qu’en termes de résultat courant/Utaf les bovins viande avec engraissement de femelles, les sélectionneurs et les systèmes mixtes avec engraissement de femelles s’en sortent un peu mieux que les ovins, le lait et l’engraissement de mâles, sur les 7 années passées. Ces chiffres, qui sont des moyennes, cachent de très fortes disparités. Comment appréhender cette diversité? «Il n’y a pas un seul critère, à lui tout seul, qui explique le niveau de résultat», répètent les experts de Cerfrance Alliance Centre. La taille par exemple, n’est pas à elle seule un facteur de performance ou de moindre performance, elle accentue les résultats, en positif comme en négatif...
C’est bien davantage l’adéquation du système de production à des objectifs raisonnés qui explique que certains s’en sortent mieux que d’autres.
Vous avez dit «indicateurs de suivi ?”
Encore faut-il se doter d’indicateurs de suivi, qui sont autant de repères pour élaborer et faire évoluer sa stratégie d’entreprise. Et c’est là justement que le bât blesse. «Nos adhérents ont peu le réflexe de suivre des indicateurs de pilotage, qui sont la base pour connaître son entreprise puis envisager une stratégie, en intégrant certains paramètres comme la volatilité des prix, les aléas, les risques...» expose Éric Achour, directeur général de Cerfrance Alliance Centre. Jean-Luc Delalande complète: «Beaucoup raisonnent au coup par coup, au lieu de raisonner la trésorerie et les investissements en pluri-annuel, pour mieux anticiper et gérer le risque...»
La ferme Nièvre en grandes cultures est caractérisée par un assolement classique (colza, blé, orge) faisant peu de place aux autres cultures. Ainsi en est-il du tournesol, dont la production était équivalente à celle du colza il y a encore 25 ans, mais qui est très peu présent aujourd’hui.
Le produit par hectare a très fortement baissé entre 2015 et 2016: -285 euros par hectare, principalement à cause des faibles rendements, équivalents à ceux de 2003, avec en moyenne -40% en blé et -35 % en orge. Pour le colza, on n’avait pas connu rendement aussi bas depuis 15 ans. Le niveau des cours et la perte de qualité due aux conditions météo expliquent aussi cette forte baisse. Dans le même temps, les aides ont graduellement baissé, jouant de moins en moins leur rôle compensateur. Ainsi, sur les 278 exploitations de grandes cultures de l’échantillon, seulement 8% sont significativement bénéficiaires en 2016 en termes de revenu disponible par UTAF; un tiers des exploitations sont proches d’un revenu nul, et 58% sont déficitaires. «Plus de la moitié de nos adhérents grandes cultures sont en situation de risque financier critique ou élevé», observe Jean-Luc Delalande.
En grandes cultures, un quart environ des exploitations sont assurées, affectant positivement le produit par hectare de 12 euros, un chiffre qui pourrait atteindre les 47 euros si tous les exploitants souscrivaient une assurance de base avec une franchise de 30%. Cependant, l’assurance ne solutionne rien d’un point de vue du revenu moyen car «ce n’est pas une assurance gain de rentabilité!» précise Nicolas Roche.
Le pilotage en question
«En céréales», explique Nicolas Roche, «le niveau technique a baissé sur certaines fermes». L’agrandissement et l’augmentation des surfaces a eu tendance, ces dernières années, à se faire au détriment de la conduite technique dans un contexte de contraintes environnementales plus fortes qui ont amené des problématiques nouvelles de résistances (insectes, herbes)... «On observe une baisse de performance des systèmes et une augmentation de l’usage des intrants. Un retour à l’agronomie (travail du sol, rotations..) et un pilotage à l’échelle de la parcelle sont deux pistes pour améliorer les performances. Il faut pouvoir rapprocher et mettre en cohérence les raisonnements techniques et le pilotage d’entreprise. Il y a de moins en moins de place pour ceux qui ne sont pas excellents d’un point de vue technique et au niveau de la conduite d’entreprise» conclut Jean-Luc Delalande. Une remarque qui vaut pour toutes les productions.
Bovins viande
En bovins viande, le produit brut par hectare atteint un niveau inédit en 2016 : 1031 euros/ha, principalement du fait de la baisse des cours et de l’érosion progressive des aides directes. «Si l’on observe l’évolution du produit sur les 20 dernières années, on remarque qu’il est directement corrélé aux cours... de quoi l’on peut déduire qu’il n’y a pas eu de gain d’efficacité des systèmes au niveau de la production par hectare» note Nicolas Roche. Maigre, gras, reproducteurs... toutes les filières sont en crise; bien qu’en termes de résultat courant/Utaf les bovins viande avec engraissement de femelles, les sélectionneurs et les systèmes mixtes avec engraissement de femelles s’en sortent un peu mieux que les ovins, le lait et l’engraissement de mâles, sur les 7 années passées. Ces chiffres, qui sont des moyennes, cachent de très fortes disparités. Comment appréhender cette diversité? «Il n’y a pas un seul critère, à lui tout seul, qui explique le niveau de résultat», répètent les experts de Cerfrance Alliance Centre. La taille par exemple, n’est pas à elle seule un facteur de performance ou de moindre performance, elle accentue les résultats, en positif comme en négatif...
C’est bien davantage l’adéquation du système de production à des objectifs raisonnés qui explique que certains s’en sortent mieux que d’autres.
Vous avez dit «indicateurs de suivi ?”
Encore faut-il se doter d’indicateurs de suivi, qui sont autant de repères pour élaborer et faire évoluer sa stratégie d’entreprise. Et c’est là justement que le bât blesse. «Nos adhérents ont peu le réflexe de suivre des indicateurs de pilotage, qui sont la base pour connaître son entreprise puis envisager une stratégie, en intégrant certains paramètres comme la volatilité des prix, les aléas, les risques...» expose Éric Achour, directeur général de Cerfrance Alliance Centre. Jean-Luc Delalande complète: «Beaucoup raisonnent au coup par coup, au lieu de raisonner la trésorerie et les investissements en pluri-annuel, pour mieux anticiper et gérer le risque...»