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Chambre d'agriculture de la Nièvre

Écoute et respect

Cyrille Forest, président de la Chambre d'agriculture de la Nièvre était convié à l'assemblée générale de la Fédération des chasseurs de la Nièvre, le 26 avril à Magny-Cours. L'occasion de prendre position. 

Par Chloé Monget d'après communiqué
Écoute et respect
Cyrille Forest à la tribune lors de l'assemblée générale de la FDC 58 à Magny-Cours. Crédit photo : CA 58.

Comme à l'accoutumée, le mois d'avril est synonyme d'assemblée générale pour la Fédération des Chasseurs de la Nièvre (FDC 58). Pour cette année, le rendez-vous était fixé le 26 avril à l'Agropôle du Marault à Magny-Cours, avec l'approbation du budget de l'exercice 2025/2026 ou les votes des montants des cotisations pour la même période.

L'événement fut aussi l'occasion pour les officiels de prendre la parole à l'image de Cyrille Forest, président de la Chambre d'agriculture de la Nièvre : « je vais commencer par les points positifs de la collaboration entre la FDC 58 et la profession car ils sont nombreux et méritent d'être salués, et je passerai ensuite aux éléments négatifs et fâcheux, car il y en a beaucoup ». Il s'est attardé en premier lieu sur la prédation : « Bravo et merci au Lieutenant de Louveterie pour sa persévérance ayant permis l'abattage d'un loup à Bazolles. D'ailleurs, je le réaffirme : notre territoire et nos pratiques d'élevage ne sont pas compatibles avec la présence du prédateur lupin ». Il a remercié la FDC 58 de l'organisation de la formation « Tirs de défense loup » suite à la demande des Jeunes Agriculteurs de la Nièvre, ayant eu lieu le 21 avril, ou encore la création de la « Brigade corbeaux » : « cette initiative répond à un véritable besoin face aux dégâts considérables que ces prédateurs occasionnent sur nos cultures. D'ailleurs, la formation des étudiants du Legta du Morvan pour devenir piégeurs agréés est également une excellente démarche ! En parallèle, j'applaudis votre réactivité face à l'organisation d'une session supplémentaire de permis de chasse fin septembre 2024, sur demande des JA 58, car elle prend en compte les contraintes agricoles saisonnières ». Après ces éléments, il a souligné : « Aujourd'hui marque le départ d'une nouvelle collaboration claire et respectueuse, car il existe des divergences que je ne peux passer sous silence et je me dois de les pointer ici afin que nous trouvions ensemble des solutions ».

Paroles et (in)actions...

« Sur l'indemnisation des dégâts et la facturation des frais d'expertise, a-t-il développé, notre département remonte curieusement le plus de dossiers en Commission Nationale d'Indemnisations, preuve manifeste d'un dysfonctionnement local... De plus, je demande solennellement, pour la première et dernière fois, la suppression des noms des agriculteurs sanctionnés pour « déclaration de dégâts abusive » dans la publication du « Chasseur Nivernais ». Où est le respect du règlement général de protection des données ? Je ne peux pas non plus rester sans réaction face à l'éditorial de votre président dans le dernier numéro de « La Chasse en Nivernais » qui tient, pour moi, des propos injustes et inadmissibles envers la profession agricole. Je pense notamment au fait de rendre responsable les exploitants de – je cite - « la disparition du petit gibier et de l'effondrement de la biodiversité » à cause – je cite - « d'un certain modèle agricole qui s'acharne à niveler, drainer, arracher et forer, tout en abusant de sa chimie toute puissante ». Les exploitants sont aussi des habitants, soucieux de leur santé et de celle de leurs familles. Ils sont soumis à de nombreuses réglementations sur les épandages, sans compter l'approche économique avec l'inflation des matières premières sans réelle compensation des prix. Quand tous ces efforts sont réduits à néant par une surpopulation de corbeaux ou de sangliers, la colère me semble légitime. D'autant plus lorsque les interrogations en matière de gestion de population sont pléthores : pourquoi la FDC n'a-t-elle pas demandé d'elle-même, comme dans le Cher, la prise d'un arrêté de tir de nuit pour les sangliers ?  Pourquoi les communes « points noirs » le sont années après années ? S'agit-il d'un agriculteur qui exagère dans ses déclarations ou d'une équipe de chasse insuffisamment active ? ». Il a conclu : « les exploitants agricoles ne sont pas les ennemis des chasseurs et ma porte reste grande ouverte à la discussion afin d'avancer tous ensemble vers une certaine harmonie, mais pour y arriver il faudra que les agriculteurs se sentent écoutés et respectés... Vive l'agriculture, vive la chasse, vive la ruralité ! »