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Élevages côte d’oriens

Doit-on craindre le loup ?

Jean-Marc Bidoire, technicien au syndicat d’élevage ovin, pèse le pour et le contre après avoir participé à une réunion nationale sur le sujet.

Par Ma signature
Doit-on craindre le loup ?
Plus de 6 700 ovins auraient été victimes de ce prédateur l’an passé en France.

Une table ronde sur la gestion du loup en France et en Europe s’est tenue dans les Alpes de Haute-Provence le 18 juillet en présence de 150 éleveurs, responsables territoriaux et syndicaux. Jean-Marc Bidoire était de la partie et livre des éléments de réponse.

«Pour notre département, nous pouvons envisager plusieurs possibilités. 

 

Oui, la Côte d’Or doit craindre le loup car celui-ci peut parcourir de grandes distances journalières. Il a déjà sévi en Franche-Comté, en Champagne et récemment en Lorraine... Alors pourquoi pas ici  ? J’ai appris que la population de loups augmente de 20% par an en France : il lui faut donc de nouveaux territoires... Ce canidé s’adapte à tous les environnements et aux mesures de protections mises en place par l’homme. La Côte d’Or abonde de gibier, une nourriture pas toujours facile à s’approprier pour le prédateur et par conséquent, il pourrait se rabattre sur des proies plus faciles comme des animaux d’élevage. 

Non, car toutes les zones du département ne sont pas boisées et le loup doit se protéger. Autre argument, une partie de l’élevage ovin est conduite en semi-bergerie. Enfin si des mesures drastiques sont prises en collaboration avec les chasseurs et sous la responsabilité des autorités de l’État. Même s’il n’est plus envisageable d’éradiquer le loup de notre pays, il faudra imiter les pays européens. Ces derniers combattent énergiquement sa présence par des tirs légaux, sachant que l’animal n’est plus une espèce rare et menacée. 

 

L’élevage en plein air est nécessaire pour les animaux et les paysages. Le loup coûte cher au détriment des priorités de la biodiversité. Les quelques 32 millions d’euros prévus pour indemniser la prédation sont prélevés sur le budget de l’Agriculture. Cherchez l’erreur... Même si les éleveurs de notre département ne se sentent pas concernés directement, il faut être réaliste et envisager dans un avenir proche une cohabitation avec Canis lupus.

Restons vigilants».