Conseil Général de l’Yonne
Dessine moi un canton... !
Les élus de l’Assemblée départementale ont rejeté le projet de révision de la carte cantonale que le préfet de l’Yonne était venu leur présenter en session plénière.

«Dessine moi un canton… !» Institué en mai dernier dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales, le projet de redécoupage cantonal divisera à terme par deux le nombre de cantons dans le département. Pas sur pour autant que le Petit Prince y retrouve ses moutons !
Définis désormais sur la base d’une moyenne départementale de population (16 310 habitants), les 21 nouveaux cantons ainsi redécoupés font, aux yeux d’une majorité de conseillers généraux, la part trop belle aux secteurs urbains, au détriment de la ruralité dans son ensemble. Une réforme jugée même «ruralicide», selon le conseiller général de Migennes, François Boucher. Principale crainte des élus : voir les campagnes condamnées par un découpage jugé «arbitraire», avec de lourdes conséquences en matière d’aménagement des territoires. La disparition de certains chefs lieux de canton risquant d’accélérer la fermeture des services publics de proximité encore présents sur leur territoire.
Particulièrement visé, le nouveau canton de Chablis, qui, composé de 62 communes, s’étendra sur plus de 60 km, de Carisey à Savigny en Terre Plaine, regroupant 5 anciens cantons aux bassins de vie différents. Avec au final plus que 2 Conseillers départementaux (nouvelle dénomination des Conseillers généraux), contre 8 pour la seule ville d’Auxerre.
[INTER]Un avis consultatif[inter]
«Touche pas à ma campagne !» C’est en substance le message du président de l’assemblée départementale, André Villiers, qui, dans un communiqué cosigné par les parlementaires UMP icaunais s’était élevé il y a quelques semaines contre ce projet de redécoupage ressenti comme «un charcutage, avec des cantons redessinés en fonc-tion d’intérêts purement électoraux». Se refusant, eu égard à sa fonction, à entrer dans le débat politicien, le préfet Le Deun a déroulé devant les conseillers réunis en session les aspects techniques de la réforme, rappelant que l’avis du Conseil général sera ensuite transmis au ministère de l’Intérieur pour être joint au projet de décret examiné par le Conseil d’état. Un avis qui de toute façon ne sera que consultatif, avant la mise en application du décret prévu le 1er mars prochain, pour des élections départementales et régionales repoussées à 2015.
Invités à suivre les débats, plus d’une centaine de maires, dont certains drapés dans leur écharpe tricolore, ont fait le déplacement. A l’image de Philippe Georges, maire de Saint-Aubin-Chateauneuf et président de l’Association des Maires Ruraux de l’Yonne, pour qui : «le monde rural et ses 33 800 communes de moins de
2 000 habitants n’est pas un handicap, mais un atout pour le Pays. Il est, au fil des siècles, devenu un espace de production où démocratie locale et efficacité gestionnaire ne s’opposent pas mais marchent ensemble. Au moment où la gestion de l’espace devient un enjeu vital pour le Pays, au travers de la préservation de la biodiversité, des surfaces agricoles et forestières, de la ressource en eau, des paysages et patrimoines naturels et bâtis, etc., les élus ruraux ne veulent plus que les territoires dont ils ont la gestion soient bradés. Ils n’acceptent plus que les 12 millions de ruraux qu’ils représentent, soient exclus des décisions les concernant…
Après plusieurs heures de débat, les Conseillers généraux se sont exprimés à bulletin secret, avec au final un vote s’établissant à : 28 contre, 10 pour, 1 blanc. Suite du feuilleton dans les urnes, au printemps 2015.
Définis désormais sur la base d’une moyenne départementale de population (16 310 habitants), les 21 nouveaux cantons ainsi redécoupés font, aux yeux d’une majorité de conseillers généraux, la part trop belle aux secteurs urbains, au détriment de la ruralité dans son ensemble. Une réforme jugée même «ruralicide», selon le conseiller général de Migennes, François Boucher. Principale crainte des élus : voir les campagnes condamnées par un découpage jugé «arbitraire», avec de lourdes conséquences en matière d’aménagement des territoires. La disparition de certains chefs lieux de canton risquant d’accélérer la fermeture des services publics de proximité encore présents sur leur territoire.
Particulièrement visé, le nouveau canton de Chablis, qui, composé de 62 communes, s’étendra sur plus de 60 km, de Carisey à Savigny en Terre Plaine, regroupant 5 anciens cantons aux bassins de vie différents. Avec au final plus que 2 Conseillers départementaux (nouvelle dénomination des Conseillers généraux), contre 8 pour la seule ville d’Auxerre.
[INTER]Un avis consultatif[inter]
«Touche pas à ma campagne !» C’est en substance le message du président de l’assemblée départementale, André Villiers, qui, dans un communiqué cosigné par les parlementaires UMP icaunais s’était élevé il y a quelques semaines contre ce projet de redécoupage ressenti comme «un charcutage, avec des cantons redessinés en fonc-tion d’intérêts purement électoraux». Se refusant, eu égard à sa fonction, à entrer dans le débat politicien, le préfet Le Deun a déroulé devant les conseillers réunis en session les aspects techniques de la réforme, rappelant que l’avis du Conseil général sera ensuite transmis au ministère de l’Intérieur pour être joint au projet de décret examiné par le Conseil d’état. Un avis qui de toute façon ne sera que consultatif, avant la mise en application du décret prévu le 1er mars prochain, pour des élections départementales et régionales repoussées à 2015.
Invités à suivre les débats, plus d’une centaine de maires, dont certains drapés dans leur écharpe tricolore, ont fait le déplacement. A l’image de Philippe Georges, maire de Saint-Aubin-Chateauneuf et président de l’Association des Maires Ruraux de l’Yonne, pour qui : «le monde rural et ses 33 800 communes de moins de
2 000 habitants n’est pas un handicap, mais un atout pour le Pays. Il est, au fil des siècles, devenu un espace de production où démocratie locale et efficacité gestionnaire ne s’opposent pas mais marchent ensemble. Au moment où la gestion de l’espace devient un enjeu vital pour le Pays, au travers de la préservation de la biodiversité, des surfaces agricoles et forestières, de la ressource en eau, des paysages et patrimoines naturels et bâtis, etc., les élus ruraux ne veulent plus que les territoires dont ils ont la gestion soient bradés. Ils n’acceptent plus que les 12 millions de ruraux qu’ils représentent, soient exclus des décisions les concernant…
Après plusieurs heures de débat, les Conseillers généraux se sont exprimés à bulletin secret, avec au final un vote s’établissant à : 28 contre, 10 pour, 1 blanc. Suite du feuilleton dans les urnes, au printemps 2015.