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Des tailleurs exposés aux vibrations main-bras
Une étude de la MSA Alpes Vaucluse et Provence Azur révèle la mauvaise adaptation des sécateurs pneumatiques en viticulture. Un dépliant est diffusé aux employeurs de main-d’œuvre.
«C’est la première étude de ce type jamais réalisée en France. Elle a démarré en 2012 dans le Nord Vaucluse et les Bouches-du-Rhône et s’est achevée en janvier 2015. L’étude a été réalisée pendant les campagnes de taille de la vigne en situation réelle. 19 tailleurs ont participé à cette étude, salariés, exploitants de domaines. 300 mesures ont été effectuées avec le concours de la société Vibr’action en situation de travail, de taille réelle sur des parcelles pour comparer la valeur d’exposition aux vibrations main-bras des utilisateurs de sécateurs pneumatiques ou électriques. Tous les critères qui peuvent faire varier les valeurs d’exposition ont été passés au crible : les cépages, les modes de conduites, la cadence de taille, le diamètre des coupes», expliquent Claude Rozet et Morgan Brun, conseillers en prévention des risques professionnels à la MSA. L’étude de 50 pages sur les vibrations s’intitule «Exposition des tailleurs aux vibrations main-bras en viticulture». Cette étude est pilotée par la MSA Alpes Vaucluse et Provence Azur, avec le soutien financier et technique de la Caisse centrale de la MSA. Ses objectifs : améliorer la protection des travailleurs contre les risques dus à une exposition aux vibrations mécaniques, aider les employeurs agricoles dans l’évaluation du risque vibratoire, élaborer des documents, renforcer le module de prévention des troubles musculo-squelettiques en intégrant le risque vibratoire. Pour obtenir des données objectives et fiables, l’étude s’est déroulée sur 17 parcelles de vigne dans le Nord Vaucluse dont 4 parcelles principales comme point de référence dans les appellations de Rasteau, Sablet, Châteauneuf-du-pape, Puymeras, Faucon. Dans un premier temps, l’étude a porté sur 2 cépages principaux: le grenache et le mourvèdre pour ensuite s’étendre sur 10 cépages différents. «Suivant les cépages, les bois ont une résistance au cisaillement plus ou moins importante. Ce paramètre peut jouer un rôle sur la valeur d’exposition aux vibrations». 5 modes de conduites ont été étudiés : taille en cordon de Royat (palissée ou non, prétaillée ou pas) et taille en gobelet.
L’implication de la filière au travers de cette étude a été totale tant du côté des propriétaires de domaines qui ont mis à disposition leur main-d’œuvre (19 tailleurs) et leurs parcelles de vigne que des fabricants de sécateurs, tels que Pellenc, Felco et Infaco (mise à disposition de matériels et de techniciens). «L’étude a été réalisée sur du matériel neuf en sécateurs électriques et pneumatiques pour éviter les effets d’usure des sécateurs. Un sécateur usagé, mal entretenu, peut provoquer une hausse des vibrations de l’ordre de 10 % à 15 % et ainsi fausser les données» reconnaît Claude Rozet, conseiller en prévention.
Prime aux sécateurs électriques
Premiers résultats de l’étude : les sécateurs pneumatiques sont plus pénalisants en termes de vibration que les sécateurs électriques. Les mesures relevées en situation de taille sont toujours supérieures à la valeur d’action donnée par le code du travail (2,5 m/s_ A (8) valeurs d’exposition journalières aux vibrations rapportées à une période de 8 heures). Les mesures relevées en situation de taille avec un sécateur pneumatique sont comprises entre 3,5 m/s_ A (8) et 7 m/s_ A (8) «La grande majorité des sécateurs pneumatiques ont un niveau supérieur à 4 m/s. Ce type de sécateur n’est pas adapté à la viticulture en terme de vibrations» rappelle Claude Rozet. Les sécateurs électriques sont moins pénalisants. Les valeurs d’exposition mesurées lors des tests sont comprises entre 1,7 et 4,5 m/s_ A (8). Quel que soit le type de sécateur, le désaffilage de la lame augmente de 15 % la valeur d’exposition aux vibrations. L’entretien du pouvoir de coupe de l’outil est primordial.
Concrètement, cette étude sera mise à profit pour la filière viticole. Un premier dépliant rappellera la réglementation en vigueur, les effets sur l’homme et les pathologies causées par les vibrations main-bras. Le dépliant préconisera quelques conseils comme affiler les lames toutes les heures, changer toutes les pièces d’usure, les lames, les contre- lames, entretenir les sécateurs régulièrement à l’inter-saison. Il donnera des éléments pour estimer l’exposition des tailleurs. Il sera diffusé avant la période de taille, fin décembre, début janvier 2015, auprès de tous les employeurs de main-d’œuvre en viticulture en région Paca et disponible en téléchargement sur le site http://references-sante-securite.msa.fr. Pour affiner son étude, notamment l’impact de la résistance au cisaillement des cépages, une nouvelle campagne de mesures sera réalisée par les MSA Alpes Vaucluse et Provence Azur, cet hiver.
L’implication de la filière au travers de cette étude a été totale tant du côté des propriétaires de domaines qui ont mis à disposition leur main-d’œuvre (19 tailleurs) et leurs parcelles de vigne que des fabricants de sécateurs, tels que Pellenc, Felco et Infaco (mise à disposition de matériels et de techniciens). «L’étude a été réalisée sur du matériel neuf en sécateurs électriques et pneumatiques pour éviter les effets d’usure des sécateurs. Un sécateur usagé, mal entretenu, peut provoquer une hausse des vibrations de l’ordre de 10 % à 15 % et ainsi fausser les données» reconnaît Claude Rozet, conseiller en prévention.
Prime aux sécateurs électriques
Premiers résultats de l’étude : les sécateurs pneumatiques sont plus pénalisants en termes de vibration que les sécateurs électriques. Les mesures relevées en situation de taille sont toujours supérieures à la valeur d’action donnée par le code du travail (2,5 m/s_ A (8) valeurs d’exposition journalières aux vibrations rapportées à une période de 8 heures). Les mesures relevées en situation de taille avec un sécateur pneumatique sont comprises entre 3,5 m/s_ A (8) et 7 m/s_ A (8) «La grande majorité des sécateurs pneumatiques ont un niveau supérieur à 4 m/s. Ce type de sécateur n’est pas adapté à la viticulture en terme de vibrations» rappelle Claude Rozet. Les sécateurs électriques sont moins pénalisants. Les valeurs d’exposition mesurées lors des tests sont comprises entre 1,7 et 4,5 m/s_ A (8). Quel que soit le type de sécateur, le désaffilage de la lame augmente de 15 % la valeur d’exposition aux vibrations. L’entretien du pouvoir de coupe de l’outil est primordial.
Concrètement, cette étude sera mise à profit pour la filière viticole. Un premier dépliant rappellera la réglementation en vigueur, les effets sur l’homme et les pathologies causées par les vibrations main-bras. Le dépliant préconisera quelques conseils comme affiler les lames toutes les heures, changer toutes les pièces d’usure, les lames, les contre- lames, entretenir les sécateurs régulièrement à l’inter-saison. Il donnera des éléments pour estimer l’exposition des tailleurs. Il sera diffusé avant la période de taille, fin décembre, début janvier 2015, auprès de tous les employeurs de main-d’œuvre en viticulture en région Paca et disponible en téléchargement sur le site http://references-sante-securite.msa.fr. Pour affiner son étude, notamment l’impact de la résistance au cisaillement des cépages, une nouvelle campagne de mesures sera réalisée par les MSA Alpes Vaucluse et Provence Azur, cet hiver.