Des stagiaires venus d'€™horizons multiples

[I]«Je vois pourquoi tu perds du temps, tu fais feuille par feuille ! Tu prends tout d'€™un coup et on en parle plus ! Et en plus, esthétiquement, le poireau est plus beau quand les feuilles sont toutes coupées au même niveau...»[i]. La remarque amicale de Frédéric Lamour ne fait pas perdre le sourire et la bonne humeur de Christine. En stage ADEMA chez ce maraîcher bio de Puisaye, après un parcours plutôt atypique, pour avoir passé 12 ans de sa vie au Quebec. Outre une double nationalité, elle en a rapporté un accent sympathique qui ne dépareille pas avec la convivialité du maître des lieux. De retour en France après avoir exercé plusieurs métiers au Canada dans la communication, le management, la vente, elle souhaite aujourd'€™hui se reconvertir dans un métier plus en rapport avec la nature et plus en adéquation avec sa personnalité. Le froid ? Elle connaît ! [I]«C'€™est bien d'€™effectuer son stage à cette période de l'€™année. Travailler dehors au froid donne tout de suite une bonne perception de la réalité du métier...»[i] A ses côtés, Claire, elle aussi stagiaire adémiste et ancienne journaliste, aujourd'€™hui en reconversion professionnelle après la perte de son emploi et conquise par ses premiers pas en maraîchage : [I]«je ne connaissais rien au métier et suis venue sans à priori. Biner les salades et les choux, pailler les framboisiers, arracher les carottes, préparer les marchés..., c'€™est sur qu'€™au début j'€™étais trop courbée et eu vite mal au dos, mais ça y est, j'€™ai trouvé la bonne position, le dos plat !»[i]
Parmi les autres participants à cette session, Didier, guide sur le chantier de Guédelon l'€™été, à la recherche d'€™une double activité le reste du temps. Il effectue son stage chez un éleveur laitier, avec l'€™espoir de devenir ouvrier polyvalent. Son souhait : [I]«poursuivre par une formation complémentaire et intégrer le service remplacement»[i].
Effet sociétal lié à la crise économique et ses conséquences sur le marché de l'€™emploi, les stagiaires Adémistes ont aujourd'€™hui un niveau de diplômes et un bagage bien supérieurs à ce qu'€™ils étaient au lancement du dispositif. Tous n'€™iront peut-être pas au bout de leur démarche de reconversion, mais la formation permet à minima de découvrir la réalité des métiers de l'€™agriculture, sous toutes ses formes. Ce qui n'€™est pas le moindre de ses atouts, face aux idées fausses que peut en avoir parfois la société...