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Tournesol en 2010

Des rendements moyens dans un contexte de prix très élevé

Le rendement moyen régional (24,8 q/ha) cache une très forte hétérogénéité (de 7 à 45 q/ha). Retour sur une campagne qui a mis en avant une pression maladie importante (phoma et phomopsis) et des conditions climatiques pluvieuses de fin de cycle qui ont entraîné des humidités à la récolte plus élevées que les années précédentes.
Par Louis-Marie Allard -€“ Cetiom
Des rendements moyens dans un contexte de prix très élevé
Au niveau national les surfaces de tournesol diminue légèrement par rapport à 2009 : - 18 800 ha pour atteindre 698 200 ha (source Agreste). Le tournesol oléique est toujours majoritaire représentant 54% des surfaces totales de tournesol (proportion stable depuis trois ans).
En Bourgogne 26 600 ha sont cultivés soit une baisse de près de 9% par rapport à 2009. La grande majorité du tournesol bourguignon est oléique. Le rendement moyen régional 2010 se situe à 24,8q/ha soit près de 8% de moins que la moyenne 2000-2009.

[INTER]Bilan climatique et sanitaire[inter]
C'€™est pendant la période du 12 au 17 avril que les tournesols ont été majoritairement semés. La météorologie qui suit les semis précoces n'€™est pas aussi favorable que lors de la campagne 2009. En effet les pluies (70-80mm) et les température fraîches qui ont sévit du 25 mars au 07 avril ont retardé les levées et entraîné des pertes de pieds (excès d'€™eau, corvidés, limaces).
Pour les semis de la mi-avril, on note un déficit pluviométrique important avec assèchement de surface, suivi par une première quinzaine de mai très fraîche, ce qui engendre des levées tardives et irrégulières avec des manques, ainsi que des efficacités moyennes des herbicides.
Quelques resemis sont réalisés du fait des dégâts de limaces noires mais également d'€™oiseaux (corneille, pigeon) ou taupins.

[INTER]On note l'€™absence de puceron. [inter]
Le retour des pluies et de la chaleur favorisent le développement végétatif. Le stade bouton floral est atteint à la mi-juin et la floraison débute lors de la première décade de juillet soit deux semaines plus tard que les années précédentes. C'€™est à cette période que de gros coups de vent sont enregistrés (dépassant les 100km/h dans certains secteurs de Saône-et-Loire et de Côte d'€™Or) entraînant de la verse.
Par la suite, les pluies importantes du mois d'€™août ont favorisé le développement des mauvaises herbes avec des chénopodes qui passent par-dessus la végétation et des liserons qui entourent les pieds de tournesol.
Au niveau maladie, si on note une attaque généralisée de phoma collet et sur tige en fin de cycle avec une présence dès fin juillet, le phomopsis a également été très présent mais compte tenu du niveau de tolérances des variétés cultivées, peu de taches encerclantes sont observées.
Quelques cas de sclérotinia sur bouton dans l'€™Yonne sont signalés. Le sclérotinia sur capitule n'€™a pas été aussi présent que la tardivité de la maturité pouvait le laisser craindre. Par contre le botrytis sur capitule a été plus présent que les années précédentes.
Les récoltes, plutôt tardives, sont globalement réalisées dans de bonnes conditions, le phoma contribuant dans de nombreuses situations à accélérer la maturité.
On note cependant beaucoup de difficultés pour faire baisser l'€™humidité à la récolte (en moyenne autour de 10% d'€™eau contre 8% pour l'€™année précédente).

[INTER]Des rendements plutôt décevant et surtout très disparates d'€™une parcelle à une autre[inter]
Les rendement sont comme souvent très variables : de moins de 10 à plus de 40q/ha. Les plus gros écarts de rendement peuvent s'€™expliquer par :
- La pénalisation des semis précoces de 4 à 5q par rapport à des semis de mi avril. La compaction des sols avec des passages d'€™outils alors que le sol n'€™est pas bien ressuyé. - La verse au mois de juillet suite à des forts coups de vent (jusqu'€™à 100km/h). L'€™extensification de la culture (absence de fertilisation azotée et allègement sur la conduite du tournesol au sens général).

[INTER]Les nouvelles solutions de désherbage de post encourageantes[inter]
Les agriculteurs qui ont mis en place des variétés tolérantes à des herbicides de post-levée (Clearfield ou Express Sun) sont globalement satisfaits. Les surfaces occupées par ces technologies étaient faibles en 2010 et plutôt ciblées sur des flores difficiles telles l'€™ambroisie ou le chanvre d'€™eau. Elles devraient progresser largement la campagne prochaine sur la région.

[INTER]Un prix de la graine à plus de 500€/t[inter]
Le manque d'€™offre entraîne des prix de la graine de tournesol qui restent fermes à plus de 500€/t sur le marché physique rendu Saint Nazaire. Cette barre de 500/t a été franchie le 10 novembre. L'€™an passé à la même période le prix se situait à 300€/t. Même si les rendements décevants de cette campagne risquent de se traduire par une baisse des surfaces en 2011, ce niveau de prix très élevés devrait redonner partout de l'€™intérêt à la culture.

[INTER]Résultats variétés[inter]
Dans la continuité d'€™une reconversion quasi-totale de la sole régionale, ne sont présentés ici que les résultats rendements obtenus sur les variétés oléiques précoces avec nos partenaires régionaux.
Vous pouvez retrouver l'€™ensemble des résultats et caractéristiques des variétés classiques ainsi que des variétés oléiques mi-précoces et mi-tardives sur le site www.cetiom.fr rubrique oléov@r.
La campagne 2010 et les difficultés de récolte nous rappellent l'€™importance de la précocité dans le choix variétal. Privilégiez également les variétés à bon comportement vis-à-vis du sclérotinia capitule et du phomopsis.

Le tournesol bio

Le tournesol est une culture qui s'€™adapte bien au mode de production bio car il est peu exigeant en azote et est prédisposé aux techniques mécaniques (herse-étrille, bineuse). En recherchant des rotations équilibrées en y insérant des légumineuses (interculture ou culture de vente) et en y apportant régulièrement des matières organiques, les besoins azotés du tournesol seront comblés par le sol à travers les reliquats et la minéralisation. En désherbage, le faux-semis va éliminer une partie des adventices. La herse-étrille et le binage peuvent ensuite être utilisées selon différentes stratégies (cf. brochure tournesol Cetiom).