Élevages allaitants
Des questions sans réponses
Un jeune éleveur de Liernais partage ses interrogations face à la sécheresse.

C’est reparti pour un tour, la sécheresse est bien là, avec toutes les perturbations qu’elle engendre. « Nous sommes en plein dedans. Le côté positif, s’il y en a un, c’est que cette période de grand sec est arrivée un peu plus tard que celle de l’an passé », observe Rémi Guenon, en Gaec avec son père Jean-Louis au hameau de L’Huis-Renaud. Donner à boire et à manger à ses 110 vaches charolaises : le quotidien du jeune producteur de 32 ans devient récurrent chaque été. « La première année, on se dit que ça peut arriver. La deuxième, on se dit que ça peut se répéter. Mais au bout de la troisième, ça devient vraiment compliqué », confie Rémi Guenon, actuellement en pleine réflexion sur ce changement climatique « j’ose espérer que ce phénomène est cyclique, que des campagnes un peu plus normales avec des pluies régulières reviendront très vite, peut-être même d’ici la fin d’année… Si ce n’est pas le cas, il va devenir très compliqué d’élever des bêtes dans de telles conditions. Avec mon père, nous nous adaptons comme nous le pouvons en achetant davantage de fourrages. Nous avons aussi aménagé plusieurs puits et points d’eau pour essayer de tenir bon. Il y a encore des choses à faire en matière d’abreuvement avec la création de retenues d’eau si cela est possible et, pourquoi pas, en récupérant l’eau de pluie via les toitures de nos bâtiments. Lors de la prochaine campagne, nous allons certainement diminuer le peu de surfaces de céréales que nous avons pour privilégier davantage les prairies artificielles. Mais tout cela pourrait ne pas suffire, c’est pourquoi nous nous posons en permanence des tas de questions ».
Charges supplémentaires
En plus du travail et des frais supplémentaires directement liés aux sécheresses, Rémi Guenon déplore un appauvrissement de la flore dans ses prairies « l’herbe devient de moins en moins riche, nous n’avons pratiquement pas eu de trèfles cette année. La gestion des stocks de fourrages est un éternel problème. Avec de tels aléas climatiques, les bêtes ne sont pas au mieux de leur forme, il peut y avoir des retards de croissance et des problèmes lors de la reproduction, il faut être constamment vigilants. L’hiver dernier, nous avons eu quelques soucis dans la délivrance de certaines vaches… Comment faire pour nous adapter ? Réduire le nombre d’animaux pour limiter les besoins en fourrages est une piste, mais notre chargement est déjà assez peu élevé. Augmenter la surface en conservant le même nombre d’animaux ? Ce n’est pas toujours facile. Il y a aussi l’option de s’orienter vers une nouvelle production qui, si possible, ne soit pas tributaire de la météo. Dans tous les cas, cela représente des charges en plus… Nous n’allons pas non plus travailler pour la gloire… Il faudrait aussi et surtout réussir à vendre nos produits un peu plus cher, c’est le gros problème de l’élevage allaitant ».
Charges supplémentaires
En plus du travail et des frais supplémentaires directement liés aux sécheresses, Rémi Guenon déplore un appauvrissement de la flore dans ses prairies « l’herbe devient de moins en moins riche, nous n’avons pratiquement pas eu de trèfles cette année. La gestion des stocks de fourrages est un éternel problème. Avec de tels aléas climatiques, les bêtes ne sont pas au mieux de leur forme, il peut y avoir des retards de croissance et des problèmes lors de la reproduction, il faut être constamment vigilants. L’hiver dernier, nous avons eu quelques soucis dans la délivrance de certaines vaches… Comment faire pour nous adapter ? Réduire le nombre d’animaux pour limiter les besoins en fourrages est une piste, mais notre chargement est déjà assez peu élevé. Augmenter la surface en conservant le même nombre d’animaux ? Ce n’est pas toujours facile. Il y a aussi l’option de s’orienter vers une nouvelle production qui, si possible, ne soit pas tributaire de la météo. Dans tous les cas, cela représente des charges en plus… Nous n’allons pas non plus travailler pour la gloire… Il faudrait aussi et surtout réussir à vendre nos produits un peu plus cher, c’est le gros problème de l’élevage allaitant ».
À Saulieu pour mieux vendre
Le Gaec Guenon participe ce vendredi au concours charolais de Saulieu. « Nous emmenons onze bovins : un bœuf et dix génisses, avec l’espoir de ramener une plus-value sur chaque bête. Si cela n’était pas le cas, ce serait un peu le coup de grâce en cette période très morose », affiche Rémi Guenon.