Zones de non-traitements
«Des propositions incohérentes»
Fabrice Genin, vice-président de la FDSEA et président du pole «productions végétales annuelles» de la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or, livre son point de vue sur les ZNT :

«Il serait dorénavant interdit de traiter à moins de cinq mètres des habitations. Mon avis ? Il est vraiment dommage que la charte de bon voisinage proposée par la profession ne soit pas du tout prise en compte dans les réflexions et les décisions. Encore une fois, l’État veut avancer seul et nous sort quelque chose qui n’est pas défendable. Les murs et les haies ne sont même pas reconnus dans le dispositif, c’est incroyable. La position syndicale est claire sur le sujet : nous ne servirons plus de relais pour aller défendre des positions incohérentes. De la manière dont les choses sont présentées, on pourrait croire que les agriculteurs appliquent n’importe quels types de produits, sortis de je ne sais où... C’est aussi un très mauvais message envoyé aux personnes qui ne sont pas du milieu. Les produits que nous utilisons sont tous homologués, cela veut dire quelque chose. Par ces décisions ZNT, on est en train de dire qu’il y a une dangerosité si l’on traite à zéro mètre, mais aucune si l’on se trouve à cinq mètres ! Il faut être un minimum sérieux. Si un produit est dangereux, il faut le repousser à 100 ou 200m, voire un kilomètre ou même l’interdire. On nous prend tous pour des imbéciles. À aucun moment, on ne prend en compte les pratiques vertueuses des agriculteurs. On dit après qu’Écophyto est un échec, mais ce dispositif a été construit de la même façon : on prend des décisions sans stratégie, sans raisonnement puis on utilise le bâton. L’an prochain, il faudra aller expliquer aux producteurs qu’on arrête le glyphosate... Dans le même temps, des produits contenant la même matière active et venant du monde entier continueront à entrer sur notre territoire. Nous nous priverons d’une solution peu polluante et très économique. C’est vraiment n’importe quoi. Je n’ai plus envie de cautionner ce type de messages et ce type de procédé. D’autres solutions doivent être trouvées».