FDSEA et JA
Des premiers contrôles plutôt positifs
Les premiers contrôles sur l’origine des plats et produits dans la restauration hors foyer, réalisés le 21 octobre dernier en Cuisine centrale et à la Maison de retraite départementale ont été globalement positifs, avec près de 80 % de produits français. La suite cette semaine avec des actions menées en Grande Distribution
L’action avait été préparée dans la plus grande discrétion et l’effet de surprise total. Une délégation d’une vingtaine d’agriculteurs, composée d’adhérents à la FDSEA de l’Yonne et JA 89, a investi en début de semaine dernière les locaux de la Maison départementale de retraite, après une première visite sur le site de la cuisine centrale de la ville d’Auxerre. Objectif : contrôler l’origine des plats et produits présents afin de s’assurer d’une prédominance de fruits et légumes «made in France». Une action menée dans un cadre national, avec pour thème : «produire français pour manger français»
C’est en toute transparence que se sont effectués ces contrôles à la Maison départementale de retraite de la route de Toucy, à Auxerre, où la directrice, Cécilia Zafari, a conduit elle-même la délégation jusqu’aux cuisines pour y être reçue par le responsable des lieux, Philippe Grisard. Direction les frigos pour un premier relevé des fruits et des légumes. Globalement, un bon point pour l’établissement, avec des origines à 80% nationales, à l’image des salades et betteraves en provenance du Loiret, les pommes, du Sénonais, le raisin de France. Quelques ombres au tableau : des tomates polonaises des poires portugaises et des prunes italiennes. Ce qui ne manque pas d’interpeller Aain Duruz, arboriculteur à Jussy : «quand on voit comment le marché des poires est saturé à l’heure actuelle, je me demande comment on peut faire venir des poires du Portugal… Même chose pour les pommes, il y a quelque chose qui ne va pas : on en produit 1,7 million de tonnes et pourtant on en importe près de 800 000 tonnes par an !»
Plus de 6 milliards de repas pris hors foyer par an
La visite se poursuit par l’inspection des viandes et charcuteries présentes dans les frigos et congélateurs. Sauté de dinde, jambon braisé, andouillettes, jambon blanc, poulets… Là encore de bonnes surprises avec des origines majoritairement françaises, à l’exception de mortadelle belge et de salamis danois. Près de 1 500 repas sont préparés quotidiennement à la maison de retraite, pour un coût moyen journalier estime en 2013, à 5,08 € toutes charges comprises, soit un budget consacré à l’alimentaire de 1,2 M€ par an. A peine plus de 2 € par repas. Pour le président de la FDSEA de l’Yonne, Francis Letellier, «c’est la preuve qu’il est possible de réaliser des repas qui ne soient pas onéreux, tout en privilégiant les produits français. Aujourd’hui, on constate que sur le prix moyen de pension dans l’établissement, de l’ordre de 1800 € par mois, l’alimentation représente une partie infime et qu’il suffirait d’une augmentation de 10% du prix des matières premières agricoles, soit au bout du compte, quelques centimes, pour sauver du marasme un certain nombre de productions, victimes de l’embargo russe… » Et quand on sait que plus de 6 milliards de repas sont pris hors foyer annuellement en France, générant un chiffre d’affaires estimé de 68 milliards €, l’addition est vite faite ! Tout en reconnaissant privilégier non seulement l’origine, mais aussi la qualité des produits achetés, Philippe Grisard a cette remarque : «si je commande 90 kg de pommes ou de bananes auprès d’un de mes grossistes, je suis certain d’être livré. Un producteur local n’a pas les mêmes obligations de résultat, et s’il ne les a a pas, il ne pourra pas les inventer…» La solution est peut-être à trouver dans la création d’un GIE en fruits et légumes, à l’instar de celui créé au printemps dernier par des arboriculteurs de l’Auxerrois pour commercialiser leurs cerises…
C’est en toute transparence que se sont effectués ces contrôles à la Maison départementale de retraite de la route de Toucy, à Auxerre, où la directrice, Cécilia Zafari, a conduit elle-même la délégation jusqu’aux cuisines pour y être reçue par le responsable des lieux, Philippe Grisard. Direction les frigos pour un premier relevé des fruits et des légumes. Globalement, un bon point pour l’établissement, avec des origines à 80% nationales, à l’image des salades et betteraves en provenance du Loiret, les pommes, du Sénonais, le raisin de France. Quelques ombres au tableau : des tomates polonaises des poires portugaises et des prunes italiennes. Ce qui ne manque pas d’interpeller Aain Duruz, arboriculteur à Jussy : «quand on voit comment le marché des poires est saturé à l’heure actuelle, je me demande comment on peut faire venir des poires du Portugal… Même chose pour les pommes, il y a quelque chose qui ne va pas : on en produit 1,7 million de tonnes et pourtant on en importe près de 800 000 tonnes par an !»
Plus de 6 milliards de repas pris hors foyer par an
La visite se poursuit par l’inspection des viandes et charcuteries présentes dans les frigos et congélateurs. Sauté de dinde, jambon braisé, andouillettes, jambon blanc, poulets… Là encore de bonnes surprises avec des origines majoritairement françaises, à l’exception de mortadelle belge et de salamis danois. Près de 1 500 repas sont préparés quotidiennement à la maison de retraite, pour un coût moyen journalier estime en 2013, à 5,08 € toutes charges comprises, soit un budget consacré à l’alimentaire de 1,2 M€ par an. A peine plus de 2 € par repas. Pour le président de la FDSEA de l’Yonne, Francis Letellier, «c’est la preuve qu’il est possible de réaliser des repas qui ne soient pas onéreux, tout en privilégiant les produits français. Aujourd’hui, on constate que sur le prix moyen de pension dans l’établissement, de l’ordre de 1800 € par mois, l’alimentation représente une partie infime et qu’il suffirait d’une augmentation de 10% du prix des matières premières agricoles, soit au bout du compte, quelques centimes, pour sauver du marasme un certain nombre de productions, victimes de l’embargo russe… » Et quand on sait que plus de 6 milliards de repas sont pris hors foyer annuellement en France, générant un chiffre d’affaires estimé de 68 milliards €, l’addition est vite faite ! Tout en reconnaissant privilégier non seulement l’origine, mais aussi la qualité des produits achetés, Philippe Grisard a cette remarque : «si je commande 90 kg de pommes ou de bananes auprès d’un de mes grossistes, je suis certain d’être livré. Un producteur local n’a pas les mêmes obligations de résultat, et s’il ne les a a pas, il ne pourra pas les inventer…» La solution est peut-être à trouver dans la création d’un GIE en fruits et légumes, à l’instar de celui créé au printemps dernier par des arboriculteurs de l’Auxerrois pour commercialiser leurs cerises…