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Cocebi

Des partenaires multiples

Acteur historique dans la production céréalière bio sur le département depuis 31 ans, la coopérative Cocebi a multiplié ces dernier temps les partenariats, notamment en matière de collecte, avec des structures conventionnelles, pour conforter sa dimension régionale.
Par Dominique Bernerd
Des partenaires multiples
De nouvelles cases de réception devraient être installées sur le site de Nitry, pour faire face aux multiples livraisons de différentes productions en période de pointe lors de la moisson.
Durement impactée par des conditions climatiques difficiles ayant largement diminué les rendements, la campagne 2013/2014 s’est néanmoins soldée pour la coopérative bio de Nitry par une progression de 13% de sa collecte globale, à 14 528 tonnes. Conséquence heureuse des conventions bilatérales signées avec les coopératives 110 Bourgogne et Capserval du groupe SeineYonne d’une part et le groupe Vivescia d’autre part. Des conventions prévoyant la commercialisation de la collecte bio de chaque entité, la mise à disposition de l’expertise technique de Cocebi, ainsi que la possibilité de distribuer les semences Biosemences, filiale de la coop bio. Les chiffres apportés lors de l’Assemblée générale de la coopérative font apparaître que sans ces accords, la collecte de la dernière campagne aurait été en baisse de près de 20% par rapport à 2012. Impacté par l’augmentation de la collecte totale, le chiffre d’affaire du dernier exercice avoisine les 9 millions €. Forte progression également de l’activité appros, à 1 425 K €, en hausse de 453 K€.

Création d’une Union de ventes
«Petite coopérative au milieu des grandes», selon les mots de son président, Jean-Marie Pautard, la Cocebi se félicite des différents partenariats signés : «c’est pour moi une étape importante que nous avons franchie. Pour coopérer sur la zone, il a fallu du temps, des hésitations, quelques revers pour enfin aboutir à des accords de collecte bio. Je voudrais remercier les responsables de ces coopératives, pour leur attitude constructive et bienveillante…» L’actualité de la coopérative de Nitry aura également été marquée au printemps 2014, par la création de l’entité «Fermesbio.coop», Union de ventes avec deux autres coopératives : Probiolor en Lorraine et Corab, en Charentes. Les premières transactions se sont déroulées lors de la dernière moisson. Une union atypique reconnaît Jean-Marie Pautard : «par le fait déjà, que nous sommes issues de 3 régions différentes, d’où certaines difficultés à se réunir, mais aussi du fait que Corab est dédiée presque exclusivement à l’alimentation humaine, Probiolor, au stockage en ferme et nous, spécialisés alimentation humaine et animale, avec 30 % de collecte à la moisson… Pas simple !»
A l’image des coopératives conventionnelles, la germination rencontrée à la moisson 2014 n’a pas épargné la filière bio et la Cocebi a du faire face aux mêmes problèmes : «les meuniers ont sur s’adapter à des farines de moins bonne qualité mais à l’export, ils n’ont rien voulu savoir !» Indépendamment de la qualité, les quantités n’étaient pas non plus au rendez-vous cette année. Souci de germination également pour les lentilles. Au 4e rang de la collecte 2013, avec près de
912 K tonnes, l’épeautre devrait voir sa production augmenter : «on s’oriente de plus en plus à Nitry sur l’épeautre, devenu un marché mature au national, en le transformant sur place pour fournir de gros clients en meunerie…»
Parmi les investissements à l’étude, de nouvelles cases de réception sur le site de Nitry : «que l’on rechargera avec un chargeur, pour pouvoir temporiser les arrivées car en période pointe, pas moins de 20 à 30 livraisons par jour et le plus souvent, avec 4 ou 5 produits différents, une vraie gare de triage !» Et toujours en projet, de nouveaux partenariats avec la filière conventionnelle : «nous voulons être modestement l’illustration sans affrontement guerrier, qu’une autre agriculture est possible…»

La Bio dans l’Yonne

Les chiffres 2013 de l’Observatoire Régional de l’Agriculture Biologique en Bourgogne, cosignés par le Sedarb (service d’EcoDéveloppement Agrobiologique et Rural de Bourgogne) et le CGAB (Confédération des Groupements d’Agriculteurs Biologiques), ont été publiés :
Fin 2013, l’ensemble de la Bourgogne comptait 913 fermes et domaines engagés en bio, représentant 46 022 ha, soit 4,5% des agriculteurs bourguignons, pour 2,6% des surfaces agricoles. En dépit d’un contexte difficile lié à une météo capricieuse alternant un début de printemps très humide et froid, suivi d’une période chaude et sèche prolongée impactant les cultures végétales, la région maintient sa 9e place au rang national, avec une augmentation de +2 % de surfaces cultivées. C’est le département de l’Yonne qui enregistre la surface en conversion la plus importante en 2013, avec 2475 ha engagés.
Fin 2013, l’agriculture biologique représentait au total 16 258 ha, soit 4 % de la SAU icaunaise et 7,8 % des exploitations, l’année se terminant avec seulement 14 conversions, pour 10 arrêts d’exploitation (principalement en élevage et en viticulture). Cela porte le nombre de fermes bio sur le département à 242. Le rythme des conversions ayant ralenti, principalement en raison à l’époque, des incertitudes sur la nouvelle Pac, initialement attendue en 2014 et finalement reportée à 2015.
On compte 3 nouveaux viticulteurs certifiés dans l’Yonne, en 2013, pour un chiffre global de 8% de vignes engagées en AB par rapport à l’ensemble des surfaces viticoles du département. Sur l’ensemble des surfaces de vignes engagées en bio en Bourgogne, l’Yonne occupe la 3e place, avec 20%, juste derrière la Saône et Loire (23%), mais loin de la Côte d’Or (55%)
80% des nouvelles conversions concernent des fermes en productions végétales : grandes cultures, viticulture, maraîchage, arboriculture et même production de champignons ! Un constat qui s’explique par un contexte toujours difficile pour les éleveurs bio, qui ne favorise pas les conversions : aliment du bétail bio très coûteux et cours de la viande et du lait relativement en baisse dans la plupart des filières.
Fin 2013, l’Yonne compte 78 fermes d’élevage avec cheptel certifié en bio, dont 32 spécialisées vaches allaitantes, 16 en vaches laitières, 9 élevages ovins viande, 3 élevages ovins lait et 7 fermes caprines. Le département occupant la 2e place sur l’ensemble des élevages de volailles bio en Bourgogne, avec 23 % d’ateliers certifiés.
Vous pouvez retrouver l’ensemble des informations contenues dans l’Observatoire Régional de l’Agriculture Biologique en Bourgogne, sur : www.biobourgogne.fr
(D’après chiffres de l’Orab)