Accès au contenu
Gaec du Pontot, à Gevrey Chambertin

Des œufs fermiers en circuit court

L'€™expression «circuits courts» est en vogue depuis quelques mois. Pourtant le concept existe depuis déjà bien longtemps et est appliqué par de nombreux agriculteurs. C'€™est le cas de Bernard, Philippe et Gérard Plançon, trois frères installés en Gaec à Gevrey-Chambertin, qui l'€™appliquent tous les jours sur leur exploitation. La majorité de leur production d'€™œufs est vendue en direct.
Par Frédéric Duclos
Des œufs fermiers en circuit court
Une première dans la région! Un distributeur automatique d'œ“ufs frais, disposé en bordure de route, permet aux clients de s'approvisionner 24 heures sur 24.
L'€™aventure a débuté dans les années 80, lorsque le père de Philippe, Gérard et Bernard, alors producteur laitier, décide de créer un atelier de poulets sous label «fermier». En 1988, à l'€™époque de l'€™installation de Bernard, la production de lait a cessé les Plançon père et fils lancent la construction d'€™un bâtiment destiné à recevoir 3000 poules pondeuses. Les œufs sont alors produits pour la marque Coquy. Bernard s'€™occupe -essentiellement des 130 hectares de cultures que compte l'€™exploitation de Gevrey-Chambertin.
Quatre ans après, avec l'€™arrivée de Philippe, un second bâtiment vient prendre place sur la ferme et porte ainsi la capacité d'€™accueil à 9000 pondeuses. A cette époque, 90% de la production est vendue à des grossistes de la région, et les 10% restants, les œufs déclassés, sont vendus en direct aux particuliers.

[INTER]12000 œufs en direct de la ferme[inter]
En 1999, Gérard vient rejoindre ses frères sur l'€™exploitation. Dans le cadre d'€™une installation sans terre, le Gaec fait alors construire un troisième poulailler, qui porte la capacité à 16000 poules.
D'€™années en années, la Ferme du Pontot s'€™est forgée une réputation dans le secteur. A ce jour elle produit 12000 œufs par jour, dont les deux tiers sont vendus à une quarantaine de clients «revendeurs» : moyennes surfaces, restaurateurs, marchés, autres producteurs de produits fermiers... avec un seul mot d'€™ordre, ne pas dépasser les 50 km de rayon autour de l'€™exploitation familiale. Le dernier tiers est quant à lui vendu directement à la ferme.
En moyenne, 120 clients particuliers passent chaque semaine par la boutique installée sur la ferme pour se ravitailler en œufs fermiers.
Pour nourrir les 16000 poules, Gérard et Philippe affirment là aussi leur attachement à l'€™aspect local. Ils se fournissent auprès de l'€™entreprise Sirugue, située à Esbarres. Cette dernière propose un aliment composé uniquement de végétaux et de minéraux provenant de la région.

[INTER]Les poules aussi...[inter]
Les pondeuses, de race adaptée à un élevage en plein air, proviennent d'€™un naisseur situé à moins de 300 kilomètres de là. Elles sont livrées à 18 semaines, prêtes à pondre. Et pour assurer la régularité de la production et réduire les risques sanitaires, les pensionnaires à plume ne restent ici qu'€™un an. Après cette courte carrière, les pondeuses réformées sont elles aussi vendues en direct. Ainsi, trois fois par an, en janvier, mai et septembre, grâce à quelques annonces publiées dans la presse ou sur internet, la totalité de la troupe aura quitté les lieux, en dix jours à peine. S'€™en suivra un vide sanitaire d'€™un mois avant que de nouvelles pondeuses ne viennent prendre leurs quartiers pour fournir de nouveaux œufs extra frais aux clients.

On le voit, le marché de l'€™œuf fermier est porteur et séduit des consommateurs de plus en plus nombreux. Et pour répondre à la demande, Philippe et Gérard Plançon ne comptent pas en rester là. Récemment, ils ont investi dans un distributeur automatique d'€™œufs. L'€™appareil, disposé à l'€™entrée de la ferme en bordure de route, permet désormais aux clients de s'€™approvisionner en œufs frais à toute heure du jour et de la nuit. Un tout nouveau service qui séduit déjà et qui contraindra certainement les frères Plançon à créer un nouveau poulailler, un projet d'€™ores et déjà à l'€™étude.