Emploi
Des métiers qui s'écrivent aussi au féminin
L'édition 2012 du «Carrefour des Carrières au Féminin» a cette année encore montré par l'exemple à un public de collégiens et lycéens en recherche d'orientation professionnelle que d'autres métiers sont possibles pour les femmes, sans être réservés aux hommes. Notamment en milieu agricole.

Dès le second trimestre de l'année scolaire, l'orientation est un sujet de réflexion pour les collégiens de 4ème et 3ème et leurs parents. Les statistiques ont montré que les filles avaient tendance à se limiter dans leur choix, se dirigeant majoritairement vers un nombre restreint de métiers : santé, social, secrétariat, enseignement... Les professions exercées par les femmes sont en fait peu nombreuses, 75 % d'entre elles se dirigeant vers une quinzaine de métiers, là où le même pourcentage de garçons se répartit sur une centaine. Elles n'utilisent pas autant que les garçons l'éventail des possibilités offertes, ce qui n'est pas sans conséquence sur leur insertion professionnelle à l'âge adulte, qui connaît davantage le chômage et le manque de qualification. L'objectif du «Carrefour des Carrières au Féminin», organisé samedi dernier à Appoigny par l'association FETE (Femme Egalité Emploi), est de leur rappeler que d'autres métiers sont possibles, ni plus ni moins difficiles à exercer et souvent plus valorisants.
Parmi la quarantaine de professions présentées : peintre en bâtiment, responsable de travaux, conductrice de train, contrôleur des douanes, viticultrice... Ou bien ingénieure de l'agriculture, avec le témoignage d'Alexandra Cherifi, aujourd'hui directrice de l'exploitation agricole du lycée la Brosse. Les débuts n'ont pas toujours été faciles reconnait-elle dans un sourire : «[I]il faut dire que je cumulais... Femme, jeune, petite, pas du milieu agricole, pas de la région !»[i] Et les septiques nombreux [I]«on pensait que j'allais faire couler la ferme et ne resterais pas deux ans»[i]. Pas de quoi décourager la volonté et la ténacité d'Alexandra, aujourd'hui bien ancrée dans le paysage agricole icaunais : [I]«globalement, ça a évolué, même si certains hommes, on ne pourra jamais les changer, machistes ils resteront, toujours perturbés de voir une femme dans l'agriculture»[i]. Et tant pis s'il arrive encore parfois à [I]«Madame la directrice d'exploitation»[i], (dont la taille est inversement proportionnelle à la fonction !), d'être confondue sur des manifestations ou des salons avec les élèves qu'elle accompagne !
[INTER]Vigneronne et fière de l'être ![inter]
Profession..? [I]«Propriétaire viticultrice, exploitante du Domaine»[i]. Lyne Marchive, propriétaire du Domaine des Malandes à Chablis a depuis toujours revendiqué un statut d'exploitante à part entière. Pas question d'être perçue comme [I]«femme de...!»[i] Aujourd'hui à la tête d'une exploitation de 28 ha et d'une équipe de 12 salariés, elle commercialise 220 000 bouteilles à l'année, principalement à l'export. Avec pour bagages de sérieux atouts : des vins de qualité, un travail sérieux et une élégance toute naturelle teintée de [I]«french touch»[i]. Aujourd'hui reconnue de ses pairs, les débuts n'ont pas toujours été faciles pour elle non plus : [I]«lorsqu'en réunion, je voulais dire quelque chose, j'avais intérêt à ce que ce soit bien réfléchi, on ne m'aurait rien laissé passé et tout le monde aurait éclaté de rire en me ridiculisant, là où on aurait accepté les propos s'ils avaient été tenus par un homme !»[i] La volonté et la persévérance ont payé. Force a été pour un monde majoritairement et historiquement masculin, de constater que vigneron pouvait aussi se décliner au féminin. La condescendance des débuts, façon [I]«Marie-Antoinette à la vigne»[i] manifestée par quelques collègues plus anciens a vite laissé place à une certaine admiration, voire un peu d'appréhension : [I]«trente ans après, ils s'aperçoivent qu'on est encore là, qu'on a fait notre place, prenant en passant un peu de leur exclusivité, pour un métier autrefois réservé aux hommes»[i]. De la ténacité avant tout, même si : [I]«en cas de coup dur, type gros coup de gel ou de grêle, on s'interroge parfois... C'est dur et carrément injuste, après avoir bossé toute l'année !»[i] Pas une raison suffisante pour Lyne Marchive, aujourd'hui membre de l'association «Femmes et vins de Bourgogne», de remettre en cause le métier qu'elle a choisi et assume avec passion : l'égalité même devant l'adversité !
Parmi la quarantaine de professions présentées : peintre en bâtiment, responsable de travaux, conductrice de train, contrôleur des douanes, viticultrice... Ou bien ingénieure de l'agriculture, avec le témoignage d'Alexandra Cherifi, aujourd'hui directrice de l'exploitation agricole du lycée la Brosse. Les débuts n'ont pas toujours été faciles reconnait-elle dans un sourire : «[I]il faut dire que je cumulais... Femme, jeune, petite, pas du milieu agricole, pas de la région !»[i] Et les septiques nombreux [I]«on pensait que j'allais faire couler la ferme et ne resterais pas deux ans»[i]. Pas de quoi décourager la volonté et la ténacité d'Alexandra, aujourd'hui bien ancrée dans le paysage agricole icaunais : [I]«globalement, ça a évolué, même si certains hommes, on ne pourra jamais les changer, machistes ils resteront, toujours perturbés de voir une femme dans l'agriculture»[i]. Et tant pis s'il arrive encore parfois à [I]«Madame la directrice d'exploitation»[i], (dont la taille est inversement proportionnelle à la fonction !), d'être confondue sur des manifestations ou des salons avec les élèves qu'elle accompagne !
[INTER]Vigneronne et fière de l'être ![inter]
Profession..? [I]«Propriétaire viticultrice, exploitante du Domaine»[i]. Lyne Marchive, propriétaire du Domaine des Malandes à Chablis a depuis toujours revendiqué un statut d'exploitante à part entière. Pas question d'être perçue comme [I]«femme de...!»[i] Aujourd'hui à la tête d'une exploitation de 28 ha et d'une équipe de 12 salariés, elle commercialise 220 000 bouteilles à l'année, principalement à l'export. Avec pour bagages de sérieux atouts : des vins de qualité, un travail sérieux et une élégance toute naturelle teintée de [I]«french touch»[i]. Aujourd'hui reconnue de ses pairs, les débuts n'ont pas toujours été faciles pour elle non plus : [I]«lorsqu'en réunion, je voulais dire quelque chose, j'avais intérêt à ce que ce soit bien réfléchi, on ne m'aurait rien laissé passé et tout le monde aurait éclaté de rire en me ridiculisant, là où on aurait accepté les propos s'ils avaient été tenus par un homme !»[i] La volonté et la persévérance ont payé. Force a été pour un monde majoritairement et historiquement masculin, de constater que vigneron pouvait aussi se décliner au féminin. La condescendance des débuts, façon [I]«Marie-Antoinette à la vigne»[i] manifestée par quelques collègues plus anciens a vite laissé place à une certaine admiration, voire un peu d'appréhension : [I]«trente ans après, ils s'aperçoivent qu'on est encore là, qu'on a fait notre place, prenant en passant un peu de leur exclusivité, pour un métier autrefois réservé aux hommes»[i]. De la ténacité avant tout, même si : [I]«en cas de coup dur, type gros coup de gel ou de grêle, on s'interroge parfois... C'est dur et carrément injuste, après avoir bossé toute l'année !»[i] Pas une raison suffisante pour Lyne Marchive, aujourd'hui membre de l'association «Femmes et vins de Bourgogne», de remettre en cause le métier qu'elle a choisi et assume avec passion : l'égalité même devant l'adversité !