SeineYonne
Des expérimentations qui arrivent à mi-parcours
Dans le cadre des journées consacrées à l’agro-écologie, visite de la plateforme Artemis, implantée par SeineYonne à Nitry et premier bilan à mi-parcours, des expérimentations qui y sont menées autour de trois thématiques : rotation, gestion adventices et niveau d’intensification
L’expérimentation longue durée de systèmes de culture mise en place sur les plateformes Artemis d’Evry et de Nitry, il y a 3 ans, vise un triple objectif : produire plus (face à une population croissante et une sole agricole en diminution), produire mieux (garantie d’une qualité nutritionnelle, tout en préservant l’environnement), tout en garantissant une marge brute aux agriculteurs (préservation des filières, tout en raisonnant et adaptant les interventions). Trois thématiques y sont développées : rotation des cultures, gestion des adventices et niveau d’intensification, sur deux territoires bien différenciés : une terre argilo-limoneuse assez profonde et au potentiel de rendement plutôt élevé, à Evry, avec un historique de rotation longue. Et à Nitry, un contexte de terre argilo-calcaire moyennement profonde au potentiel de rendement moyen à élevé, avec un historique de rotation courte. C’est sur cette plateforme que se sont retrouvés mercredi 27 mai, près de 150 agriculteurs, ainsi que des lycées venus de La Brosse et Fontaines, pour un premier bilan à mi-parcours des expérimentations menées.
Il faudra attendre 2018 pour les résultats
Concernant l’expérimentation sur l’allongement de la rotation, plusieurs comparaisons sont menées : courtes ou longues (avec un colza ne revenant qu’au bout de sept ans), avec ou sans légumineuses (incorporation de pois d’hiver), avec ou sans culture de printemps. Avec le même tronc commun pour les deux sites et des rotations spécifiques à chacune, en fonction du type de sol. Comme celle conduite à Nitry : colza/blé/orge d’hiver/lin/blé/orge d’hiver/colza ou encore, colza/blé/orge d’hiver, suivie de trois années de luzerne. Avec pour principaux indicateurs : les intrants (impact désherbage, insecticide, gestion du salissement et des résistances, fertilisation…) la qualité de l’eau, de l’air et du sol (impact sur le bilan carbone, sur la consommation de carburant, l’IFT ou Indice de Fréquence de Traitements, le comptage de vers de terre…), le volet économique et social (impact sur la marge nette des agriculteurs, sur les filières et sur le temps de travail). A mi-parcours de l’expérimentation, pas encore de résultats probants. Il faudra pour cela patienter jusqu’en 2018, année où toutes les parcelles reviendront en colza, qui jouera alors le rôle de juge de paix.
Quelle alternative au désherbage tout chimique ?
Aujourd’hui, rappelle Catherine Robillard, du groupe SeineYonne, «on arrive à la fin de l’efficacité des herbicides utilisés sur graminées et à moyen terme, il n’y a pas de nouvelles familles prévues, pour une lutte efficace. Rien dans les tuyaux d’ici 10 ans, quid des exploitations où ça ne marche déjà plus» A l’heure où le raisonnement du tout chimique est insuffisant, priorité est donnée au retour des leviers agronomiques. Encore faut-il que le fait d’introduire des cultures de printemps dans une rotation, permette de dégager une marge suffisante, surtout dans des terres où les réserves en eau sont limitées, comme sur les Plateaux de bourgogne. L’expérimentation mise en place à Evry et Nitry, sur l’alternative au désherbage tout chimique, est basée sur trois protocoles : chimique, mécanique et mixte. En terme de rendements : résultats identiques pour les trois conduites la 1ère année, avec en blé, à Evry, un décrochement dès la 2e année, pour ce qui est du mécanique, dû essentiellement à un salissement vulpin et aux difficultés à passer des outils mécaniques sur sols argilo-limoneux. A Nitry, pas de différences significatives de rendements, que ce soit en blé ou en colza, entre les trois systèmes sur les deux premières années. En 2014, on constate une efficience plus grande du désherbage mécanique par rapport au tout chimique, du fait d’un salissement faible. Concernant les résultats économiques et les marges semi-nettes, la tendance est à de meilleurs résultats pour une conduite en désherbage mixte. Pour ce qui est des adventices, après des années sans trop d’écarts entre chimique et mécanique, sur rotation courte, la rupture apparaît cette année, avec des résultats démonstratifs : arrivée de brome, vulpin, repousses d’orge, géranium… L’introduction d’une orge de printemps ou d’un tournesol, permettant de limiter le salissement en coupant le cycle des graminées : «le mécanique sans l’allongement de la rotation, c’est voué à l’échec. Dès que j’allonge la rotation, j’arrive à un niveau satisfaisant d’infestation, le mixte paraissant une bonne alternative…» Le mixte paraissant également être la meilleure alternative pour diminuer les IFT. Peu de différences notables en ce qui concerne l’efficience énergétique et l’émission de gaz à effet de serre, entre les trois conduites.
La comparaison entre une rotation courte à système de désherbage chimique et un allongement de la rotation avec outils mécaniques fait apparaître un temps de travail accru pour cette seconde option : «pour une exploitation de 160 ha, soit 50 ha de colza, 65 ha de blé et 45 ha d’orge, il faut trouver 80 heures supplémentaires par an pour passer les outils en rotation allongée, soit une dizaine de jours pour un salarié. La difficulté étant de trouver des jours disponibles pour cela, à l’automne, notamment en secteur argilo-limoneux comme à Evry, où les temps de réessuyage sont plus longs…» Au final, encore beaucoup d’interrogations, d’autant que les conditions météo n’ont pas favorisé les expérimentations mises en place, que ce soit à Evry ou Nitry : gel sur les colzas en 2012, automne très humide à Evry en 2013, printemps sec en 2014 à Nitry… Mais déjà des pistes intéressantes : binage puis herse, désherbage mécanique sur culture de printemps, désherbinage…
Il faudra attendre 2018 pour les résultats
Concernant l’expérimentation sur l’allongement de la rotation, plusieurs comparaisons sont menées : courtes ou longues (avec un colza ne revenant qu’au bout de sept ans), avec ou sans légumineuses (incorporation de pois d’hiver), avec ou sans culture de printemps. Avec le même tronc commun pour les deux sites et des rotations spécifiques à chacune, en fonction du type de sol. Comme celle conduite à Nitry : colza/blé/orge d’hiver/lin/blé/orge d’hiver/colza ou encore, colza/blé/orge d’hiver, suivie de trois années de luzerne. Avec pour principaux indicateurs : les intrants (impact désherbage, insecticide, gestion du salissement et des résistances, fertilisation…) la qualité de l’eau, de l’air et du sol (impact sur le bilan carbone, sur la consommation de carburant, l’IFT ou Indice de Fréquence de Traitements, le comptage de vers de terre…), le volet économique et social (impact sur la marge nette des agriculteurs, sur les filières et sur le temps de travail). A mi-parcours de l’expérimentation, pas encore de résultats probants. Il faudra pour cela patienter jusqu’en 2018, année où toutes les parcelles reviendront en colza, qui jouera alors le rôle de juge de paix.
Quelle alternative au désherbage tout chimique ?
Aujourd’hui, rappelle Catherine Robillard, du groupe SeineYonne, «on arrive à la fin de l’efficacité des herbicides utilisés sur graminées et à moyen terme, il n’y a pas de nouvelles familles prévues, pour une lutte efficace. Rien dans les tuyaux d’ici 10 ans, quid des exploitations où ça ne marche déjà plus» A l’heure où le raisonnement du tout chimique est insuffisant, priorité est donnée au retour des leviers agronomiques. Encore faut-il que le fait d’introduire des cultures de printemps dans une rotation, permette de dégager une marge suffisante, surtout dans des terres où les réserves en eau sont limitées, comme sur les Plateaux de bourgogne. L’expérimentation mise en place à Evry et Nitry, sur l’alternative au désherbage tout chimique, est basée sur trois protocoles : chimique, mécanique et mixte. En terme de rendements : résultats identiques pour les trois conduites la 1ère année, avec en blé, à Evry, un décrochement dès la 2e année, pour ce qui est du mécanique, dû essentiellement à un salissement vulpin et aux difficultés à passer des outils mécaniques sur sols argilo-limoneux. A Nitry, pas de différences significatives de rendements, que ce soit en blé ou en colza, entre les trois systèmes sur les deux premières années. En 2014, on constate une efficience plus grande du désherbage mécanique par rapport au tout chimique, du fait d’un salissement faible. Concernant les résultats économiques et les marges semi-nettes, la tendance est à de meilleurs résultats pour une conduite en désherbage mixte. Pour ce qui est des adventices, après des années sans trop d’écarts entre chimique et mécanique, sur rotation courte, la rupture apparaît cette année, avec des résultats démonstratifs : arrivée de brome, vulpin, repousses d’orge, géranium… L’introduction d’une orge de printemps ou d’un tournesol, permettant de limiter le salissement en coupant le cycle des graminées : «le mécanique sans l’allongement de la rotation, c’est voué à l’échec. Dès que j’allonge la rotation, j’arrive à un niveau satisfaisant d’infestation, le mixte paraissant une bonne alternative…» Le mixte paraissant également être la meilleure alternative pour diminuer les IFT. Peu de différences notables en ce qui concerne l’efficience énergétique et l’émission de gaz à effet de serre, entre les trois conduites.
La comparaison entre une rotation courte à système de désherbage chimique et un allongement de la rotation avec outils mécaniques fait apparaître un temps de travail accru pour cette seconde option : «pour une exploitation de 160 ha, soit 50 ha de colza, 65 ha de blé et 45 ha d’orge, il faut trouver 80 heures supplémentaires par an pour passer les outils en rotation allongée, soit une dizaine de jours pour un salarié. La difficulté étant de trouver des jours disponibles pour cela, à l’automne, notamment en secteur argilo-limoneux comme à Evry, où les temps de réessuyage sont plus longs…» Au final, encore beaucoup d’interrogations, d’autant que les conditions météo n’ont pas favorisé les expérimentations mises en place, que ce soit à Evry ou Nitry : gel sur les colzas en 2012, automne très humide à Evry en 2013, printemps sec en 2014 à Nitry… Mais déjà des pistes intéressantes : binage puis herse, désherbage mécanique sur culture de printemps, désherbinage…