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MCEA

Des épandages sous surveillance

Créée en 1998, la Mission de Coordination des Epandages en Agriculture, s’est fixée pour objectif d’être le lieu centralisateur de l’ensemble des dossiers de plan d’épandage et de suivi des épandages d’effluents agricoles, des déchets industriels et de collectivités du département.
Par Dominique Bernerd
Des épandages sous surveillance
Lors de l’assemblée générale du 14 février denier, le président de la Chambre d’agriculture, Etienne Henriot et l’animatrice de la MCEA, Emilie Schaeffler
Association loi 1901, la MCEA a été créée sous l’égide de la Chambre d’agriculture et du Conseil général, il y a une quinzaine d’années. Ses missions sont diverses : coordonner les épandages agricoles de déchets et effluents, informer l’ensemble des acteurs, expertiser les épandages agricoles de boues de station d’épuration, réaliser études et expérimentations. Apportant également un conseil technique aux petites collectivités en matière d’épandages de boues.

Concernant la coordination des épandages, l’ensemble des produits épandus dans le département sont pris en compte : effluents d’élevage et vinicoles, boues de stations d’épuration de collectivités et industrielles, matières de vidange, effluents industriels, composts de déchets verts et d’ordures ménagères, digestat de méthanisation (pour les méthaniseurs recevant des boues de station d’épuration). Pour les autres activités de la MCEA, ne sont traités que les seuls déchets et sous-produits industriels et municipaux.

[INTER]20% de destinations de boues non conformes[inter]
Concernant le suivi agronomique réalisé sur l’exercice 2013, 90 avis ont été émis à l’attention de collectivités, dans le cadre de la campagne de régularisation des épandages, initié par le Police de l’Eau de la DDT. Dont 46 avis pour des bilans agronomiques, 39 avis pour des Plans Prévisionnels d’Epandage (PPE) et 6 pour des synthèse de re gistre d’épandage. Par ailleurs, 6 avis pour plans d’épandages ont été émis, concernant les communes de Fou-chères, Rogny les 7 écluses, Villeneuve l’Archevêque, Chéu, Misy sur Yonne et Beine.

En 2013, sur 140 stations avec extractions régulières de boues, leur destination est la suivante : 32% ont été valorisées en agriculture et reconnues conformes (avec plan d’épandage et suivi derrière), 21% évacuées par des vidan-geurs, 21% dédiées au compostage. A noter toutefois, dans les 20% de cas non-conformes, 16% évacués en agriculture qui se font sans réelle organisation, sans plan d’épandage ou sans suivi. Un chiffre équivalent à celui de l’exercice précédent, mais qui devrait diminuer dans les années futures, du fait notamment de la prise de compétence grandissante des intercommunalités.

[INTER]Interrogations sur la composition des composts et digestats[inter]
La MCEA donne un avis sur plus de la moitié des épandages réalisés sur le département, ce qui représente 80% de la quantité de boues épandues en Tonnes de Matière Sèche.

Par ailleurs, sur les 46 avis bilans agronomiques émis en 2013, 5 ont concerné des aires de paillage, 4 des Industries Agro Alimentaires (Lincet, Senoble, Sicavyl et Yoplait), ainsi que 37 communes, dont 4 lagunes (Thury, lainsecq, Compigny et Quarré les Tombes). Sur les 65 communes réalisant un épandage régulier des boues, près de la moitié n’ont pas réalisé de suivi (dont 21 com-munes sans plan d’épandage).
La nouvelle réglementation sur la Directive Nitrates aura des incidences sur l’épandage, notamment en matière de périodes autorisées. Présent à l’assemblée générale de la MCEA, le président de la Commission agricole au Conseil général, Michel Courtois, tire la sonnette d’alarme: [I]«le jour où l’on supprimera totalement les stockages de fumier en bout de champs, il n’y aura plus d’élevage dans le département ! Si on veut détruire les filières laitières et viande, rien de plus facile… !»[i]

Le président de la Chambre d’agriculture, Etienne Henriot, s’interrogeant pour sa part sur la composition des composts et digestats : [I]«le problème aujourd’hui est de connaître la traçabilité d’origine des produits entrant dans les boues d’épuration et faire la démonstration de leur nocuité totale… Par ailleurs, face aux projets de méthanisation qui commencent à se développer sur le département, si l’on peut penser qu’il n’y a pas de problèmes avec des produits entrants, exclusivement issus des milieux agricoles, qu’en est-il avec des produits en provenance d’abattoirs ou d’Industries Agro Alimentaires ?»[i]