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Cerepy en assemblée générale

Des élus mieux formés

La coopérative de Saint-Julien-du-Sault vient de tenir son assemblée générale à Auxerrexpo. L'€™occasion de tirer le bilan de la collecte 2011 et livrer les perspectives 2012, avant l'€™intervention de Miche Cartier, consultant pour Coop de France, sur le thème de «la coopération hier, aujourd'€™hui, demain...»
Par DOMINIQUE BERNERD
Des élus mieux formés
Sur chaque table du dîner offert aux adhérents et invités, le mot «coopérative» dans toutes les langues... Manière de rappeler que 2012 avait été élue «Année internationale des coopératives» par l'Assemblée générale des Nations Unies.
En très légère baisse (- 1%) par rapport à l'€™année précédente, la collecte 2011 de la coopérative Cerepy s'€™élève à plus de 137 000 tonnes. Un chiffre néanmoins inférieur à la moyenne de ces 10 dernières années. «Un résultat finalement inespéré et une bonne surprise», selon Germain Bour, directeur de la coopérative, au regard des conditions climatiques printanières particulièrement sèches et qui ont pénalisé le développement végétatif des cultures. Les pluies de juin apportant au final des rendements bien meilleurs que prévus. La collecte de blé est stable à 65 900 tonnes mais avec des rendements hétérogènes, de 30 à 100 q/ha et une moyenne de 64 q/ha. Récoltés avant les pluies de mi-juillet, la majorité des blés affichent de bons PS (moyenne 80) et un taux moyen protéines très satisfaisant (supérieur à 11,5). La qualité sanitaire étant excellente.
Pour le 2e année consécutive, la production d'€™orges d'€™hiver est en recul de près de 12 %, affectée à la fois par une baisse des surfaces ainsi que de rendements (-5 %). En revanche, un calibrage moyen supérieur de 10 % à l'€™année précédente. Comme pour les autres coopératives du département, la bonne surprise 2011 est venue du colza, avec une production en hausse de 18,6 %, se traduisant par un rendement moyen de 35 q/ha. Comme en blé, l'€™hétérogénéité domine, allant de 20 à 45 q/ha selon les secteurs. Même satisfaction pour le maÏs qui, du fait d'€™une bonne pluviométrie estivale et d'€™une fin de cycle idéale, affiche des rendements record à 105 q/ha sec en moyenne et des humidités récolte faibles (moyenne 26%). En tournesols, les rendements sont également au rendez-vous, avec une moyenne de 35 q/ha et la production affiche une hausse de 13 % par rapport à l'€™année antérieure. Après l'€™euphorie de 2010, la collecte de pois retrouve les chiffres de 2009, pénalisée par des surfaces en recul et des rendements décevants.


Une collecte globale 2012 en hausse
Comme en 2011, les rendements de la collecte 2012 sont hétérogènes sur le secteur de la coopérative, meilleurs notamment en terres filtrantes, dont certaines parcelles pulvérisent des records. La récolte devrait atteindre 145 000 tonnes, en hausse de plus de 6 %.
En blés, si la moyenne de rendements est supérieure à 2011, avec 69 q/ha, la qualité est inférieure : PS moyen de 76, en retrait de
4 points et taux moyen protéines à 11,4. L'€™indice d'€™Hagberg en net retrait, entraînant la commercialisation d'€™une partie de la collecte en blés fourragers. Une large partie des orges brassicoles a été affectée par le gel et majoritairement remplacée par des orges de printemps. D'€™où une collecte peu représentative d'€™une année normale, avec 8500 t. A contrario, récolte et rendements records pour les orges de printemps, avec toutefois de faibles taux protéiniques (parfois inférieurs à 9 %), rendant la commercialisation difficile.
Grande hétérogénéité également pour les colzas (de 20 à 45 q/ha), avec une moyenne très légèrement inférieure à 2011 et un taux d'€™huile en retrait de 2 points, à 44 %. A nouveau la déception en pois, du fait d'€™une fin de cycle particulièrement humide. La production est en retrait de 10 % par rapport à 2011, la quasi-totalité des poix d'€™hiver ayant été détruite par le gel. Année moyenne en maÏs, avec des rendements inférieurs de
10 à 15 % par rapport à l'€™an passé et une moyenne d'€™humidités récolte de 31 %. Même schéma pour le tournesol, avec un recul des rendements de 10 %, la récolte ayant été fortement perturbée par la pluie.


Un plan de formation
à destination des salariés et des élus
Le contexte général de la campagne d'€™approvisionnements 2011/2012 aura été une nouvelle fois atypique, marqué notamment par un automne long et doux mais surtout, un hiver destructeur pour une partie des récoltes, comme à Flogny, secteur le plus touché. Au final, plus de 3000 ha de cultures d'€™hiver remplacées par des cultures de printemps.
Le chiffre d'€™affaites total Appro est en hausse de 9,6 %, à 15 445 683 €, avec pour segment principal les engrais, qui représentent à eux seuls 48 % du CA. Un segment où le CA est en hausse de 14,52 %, en dépit d'€™une baisse de volume de 9,3%, conséquence directe de niveaux de prix élevés en corrélation avec celui des céréales. Le secteur des phytosanitaires enregistre pour sa part une hausse de CA de 5,5 % par rapport à la campagne précédente. Conséquence entre autres, d'€™une hausse des utilisations d'€™insecticides et de désherbages céréales. Déception en revanche pour le secteur nutrition animale, en retrait de
8,2 % en chiffre d'€™affaires et de 14 % en volumes.
Faire face aux défis et aux enjeux de demain passe pour Cerepy par la mise en place de 3 chantiers majeurs, comme l'€™a rappelé son président, Laurent Poncet : l'€™organisation d'€™un plan de formation, l'€™élaboration d'€™outils règlementaires voulus par la législation, ainsi que la poursuite du programme d'€™investissement. Un plan de formation qui ne concerne pas que les salariés : «j'€™ai souhaité organiser un programme sur la professionnalisation des élus. Une nécessité, car on ne dirige pas une entreprise qui pèse plus de 50 millions d'€™€ de chiffre d'€™affaires, comme on gère sa propre exploitation...» Avec pour intérêt, de fixer des objectifs clairs en terme de prospective. Un point particulièrement important selon le président Poncet : «car vous me pardonnerez l'€™expression, mais c'€™est avec des objectifs flous que l'€™on arrive très vite à des conneries précises... !»
Le plan d'€™investissement initié en 2000 se poursuit, avec en perspective le réaménagement du site de Flogny : augmentation de la capacité de stockages céréales, local phyto professionnel, stockage engrais et aliments du bétail, stockage sacs et big-bag. Le second volet du plan d'€™investissement concerne le quai de chargement de Joigny, avec pour objectif à terme, la mise en place d'€™un système de navette fluviale régulière à destination du Nord Communauté.

«Ringard... ? Vous avez dit ringard... ?»

Sait-on qu'€™en matière de coopération, la France est leader en Europe en terme d'€™adhérents, avec 23 millions de membres, devant l'€™Allemagne et l'€™Italie, se classant à la 3e place au regard du nombre de ses coopératives. Des chiffres que s'€™est plu à rappeler dans son intervention Michel Cartier, Consultant pour Coop de France, usant pour l'€™occasion d'€™un brin d'€™ironie : «Et on dit que les coopératives, c'€™est ringard... ? à‡a signifierait qu'€™il y a 23 millions de ringards en France, ça j'€™y crois pas !» Nées de la volonté des agriculteurs à prendre en main leur destin par la force de la solidarité, c'€™est en milieu rural qu'€™apparaissent au 13e siècle les premières formes d'€™organisation avec la création des «Fruitières du Jura». Prémices d'€™une profonde évolution du système, qui verra la mise en commun du lait de différents producteurs pour le transformer ensemble. Comme le souligne Michel Cartier : «la particularité de la coopération, ne l'€™oublions surtout pas, c'€™est d'€™abord d'€™être le prolongement de l'€™exploitation et non pas d'€™être une entreprise à part entière...» Avec pour valeurs fondamentales : la démocratie, l'€™égalité, la solidarité, l'€™équité. Des valeurs qu'€™il est important au sein d'€™une coopérative de voir portées par les élus eux mêmes : «on ne nettoie jamais un escalier en commençant par le bas... !» En 2011, le chiffre d'€™affaires national du système coopératif pesait 83 milliards d'€™€, tous secteurs confondus. Un véritable système économique, où l'€™agriculture représente encore 31 % des structures, derrière les services industriels (41 %) et devant le logement (17 %). Ringard... ? Vous avez dit ringard... ?