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Grandes Cultures

Des écarts de charges importants

Charges opérationnelles dans les systèmes de grandes cultures : repérez les économies !
Par Christophe Vivier, Chambre d’agriculture 89
Des écarts de charges importants
Tableau 1 : Charges opérationnelles en €/ha (moyenne sur les surfaces cultivées. Données Inosys issues de la récolte 2015.
Charges opérationnelles dans les systèmes de grandes cultures : repérez les économies !
Les difficultés de trésorerie engendrées par la mauvaise récolte 2016 poussent les agriculteurs à réaliser le plus d’économies possibles. Pour savoir si des économies sont envisageables, il est intéressant de situer son niveau de charges opérationnelles par rapport à des références. Les charges opérationnelles sont constituées du coût des engrais, semences et phytosanitaires utilisés au cours de l’année culturale. Des écarts allant jusqu’à 150€/ha peuvent être observés entre exploitations situées dans un même secteur géographique ! Alors, qu’en est-il sur votre exploitation ?

Première étape : se situer en 15 minutes !
Une première approche rapide à réaliser avec le compte de résultat : comparer vos postes engrais, semences et phytosanitaire (prendre le montant total et le diviser par la surface cultivée) aux moyennes figurant dans le tableau ci-dessous. Si votre niveau de charges opérationnelles (semences + engrais + phytosanitaires) dépasse d’au moins 30 €/ha les valeurs figurant dans le tableau ci-contre, des économies sont certainement réalisables sans diminuer sa marge brute.

Deuxième étape : repérer les postes où des économies semblent possibles
Une seconde approche plus précise permettra de repérer les postes sur lesquels des économies sont envisageables et d’expliquer les raisons qui expliquent ces écarts. Détailler les charges opérationnelles par culture demande un peu plus de travail. Les outils de gestion parcellaire (Mes P@rcelles par exemple) permettent de réaliser ce calcul par culture de façon plus aisée et plus rapide.
Une fois que vous aurez calculé les montants de charges opérationnelles par culture, vous pourrez les comparer aux données d’agriculteurs adhérents aux groupes de développement figurant dans les deux tableaux ci-dessous.
Des charges opérationnelles très dépendantes des facteurs agronomiques. De nombreuses raisons peuvent expliquer la grande disparité observée dans les charges opérationnelles. Par exemple, les rotations avec une diversité de cultures ont en général un niveau de charges opérationnelles plus faible car la maîtrise des ravageurs, adventices et maladies est plus facile. Le travail du sol a également de gros effet sur les populations d’adventices et des limaces.

Que faire sur  mon exploitation ?
- Affiner le diagnostic : calculer mes charges opérationnelles par culture
Pour vous aider, vous pouvez vous inscrire à la formation «Établir et analyser mes marges brutes» dont la première demi-journée aura lieu le 22 mars. Contact : Camille Noilhan :
tel : 03.86.94.22.15.
Cette formation fait partie du plan de formation spécial crise de la Chambre d’agriculture et est gratuite (prise en charge VIVEA et Chambre d’agriculture).
- Rejoindre un groupe de développement
Vous pouvez également rejoindre l’un des 14 groupes de développement : les échanges entre agriculteurs et les apports du conseiller-animateur du groupe vous permettront de faire évoluer vos systèmes de cultures et améliorer vos marges.
Une étude réalisée sur les données de la récolte 2013 a montré que la marge brute moyenne de l’atelier culture était améliorée d’environ 100 €/ha par rapport aux moyennes départementales issue des données Cerfrance.
Pour cette année culturale l’adhésion à un groupe de développement est gratuite, alors profitez-en ! Contact : Christophe Vivier - tel : 03.86.94.22.26
- Se questionner sur le pilotage de son système de culture
Le temps consacré au suivi des cultures (temps d’observations et temps d’information) qui est très variable selon les agriculteurs est une autre raison qui explique les différences observées au niveau des charges opérationnelles. Le suivi des ravageurs, des maladies, l’observation des levées d’adventices en culture et durant l’interculture, le comportement du sol lors de passage d’outils sont autant d’observations nécessaires pour réduire l’usage des intrants sans perte de marge.
Enfin la perception du risque de perte de rendement est parfois très différente d’un agriculteur à l’autre par exemple sur colza certains ont déjà réalisé plusieurs insecticides là où d’autres n’en auraient réalisé aucun. Il y a également la tolérance de chacun vis-à-vis des bioagresseurs : si certains agriculteurs tolèrent un peu de perte de rendement sans perte de marge d’autres préfèrent avoir de « belles parcelles » quitte à dépenser un peu plus.