Nouvelles technologies
Des drones pour semer
La Chambre d’agriculture vient d’organiser une formation très innovante dans le Châtillonnais.

On n’arrête plus le progrès : les drones sont en capacité de semer des graines, d’appliquer des produits liquides de bio-contrôle et d’épandre des auxiliaires de lutte biologique au milieu de parcelles. Mardi 23 juin, la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or a réuni quatorze exploitants sur cette thématique. «La matinée s’est consacrée à la présentation technique du drone et ses différentes utilisations, en particulier celle de pouvoir semer des petites graines. L’après-midi, nous nous sommes rendus sur cinq parcelles situées à Aisey-sur-Seine, Chemin d’Aisey et Coulmier-le-Sec pour semer plusieurs bandes de couverts et réaliser des essais », indique Pauline Allard, conseillère grandes cultures. Du colza a été semé dans du maïs et dans du blé, de la luzerne -avec parfois du trèfle violet- l’a été dans du blé et de l’orge de printemps. Une demi-journée supplémentaire est prévue le 10 septembre pour évaluer les résultats. Cette formation intitulée « semis de petites graines avec des drones» s’est déroulée avec la société Ovalie Innovation basée à Auch, dans le département du Gers.
Témoignage
Fabrice Chamereau, exploitant agricole à Aisey-sur-Seine, participait à cette formation : «J’avais déjà vu des vidéos sur internet qui montraient certaines pratiques de ce type, en Chine. Là-bas, ils utilisent des drones pour accéder facilement aux parcelles, notamment dans le riz. En France, les drones sont déjà utilisés dans le Sud-ouest pour traiter les maïs contre la pyrale, cela permet d’apporter facilement des trichogrammes. Cette formation a été intéressante, un essai a notamment été réalisé chez moi avec du colza, semé dans un couvert. Avec nos problèmes de grosses altises, l’idée est de le semer encore plus tôt, avant la récolte, afin d’augmenter les chances d’avoir un colza bien développé avant l’hiver. Nous évaluerons les premiers résultats en septembre. Cette technique devrait se démocratiser un jour ou l’autre dans notre département mais aujourd’hui, les tarifs sont inabordables puisque le drone coûte 50 000 euros. Son utilisation passera sans doute par un collectif d’agriculteurs, un groupement, une coopérative...»