Délégation de l’élevage de génisses
Des conditions variables
La mise en pension de génisses chez autrui interroge encore. Une étude sur le fonctionnement de 28 exploitations de ce type met en lumière certains éléments.

Il existe peu de synthèses sur la délégation des génisses laitières et les questions sont nombreuses. Avec la fin des quotas, l’augmentation des volumes de lait, certains éleveurs recherchent des solutions pour se libérer du temps, répondre aux normes environnementales, loger et nourrir davantage de vaches en production ou éviter d’investir dans des bâtiments génisses devenus trop petits. La délégation de l’élevage des génisses apparaît alors comme une opportunité.
Une étude bretonne a été conduite et a abordé, au cours d’entretiens semi-directifs, la description et l’historique de l’exploitation, les modalités de contractualisation entre le naisseur et l’éleveur, la conduite des génisses, les éléments économiques, la perception et les perspectives de l’éleveur.
Une moyenne de 160 génisses
Pour ce faire, «des exploitations, parmi celles enregistrées dans la base de l’EDE, ont été identifiées comme des élevages potentiels de génisses : 66 élevages n’ayant pas de vaches mais plus de 30 génisses laitières présentes et 51 exploitations avec plus de 30 vaches laitières et un ratio, nombre de génisses sur nombre de vaches laitières, supérieur à 1,5. Un tirage aléatoire au sein de ces deux sous populations a été réalisé. Au final, 28 éleveurs ont été questionnés, 16 éleveurs de génisses uniquement et 12 éleveurs de génisses avec un atelier lait», précisent les auteurs de l’étude.
«Les exploitations enquêtées comptent en moyenne 160 génisses présentes mais la variabilité est forte. Trois élevages sont en agriculture biologique, 18 ont d’autres activités en plus du lait, des génisses ou des cultures.» L’atelier génisse a été mis en place dans 50 % des cas après 2010. Cinq éleveurs se sont par ailleurs installés sur un atelier existant avant 2000. Onze sont des anciens laitiers. Se libérer de l’astreinte de la traite, faire suite à la cessation d’un Gaec, remplacer un atelier de production de viande au prix jugé trop fluctuant, se diversifier ou créer un atelier en complément du lait sont autant de motivations à l’origine de cet atelier.
Dans la plupart des exploitations enquêtées (27), les génisses sont élevées pour 1 à 6 naisseurs situés entre 5 et 100 km. «L’accord qui lie les parties n’est écrit que dans 63 % des enquêtés. Cinq éleveurs adhèrent à un groupement ou une association qui gère les relations entre eux, la mise en lots et la contractualisation. Selon les cas, soit le naisseur vend le veau à l’éleveur (généralement vers 2 à 4 semaines) et rachète la génisse 1 à 2 mois avant vêlage soit le naisseur reste propriétaire de l’animal mis en pension chez l’éleveur (8 cas)».
Un coût de prestation variable
Des précautions sont prises pour le bon démarrage des jeunes femelles : contrôle à l’introduction, cases individuelles, vide sanitaire, traitement préventif. Après sevrage (2,5 à 3 mois), l’alimentation est à base d’ensilage d’herbe et/ou de maïs. Les lots sont tous complémentés, l’objectif étant un premier vêlage à 24 mois. La mise à la reproduction est précoce mais les éleveurs tolèrent des retards de fécondation.
«On note un écart de coût de 750 Eur/génisse entre la prestation la plus coûteuse et la moins chère. Cet écart semble lié à des différences de contenus de prestation : prise en charge du transport, des frais d’insémination... Certains éleveurs ont signalé des soucis de trésorerie lorsque le versement d’acompte en cours d’élevage n’était pas prévu. Treize éleveurs se sont déclarés satisfaits de leur revenu compte tenu du temps de travail, neuf n’ont pas assez de recul et 6 ne sont pas satisfaits. La rentabilité et la durabilité de ces ateliers devront être étudiées ainsi que la relation entre la conduite et les indicateurs de performances techniques».
Source: journées Rencontres
Recherches Ruminants 2016
Une étude bretonne a été conduite et a abordé, au cours d’entretiens semi-directifs, la description et l’historique de l’exploitation, les modalités de contractualisation entre le naisseur et l’éleveur, la conduite des génisses, les éléments économiques, la perception et les perspectives de l’éleveur.
Une moyenne de 160 génisses
Pour ce faire, «des exploitations, parmi celles enregistrées dans la base de l’EDE, ont été identifiées comme des élevages potentiels de génisses : 66 élevages n’ayant pas de vaches mais plus de 30 génisses laitières présentes et 51 exploitations avec plus de 30 vaches laitières et un ratio, nombre de génisses sur nombre de vaches laitières, supérieur à 1,5. Un tirage aléatoire au sein de ces deux sous populations a été réalisé. Au final, 28 éleveurs ont été questionnés, 16 éleveurs de génisses uniquement et 12 éleveurs de génisses avec un atelier lait», précisent les auteurs de l’étude.
«Les exploitations enquêtées comptent en moyenne 160 génisses présentes mais la variabilité est forte. Trois élevages sont en agriculture biologique, 18 ont d’autres activités en plus du lait, des génisses ou des cultures.» L’atelier génisse a été mis en place dans 50 % des cas après 2010. Cinq éleveurs se sont par ailleurs installés sur un atelier existant avant 2000. Onze sont des anciens laitiers. Se libérer de l’astreinte de la traite, faire suite à la cessation d’un Gaec, remplacer un atelier de production de viande au prix jugé trop fluctuant, se diversifier ou créer un atelier en complément du lait sont autant de motivations à l’origine de cet atelier.
Dans la plupart des exploitations enquêtées (27), les génisses sont élevées pour 1 à 6 naisseurs situés entre 5 et 100 km. «L’accord qui lie les parties n’est écrit que dans 63 % des enquêtés. Cinq éleveurs adhèrent à un groupement ou une association qui gère les relations entre eux, la mise en lots et la contractualisation. Selon les cas, soit le naisseur vend le veau à l’éleveur (généralement vers 2 à 4 semaines) et rachète la génisse 1 à 2 mois avant vêlage soit le naisseur reste propriétaire de l’animal mis en pension chez l’éleveur (8 cas)».
Un coût de prestation variable
Des précautions sont prises pour le bon démarrage des jeunes femelles : contrôle à l’introduction, cases individuelles, vide sanitaire, traitement préventif. Après sevrage (2,5 à 3 mois), l’alimentation est à base d’ensilage d’herbe et/ou de maïs. Les lots sont tous complémentés, l’objectif étant un premier vêlage à 24 mois. La mise à la reproduction est précoce mais les éleveurs tolèrent des retards de fécondation.
«On note un écart de coût de 750 Eur/génisse entre la prestation la plus coûteuse et la moins chère. Cet écart semble lié à des différences de contenus de prestation : prise en charge du transport, des frais d’insémination... Certains éleveurs ont signalé des soucis de trésorerie lorsque le versement d’acompte en cours d’élevage n’était pas prévu. Treize éleveurs se sont déclarés satisfaits de leur revenu compte tenu du temps de travail, neuf n’ont pas assez de recul et 6 ne sont pas satisfaits. La rentabilité et la durabilité de ces ateliers devront être étudiées ainsi que la relation entre la conduite et les indicateurs de performances techniques».
Source: journées Rencontres
Recherches Ruminants 2016