Tuberculose bovine
Des conclusions qui n’étonnent pas les éleveurs
Une étude expérimentale, en partie financée par le GDS, vient de mettre en évidence la faculté de la faune sauvage à retransmettre la maladie aux bovins.

[I]«Nous n’avions jamais eu ce type d’étude en France. Même s’il reste beaucoup de questions, notamment sur les moyens de transmission de la tuberculose bovine, nous ne pouvions pas nous passer d’un tel travail»[i] se réjouit Florent Lefol, le secrétaire général du Groupement de défense sanitaire de Côte d’Or. Les résultats de l’étude réalisée par Ariane Payne, vétérinaire à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, ont été présentés fin mai à Sombernon. La thésarde a restitué un travail de plus de trois années d’expérimentations passées en terres auxoises. L’utilisation des sites d’élevage (pâture et bâtiments) par les blaireaux, sangliers et cerfs ont été analysés et [I]«décortiqués»[i] à la loupe, à l’aide de plusieurs protocoles et dispositifs (suivis GPS, vidéo surveillance...). Les conclusions ? Blaireaux, sangliers et cerfs sont trois [I]«hôtes de liaison»[i], terme qui caractérise une population [I]«incapable de maintenir seule l’infection sans source extérieure, mais pouvant la transmettre à une autre population réceptive»[i]. Ils [I]«réunissent en effet un ensemble de caractéristiques épidémiologiques, démographiques et possèdent des niveaux d’interactions avec les bovins qui les rendent aptes à transmettre la tuberculose bovine aux bovins»[i] commente Ariane Payne. La [I]«transmission retour»[i] vers les bovins est donc une réalité, même si l’étude n’a pas permis de quantifier cette transmission, sujet qui fera l’objet d’études ultérieures à partir des données acquises..
[INTER]Des hypothèses[inter]
L’étude ne dit pas si ces trois populations sont des «r[I]éservoirs»[i]. [I]«Pour comprendre ce terme de réservoirs, on ajoute à la définition d’hôte de liaison, la capacité de la population à entretenir de façon autonome la tuberculose, sans que celle-ci n’ait besoins d’être transmise de façon récurrente par une autre population»[i] mentionne Ariane Payne. [I]«Cela ne veut pas dire que ces trois populations ne sont pas des réservoirs pour autant, mais les données et les analyses sont pour l’instant insuffisantes pour le démontrer...»[i] nuance la thésarde, [I]«des hypothèses peuvent être faites : par exemple, dans la partie nord de la zone infectée, la probabilité que le cerf soit réservoir semble très faible, alors que le blaireau serait un bien meilleur candidat...»[i] L’assemblage de ces trois hôtes pourrait également constituer une [I]«communauté d’hôtes réservoir»[i]. Florent Lefol commente à son tour ces résultats : [I]«nous, éleveurs, savions pertinemment que la faune sauvage était au contact de nos bovins et qu’elle jouait un rôle dans la transmission de la maladie. Désormais, nous pourrons nous appuyer sur cette étude scientifique. J’ai en mémoire un rendez-vous avec le ministre de l’Agriculture, en janvier 2013, qui nous demandait des preuves. Cette fois-ci nous en aurons»[i].
Les autres financeurs (en plus du GDS) : ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la pêche, Conseil régional de Bourgogne, Conseil général de Côte d’Or, Fédération départementale des chasseurs de Côte d’Or, Fédération nationale des chasseurs, ONCFS.
[INTER]Des hypothèses[inter]
L’étude ne dit pas si ces trois populations sont des «r[I]éservoirs»[i]. [I]«Pour comprendre ce terme de réservoirs, on ajoute à la définition d’hôte de liaison, la capacité de la population à entretenir de façon autonome la tuberculose, sans que celle-ci n’ait besoins d’être transmise de façon récurrente par une autre population»[i] mentionne Ariane Payne. [I]«Cela ne veut pas dire que ces trois populations ne sont pas des réservoirs pour autant, mais les données et les analyses sont pour l’instant insuffisantes pour le démontrer...»[i] nuance la thésarde, [I]«des hypothèses peuvent être faites : par exemple, dans la partie nord de la zone infectée, la probabilité que le cerf soit réservoir semble très faible, alors que le blaireau serait un bien meilleur candidat...»[i] L’assemblage de ces trois hôtes pourrait également constituer une [I]«communauté d’hôtes réservoir»[i]. Florent Lefol commente à son tour ces résultats : [I]«nous, éleveurs, savions pertinemment que la faune sauvage était au contact de nos bovins et qu’elle jouait un rôle dans la transmission de la maladie. Désormais, nous pourrons nous appuyer sur cette étude scientifique. J’ai en mémoire un rendez-vous avec le ministre de l’Agriculture, en janvier 2013, qui nous demandait des preuves. Cette fois-ci nous en aurons»[i].
Les autres financeurs (en plus du GDS) : ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la pêche, Conseil régional de Bourgogne, Conseil général de Côte d’Or, Fédération départementale des chasseurs de Côte d’Or, Fédération nationale des chasseurs, ONCFS.
Des mesures dans la faune sauvage et en élevage
Des propositions de mesures de gestion ont été formulées à l’issue de la présentation. Pour la faune sauvage, celles-ci concernent la réduction des densités («de façon ciblée géographiquement, qualitativement et quantitativement»), la surveillance et la limitation des interactions entre les différentes espèces.
Pour la partie élevage, la protection des points d’alimentation et des points d’abreuvement est citée, tout comme le renforcement des clôtures surtout au niveau des lisières, une alimentation matinale des bovins est à privilégier (plutôt que le soir), ainsi qu’une limitation maximale des accès aux bâtiments d’élevage.