Chambre d’agriculture 89
Des audits qui peinent à séduire
Les audits d’exploitation financés en partie par le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté n’ont pas encore rencontré le succès auprès des exploitants icaunais. En visite dans le département, Sophie Fonquernie, vice-présidente à la Région, en charge de l’agriculture est venue en rappeler les grands principes aux Organisations Professionnelles Agricoles.
Inscrits dans un plan régional d’aide à l’agriculture, les audits d’exploitation s’adressent à tout agriculteur s’interrogeant sur sa stratégie ou sur des changements d’orientation techniques ou personnels. Apportant un regard extérieur sur la situation de l’entreprise et les orientations à prendre, ils permettent de réaliser un diagnostic plus précis du fonctionnement et des objectifs de l’exploitant. Répondant à l’invitation d’Etienne Henriot, président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, Sophie Fonquernie, vice-présidente du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, en charge de l’agriculture, en a rappelé l’origine aux différentes OPA partenaires du dispositif Réagir 89, réunies pour l’occasion : «en complément du plan d’urgence mis en place par l’état, il nous a paru intéressant, en concertation avec le monde agricole, de voir ce qui pourrait être fait pour asseoir des choses solides en matière d’économie, s’inscrivant dans la durée». Les audits permettent à chaque exploitant en faisant la demande, de déterminer si nécessaire une nouvelle stratégie à mettre en place, voire, souligne la vice-présidente, «une stratégie tout court, car j’ai pu me rendre compte que nombre d’exploitations n’en ont pas, de même que nombre d’exploitants ne connaissent pas leur coût de production. D’où l’intérêt d’ouvrir le dispositif à tous les agriculteurs». Relevant d’une démarche personnelle de l’exploitant, les audits sont financés par la région jusqu’à hauteur de 1 500 €, pour des dépenses ne devant pas excéder 2 140 €. Ils s’adressent aussi bien aux personnes physiques que morales, avec pour objectif que chacun reparte avec une feuille de route décidée en concertation et non pas imposée : «le but étant de définir un plan d’actions pour améliorer la rentabilité économique de l’exploitation, en tenant compte aussi des aspects humain, que du travail et de l’environnement. Si les audits permettent de rebondir suite à des difficultés rencontrées, ils permettent aussi à des exploitants ayant passé la crise et se posant des questions sur leur stratégie, de pouvoir le faire».
Une enveloppe globale de 800 000 €
Un dispositif, rappelle Cyrille Fournier, conseiller d’entreprise à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, complémentaire de l’objectif que s’est fixé la cellule Réagir 89, de venir en aide aux exploitants en urgence financière : «dans la demande des agriculteurs m’appelant pour mettre en place un audit, il s’agit bien avant tout, de chercher de la rentabilité, de retrouver de l’EBE, d’avoir un regard extérieur. Dans tous les cas, on n’est pas dans l’urgence, mais dans la réflexion». Plusieurs paramètres sont analysés : efficacité technique de l’acte de production, analyse des itinéraires mis en place, efficacité économique, valorisation des productions, les charges opérationnelles ou de structure, etc. Avec à la clé si nécessaire, un calendrier d’actions à réaliser. Mais le dispositif a du mal «à prendre» et semble ne pas rencontrer pour le moment le succès escompté. à l’échelle de la région, 43 premiers dossiers seront soumis au vote de la prochaine Commission permanente et pourraient être suivis de 200 autres, à l’état aujourd’hui de prospects potentiels. Pour la présidente de la Commission agriculture au Conseil départemental, Michèle Crouzet, l’explication n’est pas forcément liée à un manque de communication : «l’adéquation n’est pas facile à trouver car ce ne sont pas forcément les plus fragiles qui se manifestent, on le sait bien et nous sommes dans une situation où les gens se disent, «je ne vais pas trop mal, de qui aurais-je besoin ?» Peut-être faut-il revaloriser le mot audit en mettant sur un piédestal le fait de gages en productivité, en connaissance de son exploitation, etc» Même tonalité dans l’intervention du viticulteur Christophe Ferrari, président adjoint du CAVB : «l’important aujourd’hui est de parier sur l’avenir des exploitations qui ont traversé les crises et faire que les audits ne s’adressent pas uniquement à des personnes en difficulté. Il nous faut trouver comment faire pour que l’on ne considère pas l’audit comme une «punition» ou peu valorisant…»
L’enveloppe globale de la région sur 3 ans, consacrée au financement des audits est de 800 000€, à raison de 1 500€ par exploitant en faisant la demande, mais pour Kamel Ferrag, éleveur laitier représentant le groupement Alysé, pas facile de se projeter dans l’avenir, compte tenu du contexte économique actuel : «difficile de s’inscrire dans le long terme, quand nos indicateurs de prix en lait ne dépassent pas le trimestre. Je rappelle que le prix moyen de la campagne dernière était de 285 € les 1 000 litres, pour un prix de revient de 345 €. Moi je veux bien que l’on remettre en cause certains systèmes d’exploitation, mais avec un prix aujourd’hui à 310€ et des négociations bloquées jusqu’en juin, le delta est trop grand ! L’audit, c’est bien, cela peut permettre de mettre en œuvre des plans d’action, mais si nos produits n’ont pas plus de valeur en terme de prix, ça n’ira pas!»
Une enveloppe globale de 800 000 €
Un dispositif, rappelle Cyrille Fournier, conseiller d’entreprise à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, complémentaire de l’objectif que s’est fixé la cellule Réagir 89, de venir en aide aux exploitants en urgence financière : «dans la demande des agriculteurs m’appelant pour mettre en place un audit, il s’agit bien avant tout, de chercher de la rentabilité, de retrouver de l’EBE, d’avoir un regard extérieur. Dans tous les cas, on n’est pas dans l’urgence, mais dans la réflexion». Plusieurs paramètres sont analysés : efficacité technique de l’acte de production, analyse des itinéraires mis en place, efficacité économique, valorisation des productions, les charges opérationnelles ou de structure, etc. Avec à la clé si nécessaire, un calendrier d’actions à réaliser. Mais le dispositif a du mal «à prendre» et semble ne pas rencontrer pour le moment le succès escompté. à l’échelle de la région, 43 premiers dossiers seront soumis au vote de la prochaine Commission permanente et pourraient être suivis de 200 autres, à l’état aujourd’hui de prospects potentiels. Pour la présidente de la Commission agriculture au Conseil départemental, Michèle Crouzet, l’explication n’est pas forcément liée à un manque de communication : «l’adéquation n’est pas facile à trouver car ce ne sont pas forcément les plus fragiles qui se manifestent, on le sait bien et nous sommes dans une situation où les gens se disent, «je ne vais pas trop mal, de qui aurais-je besoin ?» Peut-être faut-il revaloriser le mot audit en mettant sur un piédestal le fait de gages en productivité, en connaissance de son exploitation, etc» Même tonalité dans l’intervention du viticulteur Christophe Ferrari, président adjoint du CAVB : «l’important aujourd’hui est de parier sur l’avenir des exploitations qui ont traversé les crises et faire que les audits ne s’adressent pas uniquement à des personnes en difficulté. Il nous faut trouver comment faire pour que l’on ne considère pas l’audit comme une «punition» ou peu valorisant…»
L’enveloppe globale de la région sur 3 ans, consacrée au financement des audits est de 800 000€, à raison de 1 500€ par exploitant en faisant la demande, mais pour Kamel Ferrag, éleveur laitier représentant le groupement Alysé, pas facile de se projeter dans l’avenir, compte tenu du contexte économique actuel : «difficile de s’inscrire dans le long terme, quand nos indicateurs de prix en lait ne dépassent pas le trimestre. Je rappelle que le prix moyen de la campagne dernière était de 285 € les 1 000 litres, pour un prix de revient de 345 €. Moi je veux bien que l’on remettre en cause certains systèmes d’exploitation, mais avec un prix aujourd’hui à 310€ et des négociations bloquées jusqu’en juin, le delta est trop grand ! L’audit, c’est bien, cela peut permettre de mettre en œuvre des plans d’action, mais si nos produits n’ont pas plus de valeur en terme de prix, ça n’ira pas!»
Contacts
Vos interlocuteurs pour tout renseignement :
Responsable produit et conseiller : Cyrille Fournier
Tél : 03 86 94 22 10
c.fournier@yonne.chambagri.fr
Conseillers d’entreprise : Cédric Barrallon, Laurence Barbé, Emeline Richard
Responsable produit et conseiller : Cyrille Fournier
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c.fournier@yonne.chambagri.fr
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