Élevage
Derrière la mort d’animaux, la détresse d’un éleveur…
Des bovins retrouvés morts de faim, un animal euthanasié, un cheptel en souffrance et derrière le drame, la détresse sociale d’un éleveur du Tonnerrois qui a lâché prise
Si une promeneuse n’avait donné l’alerte, combien de bovins aurait on retrouvés morts de faim dans le pré…? Au total, 14 cadavres ont été recensés et une 15ème vache euthanasiée. Par delà l’horreur d’une comptabilité macabre, la situation d’un éleveur pris dans un engrenage infernal et cette question qui taraude aujourd’hui les esprits : [I]«pourquoi ne s’est-on rendu compte de rien ?»[i]
Pour cet éleveur laitier, voisin de celui chez qui ont été retrouvés les animaux morts, pareille situation ne peut être que le fait d’un enchaînement de circonstances : [I]«même s’il n’est pas pardonnable, ce n’est pas quelqu’un de mauvais dans l’âme et les inondations que l’on a connues dans le secteur n’ont sans doute fait qu’accélérer sa détresse… A mon avis, il a lâché prise depuis longtemps déjà, mais le plus choquant est que rien n’a transpiré et qu’on le découvre comme ça d’un coup. C’est d‘autant plus triste que je suis sur que s’il avait demandé de l’aide, on aurait été nombreux à le dépanner en paille ou en foin…
Quel dommage de s’être autant enfermé !»[i] Même interrogations pour Frédéric Piron, directeur adjoint de la DDCSPP (ancienne DSV) : [I]« on a trouvé un troupeau en grande souffrance et en état d’amaigrissement, voire d’amyotrophie généralisée, chez un éleveur visiblement dépassé par la situation et pas en mesure d’assumer ses responsabilités, le problème étant qu’il n’a pas réagi et pas demandé d’aide dès lors qu’il n’avait plus d’aliments pour ses bêtes… Nous avons pour le coup été alertés trop tard et on peut s’interroger sur le fait de l’incapacité à signaler pareille situation, notamment de la part des différents acteurs professionnels entourant l’élevage… »[i]
[INTER]Un réseau de surveillance[inter]
Faut-il comme le suggère Francis Letellier, [I]«créer un réseau de surveillance qui permettrait de détecter en amont ce type de détresse… Aujourd’hui, il n’existe pas de relais et on se pose vraiment des questions sur la manière de mettre quelque chose en place…»[i] Pour le président de la FDSEA de l’Yonne, les inondations du printemps dernier n’ont fait qu’empirer les choses : [I]«c’est malheureusement l’engrenage classique : un éleveur techniquement un peu dépassé, des soucis techniques entraînant un arrêt de collecte, de la démotivation et par-dessus tout ça, les inondations pour lesquelles le système de calamités agricoles en vigueur aujourd’hui, ne laisse espérer aucune aide ! Même si, il faut être clair, ce ne sont pas les inondations qui sont à l’origine des choses…»[i]
Pour l’heure, les animaux survivants ont été revendus. L’éleveur risquant d’être poursuivi, précise Frédéric Piron, [I]«pour mauvais traitement et négligence grave en terme de soins et d’alimentation aux animaux. Des faits susceptibles d’être requalifiés en actes de cruauté si une plainte est déposée, avec à la clé une sanction pénale, voire l’interdiction de détenir des animaux…»[i]
Pour cet éleveur laitier, voisin de celui chez qui ont été retrouvés les animaux morts, pareille situation ne peut être que le fait d’un enchaînement de circonstances : [I]«même s’il n’est pas pardonnable, ce n’est pas quelqu’un de mauvais dans l’âme et les inondations que l’on a connues dans le secteur n’ont sans doute fait qu’accélérer sa détresse… A mon avis, il a lâché prise depuis longtemps déjà, mais le plus choquant est que rien n’a transpiré et qu’on le découvre comme ça d’un coup. C’est d‘autant plus triste que je suis sur que s’il avait demandé de l’aide, on aurait été nombreux à le dépanner en paille ou en foin…
Quel dommage de s’être autant enfermé !»[i] Même interrogations pour Frédéric Piron, directeur adjoint de la DDCSPP (ancienne DSV) : [I]« on a trouvé un troupeau en grande souffrance et en état d’amaigrissement, voire d’amyotrophie généralisée, chez un éleveur visiblement dépassé par la situation et pas en mesure d’assumer ses responsabilités, le problème étant qu’il n’a pas réagi et pas demandé d’aide dès lors qu’il n’avait plus d’aliments pour ses bêtes… Nous avons pour le coup été alertés trop tard et on peut s’interroger sur le fait de l’incapacité à signaler pareille situation, notamment de la part des différents acteurs professionnels entourant l’élevage… »[i]
[INTER]Un réseau de surveillance[inter]
Faut-il comme le suggère Francis Letellier, [I]«créer un réseau de surveillance qui permettrait de détecter en amont ce type de détresse… Aujourd’hui, il n’existe pas de relais et on se pose vraiment des questions sur la manière de mettre quelque chose en place…»[i] Pour le président de la FDSEA de l’Yonne, les inondations du printemps dernier n’ont fait qu’empirer les choses : [I]«c’est malheureusement l’engrenage classique : un éleveur techniquement un peu dépassé, des soucis techniques entraînant un arrêt de collecte, de la démotivation et par-dessus tout ça, les inondations pour lesquelles le système de calamités agricoles en vigueur aujourd’hui, ne laisse espérer aucune aide ! Même si, il faut être clair, ce ne sont pas les inondations qui sont à l’origine des choses…»[i]
Pour l’heure, les animaux survivants ont été revendus. L’éleveur risquant d’être poursuivi, précise Frédéric Piron, [I]«pour mauvais traitement et négligence grave en terme de soins et d’alimentation aux animaux. Des faits susceptibles d’être requalifiés en actes de cruauté si une plainte est déposée, avec à la clé une sanction pénale, voire l’interdiction de détenir des animaux…»[i]