FDSEA 89
Dernier Conseil avant la rentrée
Réunis en Conseil, les administrateurs de la FDSEA de l’Yonne sont revenus notamment sur les dernières actions syndicales menées sur le terrain ainsi que sur la visite du ministre de l’agriculture dans le département;

La collecte d’orges bat son plein dans le département, expliquant les rangs quelque peu clairsemés au dernier Conseil d’administration de la FDSEA de l’Yonne. Un Conseil où l’on est revenu notamment sur les dernières actions menées ainsi que la visite du ministre sur une exploitation laitière à Venouse.
Concernant l’action syndicale menée aux aurores devant la préfecture, le 2 juin dernier, satisfecit du président Letellier, pour qui : [I]«sur la forme, c’était bien. Il était hors de question de tout massacrer, au risque de se mettre à dos les citoyens. L’objectif recherché était que le Préfet ne nous ignore plus et qu’on renoue le contact, ce qui a été fait. Cela montre aussi notre capacité à se mobiliser : plus d’une cinquantaine de personnes à 5 h du matin, c’est pas mal !»[i] Regrettant toutefois au passage que [I]«rien n’ait été fait pour empêcher la veille les voitures de stationner sur la place, un épandeur de fumier qui se met en route peut aussi lancer des cailloux…»[i] Quand a savoir si ce genre d’actions peut faire évoluer les choses, cette remarque d’un administrateur en guise de réponse : [I]«c’est sur que ne rien faire, ça n’apporte rien.. !»[i]
Le Conseil aura été également l’occasion de dresser un bilan de la visite ministérielle du 12 juin dernier sur l’EARL Darlot à Venouse. Un bilan mitigé, comme l’a rappelé Francis Letellier : [I]«on peut être satisfaits du nombre de personnes présentes et du discours que nous avons tenu, à la fois revendicatif, mais simple et de vérité, face à un ministre qui n’a pas répondu à nos interrogations, que ce soit sur les marges, les pentes, les BAC, le problème étant qu’on ne sait pas dans quel chemin Le Foll veut nous engager… Avant, l’Etat avait des moyens économiques pour venir en aide aux paysans, afin de les accompagner dans leur changement de pratiques, aujourd’hui, il n’a plus ces moyens. Et que fait-il? Il pond des réglementations à tour de bras !»[i] Tous les administrateurs présents s’accordant à dire qu’ils n’ont pas senti un ministre [I]«passionné par sa fonction»[i]. La [I]«professionnalisation»[i] des personnes entourant Stéphane Le Foll lors de sa visite peut aussi prêter à sourire, lorsque deux d’entre elles se sont publiquement étonnées que l’on assure la traite des vaches deux fois par jour… !
[INTER]Une MAE Zone Intermédiaire système Grandes Cultures à 74 €/ha[inter]
Une partie de ce Conseil de juin a été consacrée également à la présentation de la future MAE Zone Intermédiaire système Grandes Cultures, réclamée à la Région et aujourd’hui en discussion à Bruxelles. Une MAE visant plus spécifiquement les zones à moindre potentiel économique, qui a pour objectif un changement durable des pratiques sur les exploitations en vue d’améliorer leurs performances environnementales. Si le dispositif cible en priorité les territoires avec un enjeu sur la qualité de l’eau, biodiversité et qualité des sols peuvent également être concernées. Tout projet devant, à la différence de la MAE rotationnelle, être validé en préambule par la Région, la seule priorité retenue aujourd’hui, étant environnementale et non économique.
Au moins 70% des surfaces devront être éligibles, sachant que le cahier des charges doit être appliqué sur l’ensemble de l’exploitation, en dehors des IFT et que les sanctions seront différentes selon que les surfaces sont rémunérées ou pas. Concernant la diversité de l’assolement, la part de culture majoritaire devra être inférieure à 60% en année 2 et 50% en année 3, la part cumulée des trois cultures principales devant être inférieure à 95 % de la SAU éligible, à partir de l’année 2. L’objectif recherché est une baisse en année simple de l’IFT herbicide, de l’ordre de 20% et de 35% hors herbicide. Un débat s’instaure, sur la faisabilité ou non du système, notamment en blé et sur l’introduction en années 4 et 4 d’une luzerne ou d’une protéine : [I]«et sur nos terres à cailloux des plateaux, on fera quoi…?»[i] Autre point soulevé: la gestion des apports azotés, sachant que la balance globale devra être inférieure à 50 kg d’azote/ha dès l’année 2, la fertilisation azotée des légumineuses étant par nature, interdite.
Dans l’attente du retour de Bruxelles du cahier des charges, il a été convenu de demander à la Chambre d’agriculture de dresser plusieurs simulations sur quelques exploitations type.
[INTER]Une journée «Fermes et Caves ouvertes», sans céréaliers[inter]
Les récoltes d’escourgeon ont commencé et les premières constatations ne laissent pas présager de bons résultats en terme d’azote, avec des orges coupées ne passant en certains endroits, la barre mise en place par les professionnels brassicoles. Evoqué également lors de ce Conseil, le problème du manque de fourrage rencontré par certains éleveurs, notamment et c’est inédit, en secteur laitier. Les besoins exprimés en co-produits sont aujourd’hui importants, les plus utilisés paraissant être la pulpe de betterave sur pressée, avec en moyenne 295 t de matière brute par exploitation. La question posée est de savoir s’il faut, à l’image d’autres départements, mener une action collective de recensement et d ‘approvisionnement auprès des betteraviers, le président Letellier regrettant pour sa part le fait que : [I]«ce sont toujours les mêmes à être à la rue et c’est bien là le souci… !»[i]
Les différentes réunions avec la gendarmerie pour se prémunir des vols en milieu rural, ont réuni un public d’agriculteurs le plus souvent déjà concerné par le problème, après avoir connu un ou plusieurs cambriolages sur leur exploitation. L’idée d’un achat groupé de matériels de défense (caméras, systèmes GPS, alarmes, etc..) est abordée, ainsi que des négociations auprès des assureurs afin d’envisager une baisse des cotisations dans le cas où l’exploitation serait équipée de ce type d’appareils.
Bilan mitigé pour la journée [I]«Caves et fermes Ouvertes»[i], organisée le 8 juin dernier. Au total, six exploitations ont accueilli les visiteurs, dont deux viticulteurs, particulièrement satisfaits de l’opération, ainsi que deux exploitations d’élevage, avec notamment pour Christophe Rousseau, éleveur allaitant dans l’Avallonnais, l’occasion de présenter l’unité de méthanisation mise en place sur la ferme. Le fait que plus aucune exploitation Grandes Cultures n’y participe pose problème, dans la mesure où l’ensemble des filières n’est pas représenté. La profession se privant ainsi d’une belle occasion de communiquer avec le grand public, tant sur leurs difficultés que sur le travail menés depuis des années pour améliorer leurs techniques culturales et contribuer à la qualité de l’environnement. La pérennité de cette journée ne pourra être assurée que si le champ des différentes productions y participant s’élargit. D’ors et déjà un appel à candidature est lancé pour l’an prochain.
Réélu à la tête de la FRSEA de Bourgogne, Francis Letellier a réaffirmé l’importance croissante qu’allait prendre l’instance régionale, dans un certain nombre de compétences, avec [I]«une Chambre régionale qui portera de plus en plus la voix de l’agriculture, alors que le Conseil régional poursuit sa démarche d’économie budgétaire…»[i]
Concernant l’action syndicale menée aux aurores devant la préfecture, le 2 juin dernier, satisfecit du président Letellier, pour qui : [I]«sur la forme, c’était bien. Il était hors de question de tout massacrer, au risque de se mettre à dos les citoyens. L’objectif recherché était que le Préfet ne nous ignore plus et qu’on renoue le contact, ce qui a été fait. Cela montre aussi notre capacité à se mobiliser : plus d’une cinquantaine de personnes à 5 h du matin, c’est pas mal !»[i] Regrettant toutefois au passage que [I]«rien n’ait été fait pour empêcher la veille les voitures de stationner sur la place, un épandeur de fumier qui se met en route peut aussi lancer des cailloux…»[i] Quand a savoir si ce genre d’actions peut faire évoluer les choses, cette remarque d’un administrateur en guise de réponse : [I]«c’est sur que ne rien faire, ça n’apporte rien.. !»[i]
Le Conseil aura été également l’occasion de dresser un bilan de la visite ministérielle du 12 juin dernier sur l’EARL Darlot à Venouse. Un bilan mitigé, comme l’a rappelé Francis Letellier : [I]«on peut être satisfaits du nombre de personnes présentes et du discours que nous avons tenu, à la fois revendicatif, mais simple et de vérité, face à un ministre qui n’a pas répondu à nos interrogations, que ce soit sur les marges, les pentes, les BAC, le problème étant qu’on ne sait pas dans quel chemin Le Foll veut nous engager… Avant, l’Etat avait des moyens économiques pour venir en aide aux paysans, afin de les accompagner dans leur changement de pratiques, aujourd’hui, il n’a plus ces moyens. Et que fait-il? Il pond des réglementations à tour de bras !»[i] Tous les administrateurs présents s’accordant à dire qu’ils n’ont pas senti un ministre [I]«passionné par sa fonction»[i]. La [I]«professionnalisation»[i] des personnes entourant Stéphane Le Foll lors de sa visite peut aussi prêter à sourire, lorsque deux d’entre elles se sont publiquement étonnées que l’on assure la traite des vaches deux fois par jour… !
[INTER]Une MAE Zone Intermédiaire système Grandes Cultures à 74 €/ha[inter]
Une partie de ce Conseil de juin a été consacrée également à la présentation de la future MAE Zone Intermédiaire système Grandes Cultures, réclamée à la Région et aujourd’hui en discussion à Bruxelles. Une MAE visant plus spécifiquement les zones à moindre potentiel économique, qui a pour objectif un changement durable des pratiques sur les exploitations en vue d’améliorer leurs performances environnementales. Si le dispositif cible en priorité les territoires avec un enjeu sur la qualité de l’eau, biodiversité et qualité des sols peuvent également être concernées. Tout projet devant, à la différence de la MAE rotationnelle, être validé en préambule par la Région, la seule priorité retenue aujourd’hui, étant environnementale et non économique.
Au moins 70% des surfaces devront être éligibles, sachant que le cahier des charges doit être appliqué sur l’ensemble de l’exploitation, en dehors des IFT et que les sanctions seront différentes selon que les surfaces sont rémunérées ou pas. Concernant la diversité de l’assolement, la part de culture majoritaire devra être inférieure à 60% en année 2 et 50% en année 3, la part cumulée des trois cultures principales devant être inférieure à 95 % de la SAU éligible, à partir de l’année 2. L’objectif recherché est une baisse en année simple de l’IFT herbicide, de l’ordre de 20% et de 35% hors herbicide. Un débat s’instaure, sur la faisabilité ou non du système, notamment en blé et sur l’introduction en années 4 et 4 d’une luzerne ou d’une protéine : [I]«et sur nos terres à cailloux des plateaux, on fera quoi…?»[i] Autre point soulevé: la gestion des apports azotés, sachant que la balance globale devra être inférieure à 50 kg d’azote/ha dès l’année 2, la fertilisation azotée des légumineuses étant par nature, interdite.
Dans l’attente du retour de Bruxelles du cahier des charges, il a été convenu de demander à la Chambre d’agriculture de dresser plusieurs simulations sur quelques exploitations type.
[INTER]Une journée «Fermes et Caves ouvertes», sans céréaliers[inter]
Les récoltes d’escourgeon ont commencé et les premières constatations ne laissent pas présager de bons résultats en terme d’azote, avec des orges coupées ne passant en certains endroits, la barre mise en place par les professionnels brassicoles. Evoqué également lors de ce Conseil, le problème du manque de fourrage rencontré par certains éleveurs, notamment et c’est inédit, en secteur laitier. Les besoins exprimés en co-produits sont aujourd’hui importants, les plus utilisés paraissant être la pulpe de betterave sur pressée, avec en moyenne 295 t de matière brute par exploitation. La question posée est de savoir s’il faut, à l’image d’autres départements, mener une action collective de recensement et d ‘approvisionnement auprès des betteraviers, le président Letellier regrettant pour sa part le fait que : [I]«ce sont toujours les mêmes à être à la rue et c’est bien là le souci… !»[i]
Les différentes réunions avec la gendarmerie pour se prémunir des vols en milieu rural, ont réuni un public d’agriculteurs le plus souvent déjà concerné par le problème, après avoir connu un ou plusieurs cambriolages sur leur exploitation. L’idée d’un achat groupé de matériels de défense (caméras, systèmes GPS, alarmes, etc..) est abordée, ainsi que des négociations auprès des assureurs afin d’envisager une baisse des cotisations dans le cas où l’exploitation serait équipée de ce type d’appareils.
Bilan mitigé pour la journée [I]«Caves et fermes Ouvertes»[i], organisée le 8 juin dernier. Au total, six exploitations ont accueilli les visiteurs, dont deux viticulteurs, particulièrement satisfaits de l’opération, ainsi que deux exploitations d’élevage, avec notamment pour Christophe Rousseau, éleveur allaitant dans l’Avallonnais, l’occasion de présenter l’unité de méthanisation mise en place sur la ferme. Le fait que plus aucune exploitation Grandes Cultures n’y participe pose problème, dans la mesure où l’ensemble des filières n’est pas représenté. La profession se privant ainsi d’une belle occasion de communiquer avec le grand public, tant sur leurs difficultés que sur le travail menés depuis des années pour améliorer leurs techniques culturales et contribuer à la qualité de l’environnement. La pérennité de cette journée ne pourra être assurée que si le champ des différentes productions y participant s’élargit. D’ors et déjà un appel à candidature est lancé pour l’an prochain.
Réélu à la tête de la FRSEA de Bourgogne, Francis Letellier a réaffirmé l’importance croissante qu’allait prendre l’instance régionale, dans un certain nombre de compétences, avec [I]«une Chambre régionale qui portera de plus en plus la voix de l’agriculture, alors que le Conseil régional poursuit sa démarche d’économie budgétaire…»[i]