1/2 écophyto
«Dephy» relevé
Organisée par la Chambre d’agriculture de l’Yonne dans le cadre de la Semaine du Développement Durable, la journée Écophyto aura été l’occasion pour les acteurs du réseau Dephy départemental de témoigner de leur expérience et de leurs résultats

C’est dans le prolongement du Grenelle de l’environnement qu’est né en 2008 le plan Ecophyto 2018 et la mise en place du réseau Dephy, visant à réduire l’usage des pesticides sur le territoire, tout en maintenant un niveau élevé de production. A l’échelon national, plus de 1900 exploitations agricoles se sont inscrites dans la démarche, toutes filières confondues. La Bourgogne compte pour sa part 7 réseaux, dont 2 dans l’Yonne : l’un axé Grandes Cultures et le second, dédié à la viticulture. Au total, 23 exploitations icaunaises, réparties sur tout le département. La journée écophyto qui s’est tenue le 7 avril dernier à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, s’est partagée en deux temps, avec en cours de matinée, le témoignage d’agriculteurs icaunais adhérents au réseau Dephy et l’après-midi, une table ronde sur le thème : [I]«Quelle contributions pour la stratégie agro-environnementale dans le département de l’Yonne ?»[i]
[INTER]Produire autant sinon plus mais avec moins d’intrants[inter]
[I]«Produire plus est important dans un pays où la balance commerciale est en souffrance, mais produire plus nous oblige aussi à produire mieux ! Une équation difficile mais réalisable, nous avons en France des cartes à jouer grâce entre autres au travail de recherche, que ce soit l’innovation montante ou descendante…»[i] Dans son intervention inaugurale, le président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, Étienne Henriot, a insisté sur l’importance à concilier les différents paramètres en jeu, qu’ils soient économiques ou environnementaux.
Premier intervenant de la matinée : Éric Saison, éleveur céréalier à Coulangeron et membre du réseau Dephy Grandes Cultures, venu rappeler les objectifs et enjeux de la démarche : [I]«nous sommes des producteurs ancrés dans un territoire et à travers notre métier, responsables des impacts que l’on créé et façonne sur ce territoire…»[i] Une démarche qui s’inscrit dans les enjeux environnementaux locaux : [I]«comment travailler d’une façon qui réponde à la demande de l’aval, que ce soit en production végétale ou animale, tout en ayant la préoccupation de l’impact sur la qualité de l’eau, au travers des nitrates comme des produits phytos…»[i] Adepte d’agriculture raisonnée, c’est tout naturellement qu’Éric s’est inscrit au réseau Dephy : [I]«tous volontaires, avec l’envie de bien faire, mais sans avoir toujours les solutions… Le travail que nous menons sert à démontrer, à expérimenter, produire des références et peut nous aider à mieux connaître notre environnement, dans l’intérêt des agriculteurs comme des consommateurs, dans une logique où l’amont comme l’aval peuvent être gagnants…»[i] Ou comment tenter de produire au moins autant, sinon plus, mais avec moins d’énergie et d’intrants extérieurs.
[INTER]Un IFT herbicides en diminution de 33%[inter]
Agriculteur céréalier sur 376 ha à Gy-l’Evêque, Annicet Bretagne fait lui aussi partie des onze exploitations icaunaises engagées dans le réseau Dephy Grandes Cultures. Avec des sols caractéristiques des Plateaux de Bourgogne : majoritairement argilo-calacaire superficiels, pour des rendements en blé entre 55 et 75 q/ha et une rotation type sur cinq ans de colza, blé, tournesol ou pois de printemps, chanvre, blé, orge hiver ou printemps. Installé pour partie sur le BAC de la Plaine du Saulce, il y a longtemps qu’il a mis en place des pratiques respectueuses de l’environnement : [I]«membre de l’association depuis près de vingt ans, après la mise en place de Cipans, l’exploitation s’est engagée depuis 2011 dans un MAET de réduction de produits phytos et fertilisation…»[i] Outre l’aspect environnemental, les objectifs recherchés sont multiples : [I]«notamment optimiser ma marge sur le long terme par le biais de la maîtrise du salissement des parcelles, la production de cultures répondant à des critères de qualité et une meilleure gestion des risques du fait d’un nombre de cultures plus important…»[i] Avec pour résultat un IFT (Indice de Fréquence de Traitement exprimant le nombre de doses homologues appliquées à l’ha), passé en cinq ans, de 5 à 3,5, soit une diminution de 28% (pour mémoire, l’IFT Bourgogne Grandes Cultures a été fixé à 5,5). Le poste herbicide étant celui qui enregistre la plus forte baisse
(-33%), suivi du poste insecticides (-16%) et des fongicides (-11%), plus tributaires des conditions climatiques. Principaux leviers mis en place : travail en bas volumes depuis 2011, diminution des doses et utilisation plus grande d’adjuvants, un travail sur le choix des produits, ainsi qu’un travail supplémentaire sur du colza associé.
[INTER]En viticulture, un IFT insecticide réduit de moitié[inter]
Second témoin de la matinée : Thibaut Giraudon, viticulteur installé sur l’exploitation familiale à Chitry, exploitant 30 ha de vignes sur les communes de Chitry, Courgis et Beines et membre du réseau Dephy viticulture. Avec là aussi, un engagement familial dans les groupes de lutte raisonnée depuis les années 90 et une volonté d’optimiser l’utilisation des produits phytosanitaires par le biais de techniques innovantes, dans l’objectif de trouver un compromis entre conventionnel et bio. Avec pour viatique cette maxime : [I]«la nature n’aime pas les extrêmes ! L’idée étant de s’inscrire dans une démarche durable en s’appuyant à la fois sur l’économique, le social et l’environnement…»[i] Se félicitant de bénéficier d’un accompagnement [I]«neutre et indépendant»[i] par la Chambre d’agriculture, le jeune viticulteur regrette toutefois le manque d’outils de mesure pour orienter ses choix et se fixe des limites : [I]«si on veut faire des efforts environnementaux, il faut d’abord que nos exploitations continuent d’être pérennes et économiquement viables. Les limites en terme de réduction phytos, sont aussi confrontées au marché économique…»[i]
Les résultats sont au rendez-vous, avec un IFT inférieur à 14 sur la moyenne 2011/2013, (pour un IFT de référence sur la Bourgogne de 18,4), l’IFT insecticide enregistrant notamment une réduction de -55% sur la même période. Le résultat d’une méthode fiable de comptage dans les parcelles et d’une évaluation du risque au cas par cas. L’indice IFT Botrytis est en diminution de 15% et compte tenu d’une marge de progrès limitée, d’autres alternatives sont recherchées, comme l’effeuillage mécanique. L’IFT herbicides enregistrant pour sa part une réduction de 32%, par le biais d’un travail d’enherbement naturel maîtrisé et de l’utilisation d’herbicides de post-levées, combinés à un travail du sol et de la tonte.
Partie 2/2 Ecophyto
[INTER]Produire autant sinon plus mais avec moins d’intrants[inter]
[I]«Produire plus est important dans un pays où la balance commerciale est en souffrance, mais produire plus nous oblige aussi à produire mieux ! Une équation difficile mais réalisable, nous avons en France des cartes à jouer grâce entre autres au travail de recherche, que ce soit l’innovation montante ou descendante…»[i] Dans son intervention inaugurale, le président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, Étienne Henriot, a insisté sur l’importance à concilier les différents paramètres en jeu, qu’ils soient économiques ou environnementaux.
Premier intervenant de la matinée : Éric Saison, éleveur céréalier à Coulangeron et membre du réseau Dephy Grandes Cultures, venu rappeler les objectifs et enjeux de la démarche : [I]«nous sommes des producteurs ancrés dans un territoire et à travers notre métier, responsables des impacts que l’on créé et façonne sur ce territoire…»[i] Une démarche qui s’inscrit dans les enjeux environnementaux locaux : [I]«comment travailler d’une façon qui réponde à la demande de l’aval, que ce soit en production végétale ou animale, tout en ayant la préoccupation de l’impact sur la qualité de l’eau, au travers des nitrates comme des produits phytos…»[i] Adepte d’agriculture raisonnée, c’est tout naturellement qu’Éric s’est inscrit au réseau Dephy : [I]«tous volontaires, avec l’envie de bien faire, mais sans avoir toujours les solutions… Le travail que nous menons sert à démontrer, à expérimenter, produire des références et peut nous aider à mieux connaître notre environnement, dans l’intérêt des agriculteurs comme des consommateurs, dans une logique où l’amont comme l’aval peuvent être gagnants…»[i] Ou comment tenter de produire au moins autant, sinon plus, mais avec moins d’énergie et d’intrants extérieurs.
[INTER]Un IFT herbicides en diminution de 33%[inter]
Agriculteur céréalier sur 376 ha à Gy-l’Evêque, Annicet Bretagne fait lui aussi partie des onze exploitations icaunaises engagées dans le réseau Dephy Grandes Cultures. Avec des sols caractéristiques des Plateaux de Bourgogne : majoritairement argilo-calacaire superficiels, pour des rendements en blé entre 55 et 75 q/ha et une rotation type sur cinq ans de colza, blé, tournesol ou pois de printemps, chanvre, blé, orge hiver ou printemps. Installé pour partie sur le BAC de la Plaine du Saulce, il y a longtemps qu’il a mis en place des pratiques respectueuses de l’environnement : [I]«membre de l’association depuis près de vingt ans, après la mise en place de Cipans, l’exploitation s’est engagée depuis 2011 dans un MAET de réduction de produits phytos et fertilisation…»[i] Outre l’aspect environnemental, les objectifs recherchés sont multiples : [I]«notamment optimiser ma marge sur le long terme par le biais de la maîtrise du salissement des parcelles, la production de cultures répondant à des critères de qualité et une meilleure gestion des risques du fait d’un nombre de cultures plus important…»[i] Avec pour résultat un IFT (Indice de Fréquence de Traitement exprimant le nombre de doses homologues appliquées à l’ha), passé en cinq ans, de 5 à 3,5, soit une diminution de 28% (pour mémoire, l’IFT Bourgogne Grandes Cultures a été fixé à 5,5). Le poste herbicide étant celui qui enregistre la plus forte baisse
(-33%), suivi du poste insecticides (-16%) et des fongicides (-11%), plus tributaires des conditions climatiques. Principaux leviers mis en place : travail en bas volumes depuis 2011, diminution des doses et utilisation plus grande d’adjuvants, un travail sur le choix des produits, ainsi qu’un travail supplémentaire sur du colza associé.
[INTER]En viticulture, un IFT insecticide réduit de moitié[inter]
Second témoin de la matinée : Thibaut Giraudon, viticulteur installé sur l’exploitation familiale à Chitry, exploitant 30 ha de vignes sur les communes de Chitry, Courgis et Beines et membre du réseau Dephy viticulture. Avec là aussi, un engagement familial dans les groupes de lutte raisonnée depuis les années 90 et une volonté d’optimiser l’utilisation des produits phytosanitaires par le biais de techniques innovantes, dans l’objectif de trouver un compromis entre conventionnel et bio. Avec pour viatique cette maxime : [I]«la nature n’aime pas les extrêmes ! L’idée étant de s’inscrire dans une démarche durable en s’appuyant à la fois sur l’économique, le social et l’environnement…»[i] Se félicitant de bénéficier d’un accompagnement [I]«neutre et indépendant»[i] par la Chambre d’agriculture, le jeune viticulteur regrette toutefois le manque d’outils de mesure pour orienter ses choix et se fixe des limites : [I]«si on veut faire des efforts environnementaux, il faut d’abord que nos exploitations continuent d’être pérennes et économiquement viables. Les limites en terme de réduction phytos, sont aussi confrontées au marché économique…»[i]
Les résultats sont au rendez-vous, avec un IFT inférieur à 14 sur la moyenne 2011/2013, (pour un IFT de référence sur la Bourgogne de 18,4), l’IFT insecticide enregistrant notamment une réduction de -55% sur la même période. Le résultat d’une méthode fiable de comptage dans les parcelles et d’une évaluation du risque au cas par cas. L’indice IFT Botrytis est en diminution de 15% et compte tenu d’une marge de progrès limitée, d’autres alternatives sont recherchées, comme l’effeuillage mécanique. L’IFT herbicides enregistrant pour sa part une réduction de 32%, par le biais d’un travail d’enherbement naturel maîtrisé et de l’utilisation d’herbicides de post-levées, combinés à un travail du sol et de la tonte.
Partie 2/2 Ecophyto