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CECNA

De nouvelles techniques au service des adhérents

Face à la baisse récurrente du nombre d’utilisateurs, la coopérative migennoise a su rebondir et faire de l’innovation un axe important de son activité
Par Dominique Bernerd
La CECNA (Coopérative d’Élevage du Centre Nord et de l’Aube), voit depuis plusieurs années le nombre d’éleveurs utilisateurs de ses services diminuer inexorablement. Le dernier exercice n’échappe pas à la règle, avec 52 élevages supplémentaires ayant cessé les inséminations. Ils sont désormais 1324 éleveurs à adhérer à la coopérative migennoise, répartis sur les 6 départements de la zone, dont le plus grand nombre dans l’Yonne (502), suivis du Cher et du Loiret (321), de l’Aube (268), de la Nièvre (210) et de la Seine et Marne (23).
Une baisse particulièrement marquée en inséminations totales bovines, qui enregistre cette année encore une diminution de 3% de son activité. Le directeur de la Cecna, Olivier Darasse, ne se montre pas étonné : [I]«on descend régulièrement ainsi depuis vingt cinq ans. Je pourrai presque vous dire où on en sera dans cinq ans ! Nous avons une zone relativement touchée par la restructuration de l’élevage, qui a de plus en plus tendance à se déporter sur l’ouest...»[i] L’évolution des inséminations premières en race Prim´ Holstein connaissant pour sa part également, une baisse de 3% d’IA Totales. Bons résultats en revanche pour les races allaitantes, qui enregistrent toutes un nombre d’inséminations totales à la hausse. Même chose pour ce qui est de la race charolaise, avec17890 inséminations premières au compteur.

Services associés à la reproduction
Concernant les services associés à la reproduction, on constate une hausse de 14% du nombre de synchronisations des chaleurs, conséquence de la mise en place de nouveaux protocoles : [I]«le problème en élevage est de détecter les vaches en chaleur. Comment font les éleveurs ? Soit ils regardent leurs vaches tous les matins, soit ils mettent en place un protocole hormonal, qui conduit les vaches à être en chaleur toutes au même moment, c’est ce qu’on appelle la synchronisation.»[i] En hausse également, les constat de gestation, que ce soit en suivi repro (38345 actes enregistrés) ou échographies (35 989). En suivi de reproduction, l’exercice 2012/2013 s’est soldé par un nombre d’adhérents en légère augmentation, avec 147 éleveurs lait et 34 allaitants. Concernant l’activité approvisionnement, on note une baisse spectaculaire de l’activité monitoring, dont le chiffre d’affaires diminue de moitié, conséquence explique le directeur de la Cecna, [I]«du fait que de plus en plus d’éleveurs s’équipent de robots de traite ayant intégré ce type de détection et chaleurs.»[i] 
En progression exponentielle jusqu’alors, les Haras de Charmoy spécialisés dans l’insémination et la reproduction équine, ont enregistré pour leur part en 2013, une baisse de 30% de leur nombre global de jours de pension. Un chiffre qui s’explique par la concurrence d’un haras tonnerrois ayant réouvert après une année de fermeture. Une nouvelle activité a vu le jour l’an passé : la fabrication de doses d’étalon à la ferme, [I]«on collecte des étalons, on congèle la semence et les éleveurs repartent dans la foulée avec»[i]. Usant pour cela du camion mobile laboratoire qu’utilise déjà la Cecna pour ses prélèvements sur bovins, après l’avoir équipé d’outils adaptés pour les équins. Ils ne sont que deux centres d’insémination en France, à offrir ce service aux éleveurs. Si avec 57 139 inséminations réalisées, l’activité porcine stagne un peu, l’IA ovine profite d’une action conjointe menée avec la Cialyn, pour voir son nombre de constats de gestation augmenter de 34%. Le secteur caprin continuant de chuter, avec seulement 1280 inséminations réalisées, pour 32 éleveurs adhérents répartis sur 4 départements.

Des activités novatrices
L’offre de [I]«produits et services»[i] offerts par la Cecna à ses adhérents s’étoffe, avec notamment de nouveaux outils nés de l’innovation technique comme la génomique, où de nouveaux géniteurs sont recherchés par analyse ADN, ou encore, la pelvimétrie, qui consiste à mesurer l’ouverture pelvienne sur une vache pour déterminer si le vêlage sera facile ou non. Autre activité novatrice, l’échographie externe : [I]«notre technicienne réalise une échographie de façon externe sur l’animal, à un endroit bien positionné, déterminant ainsi l’épaisseur du gras. Et on sait qu’une vache laitière notamment, a plus de chances d’être inséminée si elle est en phase de «reprise d’état», c’est-à-dire quand elle commence à prendre du poids. Jusqu’alors, la surveillance de l’état corporel se faisait uniquement au visuel»[i]. De conception chinoise, cette nouvelle génération d’échographe utilisé offre une résolution et des contrastes améliorés à leurs utilisateurs, leur permettant ainsi d’affiner leur précision dans la lecture des échographies. Des représentants de la société Emperor qui les fabrique en Chine, sont venus en novembre dernier jusqu’à Migennes, afin d’échanger avec les techniciens de la coopérative, en vue d’améliorer encore un peu plus les performances du matériel.
Dans l’actualité de la coopérative, également, le lancement de la première promo [I]«Éleveurs d’Avenir»[i] : [I]«une dizaine d’éleveurs venus des départements de l’Yonne, de l’Aube et du Loiret, ont participé à ce premier parcours de formation, initié par la Cecna et la Cialyn. D’une durée de quinze mois, il donnera lieu également à un voyage au Danemark, une destination choisie par les stagiaires eux même, pour s’informer sur le poids que font peser les contraintes environnementales sur l’agriculture danoise»[i].