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Alimentation des laitières

De la betterave dans les rations

Une journée technique sur la betterave fourragère organisée au Gaec Bouffaré, dans la Manche, a permis de faire le point sur cette culture, introduite dans les rations des laitières cet hiver.
Par Cyrielle Delisle
De la betterave dans les rations
Christine, Arnaud et Lionel Bouffaré, associés du Gaec Bouffaré : «L’incorporationde la betterave dans l’alimentation des laitières a permis d’augmenter les taux protéique et butyreux du lait et dediversifier l’assolement»
«La betterave représentait une solution pour essayer d’améliorer les taux du lait et par là même sa valorisation», explique Arnaud Bouffaré, l’un des trois associés du Gaec du même nom à Précey, dans la Manche. Sur l’élevage de 130 Holstein avec une référence de 1,165 million de litres de lait, 3,5 hectares de betteraves ont été semés au printemps 2016. Après quatre mois d’incorporation de ce nouvel aliment dans la ration du troupeau, les éleveurs sont largement satisfaits et comptent bien renouveler l’essai. «Les taux ont augmenté et atteint des niveaux encore jamais obtenus : 33,5 pour le TP qui a gagné deux points et 42,5 pour le TB qui a progressé de 4 points. Et, les vaches en raffolent !»

8,5 kilos bruts dans les rations
La betterave a été intégrée dans la ration des vaches laitières à hauteur de 8,5 kilos bruts, soit 1,5 kilo de MS. La marge sur coût alimentaire s’est élevée à 6,75 euros par vache laitière et par jour. «La diversification de la ration avec la betterave est intéressante. Elle permet de ramener une source d’énergie différente de l’habituel maïs. Avec une densité de 1,15 UF et 0 % d’amidon, elle densifie la ration sans augmenter le niveau d’amidon et apporte de la cellulose très digestible», souligne Jean-Pierre Perrier de la société Olitys spécialisée en alimentation animale, avant d’ajouter, «attention toutefois à sa teneur en eau et à l’apport de fibres pour éviter un effet acidogène.»
La distribution de la betterave s’effectue à la mélangeuse à vis horizontale. «En raison des cailloux, on l’incorpore en dernier. Elle est ainsi distribuée entière aux vaches qui la mangent sans problème».

Diversifier l’assolement
«La betterave a également permis de diversifier l’assolement.» Concernant sa conduite, les éleveurs n’ont pas rencontré de difficultés. «Nous n’avons pas vu de grosse différence en termes de temps de travail. Au contraire, la betterave, se semant plus précocement vers le 20 avril et se récoltant après le maïs donc après le 15 octobre, favorise un étalement du travail. Seul, le désherbage prend plus de temps mais il ne nous a pas posé de soucis particuliers contrairement à ce que l’on peut parfois entendre. On a bien respecté les consignes. On a effectué un passage après le semis puis un passage tous les dix jours à partir du moment où la culture commençait à se salir», note Lionel Bouffaré. Une entreprise a réalisé le semis avec un semoir à maïs resserré et l’arrachage.
La betterave, de variétés Rivage et Fortimo, a été implantée à une dose de semis de 120 000 graines par hectare après un précédent orge suivi d’un couvert végétal (phacélie, avoine, vesce). Un apport de 45 tonnes de fumier par hectare et de 500 kilos de 23-0-30 a été épandu. Un passage d’outil à dents a été effectué à la suite, suivi d’un labour et d’un passage de herse pour une terre fine et ressuyée. Une fois récoltée, la betterave a été stockée sur l’herbe. «On a juste couvert le tas pendant la période de gel. Le rendement moyen s’est élevé à 80 tonnes l’hectare. Les betteraves ont un peu souffert du sec, d’autant plus qu’elles ont été implantées sur des parcelles séchantes», observent les éleveurs.

Journée organisée en partenariat avec l’ADBFM (association pour le développement de la betterave fourragère monogerme) par quatre étudiants en BTS ACSE du Lycée agricole les Vergers de Dol de Bretagne, dans le cadre de leur PIC (projet d’initiative et de communication).
www.betterave-fourragere.org