Accès au contenu
Multiplicateurs de semences

De l’intérêt de produire des semences saines...

La Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (Fnams) met en avant l’importance de la qualité des semences pour réduire l’usage des phytos. Elle souligne le besoin de laisser du temps aux agriculteurs en vue de leur adaptation aux contraintes réglementaires.
Par Ma signature
[I]«On ne pourra pas demain produire comme hier»[i], a considéré le président de la Fnams Jean-Noël Dhennin, en présentant aux journalistes son congrès du 6 juin. [I]«Un levier pour réduire l’utilisation des produits phytosanitaires réside dans les semences saines»[i], a-t-il ajouté, le 30 avril lors d’une conférence de presse, en soulignant la perspective d’une baisse des matières actives à disposition. [I]«Les agriculteurs ont besoin de temps pour s’adapter aux contraintes réglementaires»[i].

Une étude menée avec l’Inra et les principaux instituts techniques(1) évalue à [I]«près de 200 le nombre de configurations où la qualité de la semence est déterminante pour la maîtrise d’un parasite, d’une maladie ou d’une adventice»[i] dans la culture qui suit, d’après le communiqué de la Fnams.
Le prochain congrès s’inscrit dans le contexte d’une chute de 70 % des substances actives dans l’Union européenne entre 1993 et 2009, d’après les chiffres de la fédération.
Thème choisi : [I]«Comment produirons-nous des semences dans 10 ans ?»[i] Les instituts techniques planchent notamment sur des alternatives aux phytos. Cela inclut le désherbage mécanique, le biocontrôle. [I]«Il faut réfléchir à l’agronomie : la rotation, la conduite des cultures»[i], selon Jean-Noël Dhennin. Autre solution avancée, l’implantation sous couvert.

[INTER]Utilisation de l’article 51 du règlement européen[inter]
La Fnams se montre aussi intéressée par l’exemple danois concernant l’utilisation de produits de protection des cultures fourragères. Il s’agit de jouer sur le règlement européen 1107/2009 relatif à la mise en marché des produits phytopharmaceutiques.

En particulier son article 51, peu exploité en France et qui concerne l’extension des autorisations pour utilisations mineures. [I]«Nos possibilités d’utilisation de phytos sont moins étendues qu’au Danemark»[i], a relevé Jean-Noël Dhennin.

Au-delà des aspects réglementaires, la Fnams a pointé une crise de vocation dans le métier de multiplicateur de semences. Une situation liée aux difficultés techniques et à l’insécurité économique de ce type de production. Des initiatives existent pour y remédier. La Fnams a cité l’exemple de Cap Filière Semences, mis en place avec le conseil régional du Centre. La démarche vise à motiver les jeunes, via la formation, l’accompagnement des investissements, l’engagement d’entreprises semencières à proposer des contrats pluriannuels, une sensibilisation des banques.

(1) dans le cadre du Groupement d’intérêt scientifique (GIS) Grandes cultures à haute performance économique et environnementale.